Ecrit le 29 juin 2011
dépendre de quelqu’un
Personne âgée dépendante ... ça ne se dit
plus. On parle plutôt de « Perte d’autonomie » : c’est moins brutal, mais c’est la même situation, le handicap d’une personne ne pouvant plus effectuer par elle-même certains actes de la vie courante, dans son environnement habituel. La CSF (confédération syndicale des familles ) a provoqué une réunion à ce sujet, animée par Marie-Jo Legrais et Josiane Boulogne. Une bonne cinquantaine de participants dont ... un seul homme ! La perte d’autonomie demande de manière urgente une réflexion de fond qui engage tous les acteurs : pouvoirs publics, institutionnels, secteur associatif, mouvement mutualiste, assureurs et bien sûrfamilles et citoyens.
Aide à domicile
Il existe diverses associations d’aide à domicile en région de Châteaubriant : l’ADAR, l’ADT , l’ADMR, etc, sans oublier l’ACPM qui peut apporter une aide pour bricolage-jardinage-ménage et autres. Certaines communes ont un service de portage des repas, ou d’aide-ménagères à domicile, ou un service de soins à domicile.
La loi Borloo a suscité la création de petites sociétés privées pour l’aide à domicile, en tout 466 sur la Loire-Atlantique dont 326 ont un agrément et 140 seulement avec un agrément qualité (personnes formées). Les assurances privées ont aussi créé leur système (par exemple Axa a crée Axis !). Les banque s’y mettent aussi, par exemple le Crédit Mutuel. La dépendance devient un marché lucratif. Mais les personnes âgées n’ont pas toujours les moyens, surtout lorsque, comme maintenant, les caisses de retraite baissent leurs aides. Alors les budgets des associations ADAR, ADT , AMR, ACPM sont très déséquilibrés.
Pour aider les personnes âgées, il y a l’APA (aide personnalisée à l’autonomie) où les personnes sont classées selon leurs ressources et selon différents critères « AGGIR ». La grille AGGIR (Autonomie, gérontologie Groupe Iso-Ressources) est actuellement l’outil universel d’évaluation du degré de dépendance des personnes âgées utilisé dans l’Hexagone. Un questionnaire précis permet de constater, parmi les gestes de la vie courante, ceux que la personne est en mesure ou non d’effectuer. La grille AGGIR comporte deux types de variables :
– 10 variables discriminantes : elles se rapportent à la perte d’autonomie physique etpsychique. Il s’agit de : cohérence, orientation, toilette, habillage, alimentation, élimination urinaire et anal, transferts : se lever,se coucher, s’asseoir, éplacements à l’intérieur de la maison, déplacements à l’extérieur, communication à distance ;
– 7 variables illustratives se rapportant à la perte d’autonomie domestique et sociale. Il s’agit de gestion, cuisine, ménage, transports, achats, suivi de traitement, activités de temps libre ;
En Loire-Atlantique, en 2010, il y avait 269 753 personnes de plus de 60 ans, dont
seulement 8122 personnes plus ou moins en perte d’autonomie : 93 personnes en
GIR 1 (très dépendantes), 1143 en GIR 2 ; 1829 en GIR 3 et 5057 en GIR 4 (début
d’Alzheimer par exemple). Les autres sont en GIR 5 ou 6 donc très autonomes. L’APA ne concerne que les groupes 1 à 4. En même temps que l’attribution de l’APA, un plan d’aide est établi concernant par exemple : repas, ménage, changes, amélioration du logement, télé-alarme, etc. La mise en place de ce plan d’aide se fait avec les différentes structures existantes, souvent coordonnées par le CLIC (comité de liaison et d’information gérontologique). L’ARS (agence régionale de santé) supervise le tout.... et c’est la catastrophe car elle procède par appels d’offres, avec la perspective de ne retenir que les grosses structures, ce qui conduira à l’élimination des structures de proximité. (1)
Hébergements
Les personnes qui ne peuvent rester à domicile sont accueillies dans les maisons de retraite. Les répartitions sur le territoire sont inégales. Le taux d’équipement (en
pourcentage de la population) était, au 31 décembre 2005 :
28 % sur Pontchâteau24 % sur Guémené-Blain-Redon23 % sur Ancenis et sur Nort sur Erdre16 % sur le Pays de Châteaubriant
Il y a donc un manque certain, que l’on ressent fortement d’ailleurs, par exemple pour les personnes maintenues à domicile grâce à la présence d’un aidant attentionné. Mais le drame survient quand l’aidant décède ou ne peut plus faire face.
Alors, bien sûr, on nous annonce une nouvelle maison de retraite sur Châteaubriant, lancée par le groupe privé dans l’ancienne clinique Sainte Marie. Elle s’appellerait « Résidence de l’hippodrome », on se demande bien pourquoi ! ... peut-être pour ne pas s’appeler « résidence du cimetière » en raison de sa proximité.
Le projet de loi Rosso-Debord
Le nombre de personnes percevant l’APA en Loire-Atlantique est minime, et l’Etat
continue de dire que cela coûte trop cher. Le rapport établi par Mme Roos-Debord
tend à supprimer l’APA aux personnes placées en GIR 4 (environ 500 000 personnes concernées en France) : à créer une assurance individuelle venant se substituer à terme à l’APA - à organiser un « recours sur succession » ou « gage sur patrimoine » contraire à toute notion de solidarité nationale (véritable « double peine », prestation « à deux vitesses » qui pénaliserait les seules personnes ayant perdu leur autonomie et leur famille) : on a connu dans le passé des familles préférant renoncer à une aide plutôt que de priver les enfants d’une modeste succession.
Pour le collectif « Une société pour tous les âges » , la dépendance n’est pas uniquement une question de fric. « L’évaluation, l’éligibilité à la prestation, la coordination des services, la mise en œuvre de cette prestation, la formation des personnels sont AUSSI importants que la question du financement ».
Le CODERPA 44 (comité de liaison des personnes âgées) et la CSF (confédération
syndicale des familles) rappellent leur souhait de voir mis en place un droit universel à compensation de la perte d’autonomie, financé par la solidarité nationale. Il s’oppose donc à l’intervention d’assureurs dans le cadre d’une assurance obligatoire à 50 ans. Il faut reprendre les choses à zéro [...] le financement de la perte d’autonomie doit être inclus dans la sécurité Sociale, c’est parfaitement absorbable. D’ici 2025 le financement de l’aide à l’autonomie représentera moins d’un point du produit intérieur brut.
Un droit universel à compensation de la perte d’autonomie, répond à :
– L’équité : « chacun verse selon ses moyens et reçoit selon ses besoins »
– L’universalité : à travers un impôt juste appliqué sur tous les revenus (du travail,
du capital, du patrimoine, ...)
– La solidarité : les non dépendants participent au financement des prestations
dépendances
Agir pour nos aînés
En Loire-Atlantique les personnes de plus de 60 ans représenteront 28 % de la population. Il y a donc urgence à créer des places d’hébergement, à aider les personnes âgées à trouver l’habitation qui correspond le mieux à leur situation. Le
Conseil Général finalise un nouveau schéma d’actions, baptisé « Agir pour nos aînés ».
Parmi les nouveaux objectifs, le développement de formules d’habitats ntermédiaires qui permettront aux personnes âgées de trouver le logement adapté à tous les moments de leur vie. Les territoires de Châteaubriant, Nozay, Derval, sont identifiés comme territoires peu équipés et donc prioritaire. Ces créations sont néanmoins soumises à l’autorisation de l’Agence régionale de la Santé, organisme d’Etat. Les négociations (difficiles) sont en cours.
ADAR : 02 28 04 08 11 - http://www.adar44.com/ADT : 02 40 81 33 8ADMR : 02.40.02.07.30ACPM : 02 40 28 09 70, http://www.acpm44.fr
Ecrit le 22 février 2017
Aide à domicile : des sous et des soucis
Le CD44 a eu une bonne idée : fournir aux personnes allocataires de l’aPA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) des « chèques autonomie » qu’elles peuvent remettre aux personnes venant les aider à domicile. En quelque sorte, comme des chèques emploi-services. Sauf que une auxiliaire de vie raconte sa (mauvaise) surprise :
Depuis décembre 2016 j’interviens chez un particulier qui me règle en chèques autonomie qui sont financés par le département. La personne me donne les chèques le 1er décembre et là c’est un vrai parcours de combattant.
Tout d’abord je me rends à ma banque. Le conseiller me refuse les chèques en me disant que dorénavant il faut que je me retourne sur le site de CRCESU, un service de l’URSAFF, ce que je m’empresse de faire. Je leur envoie un message pour leur demander comment faire pour être réglée. Dix jours d’attente. Et le CRCESU m’envoie un code NAN, avec lequel je peux aller enregistrer mes chéques sur un site internet. Jusque là tout va à peu près bien sauf qu’il faut que j’enregistre mes chèques, j’en possédais neuf, et à chaque enregistrement d’un chèque c’était payant. C’est un comble de payer pour avoir mon salaire, et de plus ça n’a pas fonctionné.
J’ai donc appelé le CRCESU pour leur décrire mes difficultés à toucher mon maigre salaire. La personne me répond qu’ils peuvent m’envoyer des bordereaux de remise des titres. Ouf ! Cette communication me coûta 2,55 € plus un timbre pour envoyer mes chèques [J’en avais alors 18 car après tout ce temps il y avait deux mois passés et j’avais travaillé, moi]. Total : j’ai dépensé 4,35 € pour avoir mon salaire.
En date du 10 février j’ai été réglée des mois de décembre et Janvier .
Autre chose ces chèques ne sont valables que trois mois. Il n’y a donc pas intérêt à avoir des difficultés d’encaissement ! J’ai vécu cette situation avec beaucoup d’insatisfaction ! dit cette auxiliaire de vie.