Ecrit le 22 avril 2009
Contrats aidés ! Re-boum !
Depuis des années la Droite au pouvoir répète qu’il faut faire confiance au marché et que, notamment, il faut mettre fin aux contrats aidés (c’est-Ã -dire aux contrats de travail dérogatoires au droit commun, pour lesquels l’employeur bénéficie d’aides).
Le tournis
L’année 2003 sonne le glas des emplois-jeunes mis en place par le gouvernement de Lionel Jospin. Revenue au pouvoir, la droite stigmatise une mesure accusée de creuser les déficits publics sans grande efficacité. Deux ans plus tard, cependant, les contrats aidés s’imposent à nouveau pour faire face à une conjoncture dégradée. Le plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo en crée plusieurs, dont le contrat initiative emploi (CIE ) et le contrat d’accompagnement vers l’emploi (CAE ).
Ces emplois aidés augmentent de 441 000 en 2004 à 466 000 en 2006. Mais pour 2007, les vannes budgétaires sont à nouveau fermées. Dans un article du 10 juillet 2007 intitulé Coup de frein aux contrats aidés, Les Echos annonçaient la disparition de quelque 55.000 CAE (contrats d’accompagnement dans l’emploi) et CAv (contrats « d’avenir ») sur les 185.000 prévus d’ici la fin de l’année dans le secteur non marchand. En septembre 2007, le gouvernement décide de couper les crédits de tous les contrats aidés en direction du secteur associatif, qu’il soit caritatif, culturel ou sportif .
La loi de Finances pour 2008 est encore moins généreuse : dans le secteur non marchand, 230 000 entrées en CAE et en contrat d’avenir (CA) étaient prévues, contre 350 000 emplois de ce type financés un an plus tôt. Le budget 2009 prévoit que les crédits alloués à l’emploi seront en recul de 5 % . résultat : seulement 103.000 personnes bénéficiaient d’un CAe à la fin 2008, soit 47.000 de moins qu’un an auparavant.
Mais le chômage grimpe, grimpe ! Les employeurs n’emploient plus ! Les contrats aidés eux-mêmes sont en panne : « les premières semaines de l’année 2009 montrent des résultats nettement en deçà des objectifs fixés pour la programmation du premier semestre 2009 » dit une instruction ministérielle adressée aux préfets début mars.
De 70 % à 90 %
Le gouvernement fait donc une nouvelle volte-face en portant de 70 à 90% le taux de prise en charge des contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE ) en raison de « la nécessité d’accélérer les entrées » dans ce type de contrat aidé. Les Sous-préfets mobilisent les communes en les incitant à embaucher. Le préfet envoie des communiqués tous azimuts et des fiches pratiques.
La question des contrats aidés divise les ministres. Il y a ceux qui militent pour que l’on réactive les contrats aidés dans le secteur public. Et ceux qui préfèrent qu’on aide les entreprises à embaucher des jeunes.
Selon Le Figaro, l’explication de cette divergence d’opinions vient d’une réalité budgétaire : financer un emploi dans le public coûte moins cher que dans le privé : 25 000 dans une mairie ou une association contre 40 000 euros en entreprise. Une donnée non négligeable à prendre en compte en temps de crise
Le président-tranche-tout dira, le 24 avril, ce qu’il propose pour l’emploi des jeunes : une prime à l’entreprise, remboursable ou non, un crédit d’impôt, un stage-commando, mise en place de dispositifs anti-décrochage scolaire ? Il y a urgence : selon Martin Hirsch, le nombre de jeunes de moins 25 ans inscrits au chômage pourrait augmenter de 150.000 à 250.000 en 2009.
Lire aussi article 1280 et article 749
Et maintenant : les CA deviennent des CUI ... cui, cui !!