Ecrit le 19 octobre 2011
Le gouvernement a annoncé le 24 août des mesures censées réduire « le déficit de la France ». Les organisations syndicales CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires en ont dénoncé le caractère injuste et inéquitable et appelé à une manifestation le 11 octobre 2011 à Châteaubriant. C’était pas la foule des grands jours ... mais les citoyens n’en pensent pas moins ! Dans l’ordre des prises de parole :
Dettes : c’est pas à nous de payer
Ici comme ailleurs, nous le vivons tous les jours : entreprises en péril, services publics en berne, chômage et précarité grandissants, fins de mois difficiles pour ne pas dire plus « et il faudrait encore se saigner davantage ! » dit Gilles Barracand (Solidaires)
Ne nous trompons pas d’adversaires, ce ne sont pas les Grecs, les Portugais, les Roumains et autres peuples qui sont responsables ! Mais bien les gouvernements qui répondent aux diktats des institutions financières et aux exigences patronales. Sarkozy et Fillon participent activement à ce pillage des populations les plus défavorisées. (...)
Le gouvernement enchaîne les « affaires » qui montrent un pouvoir aux abois. Le patronat reprend son credo habituel « on ne peut pas payer » tout en accumulant des bénéfices exorbitants. Et les institutions financières prétendent imposer aux peuples la destruction de tous les services publics.
Nous avons besoin de recréer un rapport de forces (...), de poursuivre le débat et la mobilisation. l’accroissement de la dette publique est le produit des cadeaux fiscaux faits aux ménages les plus aisés et aux entreprises, en particulier les plus grandes. c’est aussi le résultat des mesures prises pour juguler, d’une part la crise financière, dont la population n’est pas responsable, et d’autre part la récession qui s’en est suivie.
Un autre partage des richesses est la seule réponse alternative légitime, une autre répartition entre salaires et profits, un droit effectif à l’emploi par une réduction du temps de travail avec embauches correspondantes, une réforme fiscale radicale et le développement des services publics.
Elle exige aussi de mettre fin aux exonérations d’impôts des plus riches, de taxer véritablement les revenus du capital, de lutter contre la fraude fiscale et les spéculateurs. Elle exige également la socialisation du système bancaire, la satisfaction des besoins sociaux fondamentaux en articulant impératifs écologiques et garanties sociales pour les salarié-e-s.
5 millions d’emplois
A longueur de journée, télévision, journaux, discours assènent, martèlent le problème de la dette, culpabilisant la population, les salariés. Dans le même fil, les patrons pleurent sur « la compétitivité internationale », les coûts du travail, de la protection sociale. Tous en chœur clament l’obligation d’accepter de nouveaux sacrifices et disent que ce sont les agences de notation qui décideraient de tout. « Mensonges, mensonges. Chefs de gouvernements et agences de notation agissent de concert au service d’intérêts financiers internationaux, du patronat exigeant et imposant des règles de recul social aux populations de tous les pays européens. Ils mentent et trompent les citoyens, les salariés, les retraités, les privés d’emplois. Jamais les richesses créées par le travail n’ont été aussi élevées » dit Serge Adry (CGT)
Et pendant ce temps-là , chaque jour, la situation de l’emploi se dégrade sur le Pays de Châteaubriant. Si aujourd’hui le nombre d’emplois salariés progresse c’est seulement en majorité des emplois liés à l’intérim. On constate l’augmentation du chômage chez les plus de 50 ans, et chez les jeunes de moins de 25 ans. La baisse du niveau des pensions. La non revalorisation du SMIC et des salaires. Une baisse du pouvoir d’achat. Une baisse de la consommation au 2e trimestre qui a des conséquences sur les carnets de commandes des entreprises.
Les augmentations de salaire en 2010 ont été les plus faibles depuis 25 ans et 40% des salariés n’ont pas eu d’augmentation de salaire depuis 5 ans. Les exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires, et sur les bas salaires c’est 63% de salariés qui gagnent moins de 1,6 fois le SMIC, autant de recettes en moins pour notre protection sociale. Plus de précarité et de pauvreté.
Le doublement de la taxation des mutuelles va aggraver les inégalités d’accès aux soins : la tuberculose, maladie de la misère, progresse parce que la santé est devenue une marchandise payante. Cette spirale doit être stoppée !!!
La France a les moyens de changer ces injustices. Une autre répartition des richesses est possible
172 milliards d’euros par an, c’est la masse financière attribuée aux exonérations de charges des entreprises sans aucune disposition pour apprécier le bien fondé de ces aides. Avec ces 172 milliards on pourrait payer 5 733 000 emplois à 2500 euros/mois. Voilà de quoi supprimer le chômage et permettre à des millions d’hommes et de femmes de travailler et faire vivre dignement leur famille. Cela serait autant de salariés cotisant à la sécurité sociale, et 80 milliards d’euros de recettes pour pérenniser notre système de protection sociale.
Arrêter d’opposer les citoyens
« En 2008 nous avons été touchés par une crise financière, en 2009 les salariés ont été percutés par une crise économique et sociale sans précédent, aujourd’hui c’est la crise de la zone euro qui nous atteint » dit Yves Le Gall (CFDT)
« Les conséquences de cette situation nous les voyons au quotidien : l’augmentation du chômage avec des milliers de jeunes qui restent aux portes des entreprises — les intérimaires qui servent de variable d’ajustement — une précarisation du travail intolérable — une dégradation des conditions de travail ».
Avec les heures supplémentaires, « le travailler plus pour gagner plus » est à l’honneur. Mais à quel prix Intensification du travail pour certains et perte d’emploi pour les autres et c’est la perte du pouvoir d’achat assurée le jour où les heures supplémentaires s’arrêtent.
La pauvreté s’accroît, comment vivre avec moins de 954 euros par mois comme le font plus de 8 millions de salariés ?
« La CFDT dénonce les conséquences d’une crise dont nous ne sommes pas responsables. Le gouvernement et le président doivent arrêter de démanteler la cohésion sociale : les plus fragiles sont toujours les plus touchés, le système de protection sociale qui permet d’articuler justice, solidarité et équité est mis à mal ».
Le gouvernement et le président doivent arrêter d’opposer les citoyens entre eux :
- les fonctionnaires contre les salariés du privé, les jeunes contre les -*séniors, les retraités contre les salariés. (...)
Le plan de réduction du déficit ne règle rien, il accentue les inégalités :
– Taxer les complémentaires santé impacte tous les ménages surtout les plus modestes et fragilise l’accès aux soins pour tous,
– Laisser en place les niches fiscales couteuses et inefficaces, ne permet pas de réduire les déficits,
– Repousser encore les décisions à prendre sur la gestion de la dépendance, c’est pratiquer la politique de l’autruche,
– Mettre à mal les services publics, en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur 2, c’est détruire la cohésion sociale, c’est pénaliser les plus modestes.
Les mesures prises par le gouvernement, et le président de la république tirent la France vers le bas (...) La crise n’est pas une fatalité, des solutions plus équitables existent. Il faut prendre des mesures sociales urgentes