Ecrit le 23 avril 2014
Agriculture durable et innovation
Afin de renforcer l’autonomie et la solidarité entre les exploitations agricoles, plusieurs dispositifs permettent de financer des bâtiments ou des matériels agricoles acquis par des CUMA (Coopérative d’Utilisation du Machinisme Agricole). Trois projets sont présentés dans le Pays de Châteaubriant :
La Meilleraye de Bretagne : la CUMA Innov’44, créée en 1996, souhaite acquérir une chaîne complète de triage et décorticage des graines pour l’alimentation humaine. A ce jour, le volume potentiel est estimé à 300 quintaux de tournesol, alors que le marché, actuellement, est dominé par des graines importées de Pologne et de Chine. Le même matériel pourra, ultérieurement, être utilisé pour du sarrazin, du chanvre et du blé biologique. Pour du matériel d’occasion (séparateur rotatif, séchoir, trieur optique, cellule de stockage et décortiqueuse) il faut compter 115 000 euros.
Le Conseil Général accordera 30 774 €
Rougé : des adhérents de la CUMA, motivés par l’évolution technico-agronomique de leur système d’exploitation, ont mis au point une chaîne d’équipement pilotée par un GPS (Global Positioning System) très précis (1 cm d’erreur). Ce système de géolocalisation permettra de travailler le sol, de réaliser les semis et de désherbiner très rapidement tout en réalisant les différents travaux sur les seules zones nécessaires. Cela va réduire le travail du sol et limiter les intrants (fertilisants et pesticides). Le montant de l’investissement est estimé à 308 800 €. Le Conseil Général accordera une subvention de 83 076 €.
Puceul : la CUMA ’’De la Terre à l’Assiette’’ qui prépare et transforme des produits carnés, souhaite acquérir un poussoir-torsadeur semi-automatique et des marmites électriques pour amplifier la production de saucisses et renforcer la gamme des plats préparés. Montant de l’investissement : 50 660 €. Le Conseil Général accorde 15 197 €.
Echangistes !
Le GAB (groupements des agriculteurs biologiques) propose d’organiser des groupes d’échanges de savoirs et savoir-faire. Deux groupes, situés en Nord Loire-Atlantique, regroupent 17 exploitants sur l’élevage bovin en système biologique. Le coût pour chacun est de 900 €. Le Conseil Général accorde 80 % de subvention.
Des agriculteurs d’Abbaretz, Derval, Moisdon, Nozay, Sion-les-Mines réalisent des diagnostics pour renforcer leur sécurisation fourragère. coût : 320 € chacun. Le Conseil Général accorde 50 % de subvention.
Des agriculteurs de Derval et St Julien de Vouvantes veulent basculer vers l’agriculture durable. coût des diagnostics : 750 €. Le Conseil Général accorde 80 % de subvention.
Enfin le Conseil Général de Loire-Atlantique accompagne la montée en puissance de la filière bois-énergie, à partir de la ressource bocagère, et appuie les collectivités pour le montage de projets de chaudières à bois.
Ecrit le 23 avril 2014
Nous ne finirons pas au musée !
Une cinquantaine de paysans flânent dans le jardin des Tuileries, à Paris, et avancent en direction du Louvre, une camionnette arrive Soudain, 15 moutons en sortent, encadrés par ces paysans qui n’étaient pas là en touristes, et tous s’engouffrent dans une entrée discrète du Carrousel. Un dédale de couloirs, une grille mal fermée, et les voilà sous la grande pyramide, avec leurs moutons.
« Nous sommes venus au musée puisque c’est ce à quoi nous destinent les décisions prises dans le cadre de l’application française de la PAC (Politique Agricole Commune). L’exclusion des petits ou de ceux qui ont choisi de diversifier leur production fera disparaître ceux qui créent le plus d’emplois et font vivre les territoires. Les encouragements à l’industrialisation de l’agriculture viennent confirmer cette politique du toujours plus gros, plus spécialisé, plus concentré ». dit la Confédération Paysanne.
« Finalement, nous ne sommes pas restés au Louvre. Nous continuerons à nous battre pour des paysans nombreux ! »
Manque de portée de la loi d’avenir
Après six jours de débat, des centaines d’amendements et un vote le 9 avril à 3h du matin, les sénateurs ont adopté le projet de Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.
L’échange de semences a été admis, mais seulement dans le cadre des nouveaux Groupements d’intérêt économique et écologique (GIEE). On est donc loin d’un réel changement de réglementation sur la question. En ce qui concerne les terres agricoles, le contrôle des structures a été modifié, mais des doutes persistent quant à son efficacité en cas de montages sociétaires (utilisés pour la ferme-usine des 1000 vaches). Par ailleurs, le contrôle des opérations de vente de terres agricoles via les Safer est allégé, ce qui laissera le champ encore plus libre à toutes les dérives déjà existantes.