Ecrit le 28 novembre 2012
C’est l’angoisse au Resto du Cœur de Châteaubriant : les bénévoles se désolent de manquer de fruits et légumes. « Nous ne pouvons donner qu’un fruit par personne, même pas un fruit par jour ». Pour l’instant il y a encore des conserves, du lait, des œufs, du pain et quelques laitages. Pourtant, ce vendredi 23 novembre, il y avait foule à s’inscrire au Resto du Cœur. Quatre bureaux d’inscription, à raison de 20 minutes par famille : il n’a pas été possible d’inscrire tout le monde.
Il est évident que les grandes surfaces alimentaires donnent moins : elles préfèrent vendre à moitié prix les produits en limite de fraîcheur. Si la Communauté Européenne cesse ses apports alimentaires, les Restos seront amputés de 23 % de repas. Irons-nous vers des émeutes de la faim ?
L’été dernier, le barême des Restos du Cœur avait baissé, pour tenir compte de la pénurie. « Nous avons eu 58 familles inscrites au lieu de 105 l’année précédente. Nous avons pu cependant donner des colis de dépannage à 120 familles tous les 15 jours » explique Jeanne Chalon, adjointe à la responsable.
Pour la saison d’hiver 2012-2013, le Resto du Cœur fera la « ramasse » le lundi et le vendredi. « Nous nous sommes entendus avec St Vincent de Paul et le Secours Populaire pour répartir les jours de collecte » dit Renée Terrien, responsable. « Pour Noë l, nous craignons de n’avoir aucun jouet à donner aux enfants ».
Le Resto offre en plus des repas : coiffeur, psychologue, cinéma gratuit le samedi soir (deux fois par mois), piscine gratuite pour les Castelbriantais, machine à laver le linge, sèche-linge, douche.
Aux vacances dernières, quatre familles ont pu partir : deux financées par les Restos de Nantes et deux autres financées par la CAF (Caisse d’allocations familiales).
La collecte d’octobre a moins donné que l’an dernier : 2,984 tonnes soit 614 kg de moins. « La plupart des 33 restos du cœur de Loire-Atlantique ont constaté la même chose. On sent que les gens en ont ras-le-bol de donner aux collectes ».
Une soixantaine de bénévoles s’activent au Resto de Châteaubriant. La doyenne, Marie-Françoise, a 78 ans. Le plus jeune, Michaë l, a 35 ans. « Nous avons recruté des jeunes retraités et aussi des actifs. L’un d’entre eux, par exemple, quand son emploi le requiert l’après-midi, vient donner un coup de main le matin ».