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Ecrit le 8 juillet 2009
Entre passé commun et futur à construire

Projet phare parmi ceux développés par la Loire-Atlantique et la Bretagne dans le cadre de la commission mixte (1) créée en 2005 par les présidents, Jean-Yves le Drian (Région), et Patrick Mareschal, (département), la manifestation Les marches de Bretagne se déclinera en temps forts (route touristique et culturelle des Marches, colloque, ) dont le premier est une exposition au château départemental de Châteaubriant.
A travers ce vaste projet, les deux collectivités souhaitent notamment renforcer les réseaux culturels et touristiques des deux territoires et permettre aux habitants de mieux connaître leur histoire commune et les sites patrimoniaux qui s’y rapportent.
Conçue de manière ludique et originale, l’exposition retrace l’histoire des frontières bretonnes depuis leur formation jusqu’au rattachement du duché breton au royaume de France en 1532.
Pendant des siècles, les Marches de Bretagne ont en effet été un lieu de rencontres et d’échanges culturels, économiques et sociaux, mais aussi le théâtre de violents affrontementsLa Foire de Béré est liée à cette histoire.
Malgré le découpage administratif, le souvenir de cette frontière perdure à travers de nombreux sites patrimoniaux remarquables (châteaux, abbayes.) et la mémoire de personnages historiques. La représentation de la frontière et la mise en scène de ces personnalités (François II, Charles VIII, Anne de Bretagne, Jean de Laval) constitue la colonne vertébrale de cette rétrospective.
Une route culturelle et touristique des Marches de Bretagne
Situé au cœur des Marches de Bretagne, le château départemental de Châteaubriant est un lieu majeur pour l’évocation de cette histoire Place forte au centre de cette ligne défensive, et par conséquent au centre de préoccupations politiques, il garde en ses murs les traces d’une époque mouvementée
Expo accessible à tous publics, aux habitants comme aux scolaires ou aux touristes, y compris étrangers (traduction en anglais et en breton), intéressés par l’histoire de la Bretagne, visible jusqu’en octobre 2010. La promenade dans le château médiéval recèle des panneaux historiques et des silhouettes de chevaliers, jusqu’en haut du Grand Donjon.
Note complémentaire :
Une exposition vivante, riche et variée
L’exposition s’attachera à proposer un discours de synthèse des connaissances actuelles sur
l’ancienne frontière, des enjeux qui s’ourdissaient, des conflits, des rivalités Suivant cette
démarche, elle s’appuie sur 2 axes :
– les figures historiques
– et l’évocation des différents rôles de la frontière.
Les personnages historiques, fil conducteur de l’exposition

L’exposition s’adresse aux publics, habitant sur cette zone et souhaitant mieux
comprendre cette histoire frontalière singulière et méconnue, ainsi qu’Ã des publics de
passage qui doivent en saisir l’identité et l’originalité. Pour la raconter, la scénographie
s’appuie sur une humanisation, invitant ainsi les visiteurs à rencontrer les personnages
historiques (François II, Charles VIII, Anne de Bretagne, Jean de Laval).
Ces protagonistes sont mis en scène, soit sous forme de « totems » exprimant la dualité de
leur positionnement, soit sous forme de « sièges sonores » restituant des dialogues
imaginaires. Ceux-ci racontent néanmoins les stratégies matrimoniales ou testamentaires qui
se sont tenues pour conserver l’indépendance du duché, ou au contraire accélérer son
rattachement à la couronne de France. Au-delà du portrait ou de la biographie, il s’agit
de révéler la complexité des personnages. Ce n’est donc pas une histoire factuelle simple,
mais celle des ambitions et des craintes qui les caractérisent et dont l’évocation reste souvent
trop abstraite.
Les sites et lieux d’échanges, situés sur les Marches de Bretagne
La notion de frontière est l’autre axe scénographique majeur de l’exposition. Le dispositif
s’efforce d’évoquer ce lieu d’échanges, de passages, de conflits, d’ambitions politiques,
autant que la frontière militaire ou symbolique Elle se construit autour d’un élément
physique qui évoque cette frontière : à la fois séparation et zone de passage et d’échanges.
Le visiteur peut donc franchir ou longer cette « frontière », passer d’un espace à l’autre
Un récit historique

Un récit historique composé de diverses clés de compréhension : une codification
couleurs, des objets, des armes
– une codification des couleurs permet de visualiser l’articulation des conflits à travers un
code couleurs des discours : jaune côté breton, et bleu côté français.
– la vocation militaire des Marches est évoquée à travers la présentation d’objets
racontant l’histoire des techniques d’affrontement : fers de haches, épées, pièces
d’artillerie, carreaux d’arbalètes, pointes de flèches, pièces d’armure, boulets
issus de fouilles sur les principaux sites des Marches, dont Châteaubriant et Clisson ou
prêts de collections prestigieuses (musée de l’armée, musée départemental Dobrée).
– parce que les Marches sont aussi des lieux d’échanges, d’autres objets évoquent le
commerce (monnaies, mesures à grains) et la propagande ducale.
Une exposition très illustrée

Une exposition très illustrée : iconographie, cartographie, supports multimédia
Au-delà du rôle militaire des Marches, il s’agit de souligner l’importance des échanges
économiques de ce territoire, notamment à travers les illustrations diverses :
– l’iconographie issue de sources prestigieuses (anciennes archives ducales ou royales)
comme de sources plus modestes d’archives locales (archives départementales de
Loire-Atlantique et d’Ille-et-Vilaine, archives municipales de Rennes) ou auprès
d’institutions nationales (Bibliothèque nationale de France, Archives nationales,)
– une cartographie a spécialement été réalisée pour l’exposition, soucieuse de simplifier
et d’expliciter les enjeux et événements historiques.
– des supports multimédia originaux : sièges sonores, maquettes numériques,
diaporamas viennent soutenir le discours.
– une maquette, mettant en scène le siège de 1488 au château de Châteaubriant, a
notamment été réalisée en lien avec l’école Graphicréatis de Nantes.
L’exposition, support d’un projet à destination des scolaires
Attentives aux actions à destination des scolaires, la Région et le département envisagent
de s’appuyer sur l’exposition pour proposer des parcours pédagogiques spécifiques, en lien
avec les programmes des divers niveaux scolaires.

Exposition gratuite
Des médiateurs sont à disposition chaque jour, pendant les horaires d’ouverture de l’accueil et de l’exposition pour aider à la découverte du château.
Visites découvertes (durée : 1h) à 11h, 14h30 et 16h (tous les jours sauf le mardi) tarif : 2,50 €
Visite en anglais les mercredis à 15 h
Visites conférences le jeudi : tarif : 3,50 €
– Châteaubriant en Marches de Bretagne : les 23 juillet et 13 août
– Rendez-vous people, 16 juillet, 6 et 27 août
– Cuisine et repas au Moyen-Age, 9 et 30 juillet et 20 août
Renseignements : 02 40 28 20 20, Histoire : http://www.cg44.fr
Parcours d’interprétation

Un parcours d’interprétation a pour objectif d’inviter le visiteur à s’imprégner du monument. L’écriture est
accessible et sélective, et passe par un travail de clarification et hiérarchisation du propos.
Ce n’est une signalétique purement informative, mais il s’agit bien de donner un sens et
un contenu à l’objet patrimonial par
– des déplacements prévus selon les angles de vue, de
l’architecture et de ses signifiances ;
– la création de contenus attirant les publics à aller plus
loin ;
– des mises en correspondance du visible sur site aujourd’hui et de ce qui appartient à
l’histoire, par une iconographie adaptée.
Un document d’aide à la visite est édité, et un
réseau de médiateurs assure un accompagnement des publics.
Ce parcours préfigure
la mise en place d’une signalétique complémentaire dans le cadre de la « route » qui
mettra en réseau des sites de l’ancienne frontière.
A Châteaubriant, 13 stations autour d’un itinéraire narratif
Premier objet de l’exposition, le château de Châteaubriant est valorisé à travers un
parcours d’interprétation composé de 13 « stations » qui s’articulent selon un itinéraire
narratif conduisant le visiteur de la fondation de la forteresse au XIe siècle à sa
reconversion à la Renaissance.
débutant à la Porte des Champs ou à la poterne de ville, le
parcours entraîne le visiteur dans la cour médiévale, l’invite à découvrir le long de la
courtine comment s’ourdit le complot de 1487, avant d’imaginer le siège de 1488 et ses
conséquences, puis de le conduire dans la cour Renaissance, et de l’inviter à mesurer
comment l’architecture traduit les nouvelles ambitions des protagonistes du rattachement de
la Bretagne à la France.
Ce parcours retrouve les principes de personnalisation de
l’exposition, à travers des « sièges personnages » et des totems « portraits de famille ».
Note
Marches
Que sont les Marches de Bretagne ?

Apparue au VIIIe siècle, les Marches de Bretagne sont d’abord une zone stratégique. Dès
leur arrivée au pouvoir en Gaule, les Carolingiens cherchent à imposer leur autorité sur les
régions périphériques. En 753, le roi des Francs, pépin le Bref, conduit son armée en
Bretagne pour soumettre la région par la force.
La Marche - une contrée séparant deux États, royaumes, provinces ou pays sans que
soient véritablement fixées de limites - a alors pour rôle de contenir les Bretons installés
en Armorique depuis le IVe siècle, et de protéger le royaume franc contre des incursions.
Puis, du XIe au XVe siècle, elle devient une zone d’échanges économiques, sociaux et
culturels, ainsi que le terrain d’affrontements et de guerres entre ducs de Bretagne et
rois de France.
De Dol-de-Bretagne à Pornic en passant par Fougères, Vitré ou Clisson, c’est une
véritable ligne de forteresses qui s’érige côté breton, à laquelle répondent, côté français, les
places fortes du Laval, Pouancé, Tiffauges ou Noirmoutier. Au cœur de cette frontière, le
château départemental de Châteaubriant.
" Zone privilégiée de
passages, de contacts et
d’échanges souvent fructueux,
mais aussi terre de misère et de
souffrance, les Marches furent
le théâtre naturel des
événements les plus décisifs qui
jalonnèrent l’histoire bretonne
au cours du Moyen Age ".
René Cintré, professeur agrégé, |
Un colloque
Les Marches de Bretagne, l’histoire d’une frontière revisitée à travers
une exposition, un colloque et une route culturelle
Pour le département de Loire-Atlantique et la Région Bretagne, le patrimoine représente
un outil essentiel pour la compréhension de l’histoire et de l’actualité. Alors que les
frontières administratives actuelles sont discutées, les deux collectivités créent un
programme culturel complet sur les frontières du duché de Bretagne. Elles s’appuient,
depuis 2006, sur un réseau d’associations, de chercheurs, d’historiens, de propriétaires
publics et privés de forteresses, d’autres élus locaux Objectifs : valoriser et faire revivre
de façon innovante, ludique et vivante cette frontière historique, souvent méconnue, en
créant une manifestation riche, variée et accessible à tous publics.
Organisé dans la suite de l’exposition (septembre 2010), un colloque " Frontières oubliées,
frontières retrouvées " permettrait d’élargir la réflexion historique sur la question des
anciennes frontières étatiques oubliées et aujourd’hui. Un comité scientifique composé
d’universitaires, de spécialistes et de représentants d’associations spécialisées, travaillent à la
définition des orientations scientifiques et à l’élaboration de ce rendez-vous.

La mise en place d’une « route des Marches de Bretagne » affirme la volonté d’aller, au delÃ
de ces événements, vers une mise en réseau des lieux et territoires marqués par
cette histoire commune. Liant villes, monuments et acteurs des deux côtés de la
« frontière », elle doit être une invitation à la découverte, tant des sites majeurs que des
espaces interstitiels
Source : Les Marches de Bretagne au
Moyen Age, éditions JM Pierre,
Pornichet, 1992.
Ecrit le 22 février 2012
Les Marches, Terre de Rencontre
Dans le cadre de la demande d’’inscription des Marches de Bretagne au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, le Conseil d’Administration de l’association « Les Marches : Terre de Rencontre » présidé par M. chérif KHAZNADAR, s’est tenu jeudi 19 janvier dernier à la Meilleraye de Bretagne. Au cours de la réunion, a été présentée la mission de Mme Wanda DIEBOLT, rapporteur auprès du Comité National des Biens Français du Patrimoine Mondial. Celle-ci s’est rendue notamment à Châteaubriant le 07 janvier dernier pour découvrir les richesses patrimoniales du territoire. Le Château de Châteaubriant, l’abbaye de Melleray et les Forges de la Hunaudière sont concernés par le projet.
c’est ensuite dans un débat ouvert que les villes représentées, comme Ancenis, Châteaubriant, Derval, Fougères, Dinan entre autres, ont pu exprimer leurs ressentis et formuler des réflexions afin que le projet d’inscription des Marches de Bretagne soit vu dans sa globalité (et non pas comme une simple juxtaposition de sites intéressants) et que le projet comporte les éléments suffisants pour être reconnu valeur universelle.
Le territoire « Marches de Bretagne » reste à définir précisément et les historiens ne sont pas d’accord entre eux. Mais il a été dit, à cette réunion du Conseil d’Administration, que le choix doit être politique, à partir de l’éclairage apporté par le Conseil Scientifique. Il a été suggéré aussi de ne pas se limiter à des historiens locaux et d’ouvrir à des experts extérieurs.
NOTES:
(1) La commission mixte Bretagne / Loire-Atlantique : depuis octobre 2005, le département de Loire-Atlantique et la Région Bretagne multiplient les échanges et coopérations dans les domaines de la culture, du tourisme, du sport et des évènements. La commission mixte qui rassemble les exécutifs des deux collectivités, donne l’impulsion et assure le suivi de ces actions.