Ecrit le 8 décembre 2010
Un bateau pour Martin
RMA Revenu Maximum Acceptable.
Qui le proposera ?
L’empereur du BTP voulait garder l’info confidentielle. Las ! Le magazine Capital révèle, dans son numéro du 25 novembre, que Martin Bouygues, patron du groupe de BTP, vient de prendre possession de son dernier joujou : un yacht de 62,5 mètres de long, pour la modique somme de 65 millions d’euros.
Avec ce palace flottant, le couple a de quoi impressionner ses relations, à commencer par son fidèle ami Nicolas Sarkozy, dont le dernier fils, Louis, est le filleul de Martin. Marbre, bois précieux, cuir, nickel brossé Rien n’a été négligé pour personnaliser les luxueux salons et les sept cabines, pouvant accueillir douze passagers. Sur le pont principal, la suite des propriétaires, au style contemporain, fait 100 mètres carrés.
Quant aux autres ponts, ils sont assez vastes pour accueillir un solarium circulaire transformable en piste de danse, une piscine, un Jacuzzi et un bar. Bien entendu, le « Baton Rouge » a aussi sa salle de gym, son home cinéma et sa flottille d’annexes et de Jet-Ski. Les coûts d’exploitation d’un tel yacht frisent les 6 millions d’euros par an.
Et cépatou ! Pour pouvoir rejoindre leur navire, quel que soit son lieu d’escale, les Bouygues ont commandé un avion, un Global Express. Ce jet haut de gamme, qui a également séduit Bernard Arnault et Vincent Bolloré, a l’avantage d’avoir un très long rayon d’action. Le prix catalogue tourne autour de 60 millions d’euros. Et sans doute davantage s’il y a des options décoratives
Ecrit le 8 décembre 2010
Faites sauter la banque
Le capitalisme n’a plus la cote. L’idée de contrôle des entreprises l’emporte désormais sur l’idée de liberté des entreprises : la crise économique laissera des traces durables.
Et voilà qu’un footballeur, Eric Cantona, lance une idée : vider les banques. « Si 20 millions de personnes retirent leur argent en même temps, précisait-il il y a un mois, le système s’écroule ». Date indiquée pour cette opération : le 7 décembre 2010. Demain.
Au début, les banques, le gouvernement, les journaux financiers traitaient cette initiative par le mépris. Mais aujourd’hui, l’initiative les inquiète pour deux raisons.
– Tout d’abord, la crise des dettes publiques qui devient chaque jour plus aigüe (hier la Grèce, aujourd’hui l’Irlande, demain le Portugal) rend les banques, qui détiennent une part importante des titres de ces dettes, particulièrement vulnérables.
– Ensuite, le succès significatif de l’initiative de Cantona revient, à dessiner une cible sur le ventre des banques, ce dont elles se passeraient volontiers.
Les banques, en effet, ont mené l’économie mondiale à deux doigts de la catastrophe en 2007-2008 et elles continuent à spéculer exactement comme avant et à amasser leurs profits de façon tout aussi éhontée. Pendant ce temps-là , c’est aux peuples européens que l’on impose de payer l’addition. Cette invraisemblable injustice est de plus en plus visible et exaspère de plus en plus de citoyens. L’initiative de Cantona est un moyen de manifester cette exaspération.
Mais la faillite générale des banques, qui en résulterait, provoquerait une énorme catastrophe. Par exemple, comme aller acheter à manger ? Tirer de l’argent au distributeur ? Plus possible : plus de banques. Payer par chèque ? Plus possible : plus de banques. Obtenir un crédit ? Plaisanterie ! Plus de banques. Reste l’argent liquide au fond des poches [] quatre ou cinq jours à l’horizon, en forçant plutôt sur les pâtes
Hâter l’arrivée d’une telle catastrophe (ce qui arriverait inéluctablement si 20 millions de déposants retiraient leurs dépôts comme le propose Cantona) entraînerait des dégâts incalculables pour toute la vie sociale et les plus vulnérables seraient en première ligne, comme lors de la crise de 1929.
Alors ? Comme le dit Frédéric Lordon dans le blog du Diplo (2 décembre 2010) (1) : « Ne pas détruire les banques : les saisir ! », intégrer les banques au secteur public pour interdire toute activité spéculative (1/3 du profit des banques) et recentrer l’activité bancaire sur ce qui devrait être leur seule mission : les crédits aux entreprises, aux collectivités, aux particuliers.
Ecrit le 8 décembre 2010
météo, service minimum
Ecrit le 15 décembre 2010
Un navion pour faire joujou
Les grands de ce monde adorent les jouets. Après Martin et son bo-bato à 65 millions d’euros, voici le petit Nicolas et son navion, un Airbus A 330, baptisé ironiquement « Air Sarko One » : 176 millions d’euros, selon un rapport parlementaire (2).
Or donc, le 25 novembre, notre cher président se rend en visite dans le Bourbonnais pour chouchouter les agriculteurs. En navion bien sûr. Mais son navion n’est pas fait pour une si courte distance. Pas grave. Les Aéroports de Paris font acheminer, sur des camions, tout le matériel nécessaire : un push-back (tracteur pour pousser les avions), plus une passerelle adaptée aux Airbus A 330, plus une grue pour charger les engins ci-dessus. Les portes de l’aéroport de Clermont-Ferrand sont condamnées, les passagers canalisés, les abords neutralisés à coups de barrières, rubans fluo, flics en civil, CRS, gendarmes et tireurs d’élite. Le cirque, quoi ! (source Canard Enchaïné du 1.12.2010).
4 décembre : Nicolas se rend en Inde, deux journées sont consacrées à la visite officielle. Les deux autres ont la forme d’un séjour privé.
Mais, problème, « L’Airbus A330 présidentiel était en effet trop gros pour se poser sur le tarmac d’Agra, l’aéroport le plus proche du Taj Mahal. Il a donc fallu affréter deux Falcon 7 X. Le premier sert d’avion de secours au cas où Sarko One tombe en rade. Le second a joué les avions taxis de luxe entre Bengalore et Agra pour permettre à Sarko, Carlita, sa maman et leurs invités de se payer une journée au Taj Mahal » raconte Le Canard Enchaïné du 8 décembre.
Il y a ceux qui se serrent la ceinture et ceux qui se contentent de l’attacher ...
Ecrit le 8 décembre 2010
Et les émigrés ?
Les émigrés dorés
Ya les gens qui aiment la France et ya les gens qui la quittent parce qu’ils aiment mieux l’argent ! A l’aube d’une période d’austérité et d’un plan de rigueur pour la France, il peut être intéressant de se rappeler la liste (non exhaustive, tirée du « Nouvel Observateur » n° 2359 du 21 Janvier 2010) des personnalités qui ont fui fiscalement le pays pour s’installer en Suisse, ou dans un autre paradis fiscal.
Certains d’entre eux, cependant, continuent à s’immiscer dans la vie politique française, en participant activement aux campagnes électorales, pour soutenir tel ou tel candidat, ou pire, en étant officiellement investis par l’Etat pour représenter la France à l’étranger, comme c’est le cas pour Alain Delon, parrain officiel du pavillon français à l’exposition universelle de Shanghai. Parmi les plus actifs dans ce domaine, il y a donc Alain Delon (Ã Genève depuis 1999),mais aussi Johnny Hallyday à Gstaad depuis 2006 (le concert du 14.07.2009 à coûté 500 000 € payés par le contribuable français), sans oublier Charles Aznavour (résidant à Genève), Patricia Kaas, Daniel Auteuil, Marc Levy, Michel Houellebecq, etc.
On pourrait parler des sportifs et, plus scandaleux, des personnalités des affaires qui exercent actuellement (ou ont exercé récemment) un pouvoir politique économique ou financier en France, parmi eux : Antoine Zacharias (Vinci), Claude Berda (AB groupe, TF1), Daniel Hechter (couturier), Jean-Louis David (salons de coiffure, cosmétiques) Mais aussi des héritiers, dont les fortunes ont été créées en France, avec la participation de centaines de milliers d’ouvriers français : Eric Peugeot, Jean Taittinger (ancien ministre de la justice), Philippe Hersant (patron de presse), Corinne Bouygues (héritière de la fortune Bouygues), les familles Defforey (Carrefour), Mulliez (Auchan) et Halley (Promodès), tous résidant à Genève ou aux environs.
Ecrit le 8 décembre 2010
Taxez-nous !
Aux USA, 80 millionnaires américains viennent de signer une lettre ouverte au président Obama lui demandant de ne pas reconduire les allègements fiscaux accordés aux contribuables dont les revenus excèdent le million de dollars par an. Ces allègements, qui datent de l’ère George Bush, arrivent à expiration à la fin de l’année.
« Notre situation financière ces dernières années a été très florissante... Nous n’avons pas besoin de plus d’allègements et nous sommes conscients qu’une réduction des impôts va accroître le déficit et le fardeau de la dette supportés par d’autres contribuables. Le pays a besoin de respecter ses obligations financières d’une manière juste et responsable. Laisser expirer les allègements pour les revenus de plus d’un million de dollars est un pas important dans cette direction. »