Ecrit le 8 novembre 2006
Pour un syndicalisme mondial
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » disait Karl Marx. 1864 vit la création de la première internationale des travailleurs. En 1920 naquit la Confédération Internationale des syndicats chrétiens (CISC). En 1945 fut créée la fédération syndicale mondiale (FSM) et en 1949 la confédération internationale des syndicats libres (CISL) . En 1968 la CISC devint la Confédération mondiale du travail (CMT) ... Bien compliqué tout ca !...
Le 1er novembre 2006 est née la CSI : confédération syndicale internationale tandis que la CISL et la CMT disparaissent.
Rassemblant 306 syndicats nationaux de 154 pays et représentant 190 millions de travailleurs, la CSI regroupe : les syndicats chrétiens, en France la CFTC ; les syndicats dits « libres », liés au courant social-démocrate et aux syndicats américains, comme FO, puis la CFDT ; des syndicats autrefois liés aux partis communistes comme la CGT. En tout : 190 millions de syndiqués du monde entier sous une seule bannière.
Guy Ryder, secrétaire général de la CISL, devient le président de la CSI. Les statuts de la CSI veulent « changer le cours de la mondialisation ». Selon l’Humanité : « L’objectif est de sortir d’une situation où, grâce à la liberté de circulation des capitaux, les entreprises dictent leurs lois, placent les travailleurs en situation de concurrence et s’affranchissent des droits sociaux les plus élémentaires. Un autre défi est de faire respecter le droit des travailleurs à se syndiquer partout sur la planète » ,
La stratégie conciliante de la CISL et de la CMT face aux grandes institutions économiques ayant fait la preuve de son inefficacité, la nouvelle confédération se veut plus combative et réclame une « réforme fondamentale » de l’OMC (organisation mondiale du commerce) comme du FMI (fonds monétaire international).
La CSI
souhaite
travailler plus étroitement avec les
Global Unions, ces super-syndicats de branche
à l’échelon international, qui ont une tradition de
dialogue avec les multinationales et ont su faire plier certaines d’entre elles (par exemple sur le transport maritime international).
Le rapprochement avec la société civile et les ONG, sensible ces dernières années, va aussi se poursuivre : la CSI sera présente au prochain Forum social mondial, à Nairobi. A terme, la CSI espère ainsi devenir une caisse de résonance et un lieu de rencontre pour des luttes partout dans le monde, du local au global.