Ecrit le 22 mai 2013
La main d’œuvre la moins chère du monde
Bastamag.net du 15/05 : Plus de 1 700 morts en huit ans. Tel est le lourd tribut payé par les ouvrières du textile au Bangladesh pour fournir à bas coûts des tee-shirts ou des chemises aux grandes marques occidentales. Avec un millier de morts, la catastrophe du Rana Plaza a enfin attiré l’attention de l’opinion. Et obligé les grandes enseignes à réagir en signant un accord qui devrait faire date. De leur côté, les grandes marques françaises, comme Carrefour ou Auchan, qui continuent de s’abriter derrière leurs codes de bonne conduite, peinent à s’engager véritablement. [] Carrefour a cependant indiqué au dernier moment, dans la soirée du 14 mai, que le groupe rejoignait finalement les signataires de « l’accord de prévention des incendies et de sécurité des bâtiments au Bangladesh », que plusieurs poids lourds de l’habillement, tels Zara, H&M et C&A, ont signé le 13 mai.
En négociation depuis 2008, l’accord prévoit de renforcer le contrôle des sous-traitants au Bangladesh, auxquels les grandes marques européennes font allègrement appel. Inspections indépendantes des bâtiments, formation des travailleurs à leurs droits par les syndicats, publication des rapports d’enquêtes et des rénovations obligatoires des bâtiments... []
Deuxième exportateur mondial de produits textiles, juste derrière la Chine, le Bangladesh propose l’une des mains d’œuvre les moins chères du monde. 30 euros par mois contre 150 ou 200 en Chine. Une optimisation sociale alléchante pour les grandes marques, qui peuvent ainsi baisser leur prix sur le marché occidental, tout en empochant de substantiels bénéfices. Ainsi, Carrefour a triplé son bénéfice net en 2012, pour atteindre 1,23 milliard d’euros... Un grand merci aux ouvrières bangladaises... et aux autorités du pays.
c’est dans les années 70 que le secteur du textile commence à s’implanter au Bangladesh. Avec la mise en place de zones franches, dans lesquelles les entreprises bénéficient de conditions fiscales très avantageuses. Le boom de l’habillement, dans les années 90, signe l’envolée de l’industrie locale, qui représente aujourd’hui 15% du PIB du pays, et 80% de ses exportations. Une aubaine, pour ce tout petit pays, dont la densité de population est l’une des plus élevées de la planète, dépourvu de richesses naturelles, et avec une agriculture qui peine à nourrir ses habitants. 40% des ouvriers du pays travaillent aujourd’hui dans le secteur, soit près de trois millions de personnes, des femmes pour la plupart. []
La tragédie du Rana Plaza servira-t-elle d’électrochoc ? Le gouvernement du Bangladesh a déposé un texte de loi qui autoriserait la création de syndicats au sein des ateliers de confection. Il a aussi annoncé la mise en place d’une commission prévoyant d’augmenter le salaire minimum des ouvriers du textile. Les principaux concernés restent très mobilisés. [...]
Uniformes trop sexy
L’express.fr du 17/05 : Les employées de la filiale ferroviaire du groupe britannique, qui jugeaient leurs nouvelles tenues de fonction trop transparentes ou décolletées, se sont vu remettre bons de réduction pour s’offrir... des sous-vêtements !
Les hôtesses de la compagnie ont refusé de porter leurs nouvelles blouses rouges, dévoilant leur soutien-gorge par transparence ou leur poitrine avec un décolleté plongeant. Elles sont allées travailler avec leurs anciens vêtements.
« Nos salariées féminines sont mécontentes car elles ont l’impression que Sir Richard ne suit pas les règles en leur demandant de porter des chemisiers fins, étriqués et qui leur semblent trop décolletés » explique le leader du syndicat TSSA.
Pour calmer les esprits, le groupe leur a offert des bons d’achats de 20 livres (24 euros) pour qu’elles s’achètent de nouveaux sous-vêtements, plus discrets.
Retardée suite aux plaintes, la date de mise en service de ce nouvel uniforme, fixée au 27 mai 2013, est maintenue.
Le fétichisme de l’argent
Lefigaro.fr du 17/05 : Le pape François n’a pas fait de diplomatie en recevant, au Vatican, les lettres de créance de quatre nouveaux ambassadeurs, dont celui du Luxembourg. Il s’est lancé comme aucun de ses prédécesseurs n’avait osé - pas même Jean-Paul II - dans une dénonciation extrêmement vigoureuse du « fétichisme de l’argent », de la « dictature de l’économie sans visage » qui crée une « nouvelle tyrannie invisible » dont les « pauvres » font les frais.
Assurant que « le Pape aime tout le monde : les riches comme les pauvres », il a conclu ce réquisitoire contre « l’adoration de l’antique veau d’or » par un appel aux « maîtres financiers » mais aussi aux gouvernements, pour qu’ils réalisent « une réforme financière qui soit éthique ». Il considère cette étape comme la clé d’une « réforme économique » qui serait « salutaire pour tous ». Car : « L’argent doit servir et non pas gouverner. »
Les ambassadeurs du Grand-Duché, du Kirghizistan, d’Antigua-et-Barbuda et du Botswana pourront répercuter à leur gouvernement ce message très musclé du Vatican, qui n’est pas passé inaperçu dans la communauté diplomatique accréditée près le Saint-Siège qui représente la terre entière hormis quelques rares exceptions comme la Chine. []
La cause de cette « pathologie » est à ses yeux « dans notre rapport avec l’argent » devenu l’une des « idoles nouvelles ». Elle « réduit » l’homme à un « bien de consommation qu’on peut utiliser, puis jeter ». La « solidarité » est considérée comme « contraire à la rationalité financière et économique », et « le revenu d’une minorité s’accroît de manière exponentielle » alors que « celui de la majorité s’affaiblit ».
Ndlr : l’évangélisation sera rude !
pénurie au Venezuela
InfoSFR.fr du 16/05 : C’est le dernier terrain d’affrontement entre le président, Nicolas Maduro et son plus farouche opposant, Henrique Capriles. A quelques heures d’une décision de la Cour suprême sur les résultats des élections présidentielles, les deux principaux représentants du Venezuela se sont écharpés sur un problème de papier toilettes. Une pénurie de cet accessoire de première nécessité touche le Venezuela qui en consomme 125 millions de rouleaux par mois.
L’opposition accuse Maduro de ne pas pouvoir faire face à ce problème. Le gouvernement dénonce une « campagne médiatique » orchestrée de toutes pièces. L’ancien candidat à la présidentielle, qui a perdu les élections en avril dernier, se défend pour autant de « souffler sur les braises ». « Rendez-vous compte que dans ce pays, qui possède les plus importantes réserves de pétrole de la planète, nous n’avons pas de papier hygiénique », s’insurge-t-il. « Si le gouvernement ne peut y apporter une solution (...) alors la situation va devenir de plus en plus conflictuelle », prévient Henrique Capriles. []
Le gouvernement a donc annoncé il y a quelques jours qu’il allait importer 50 millions de rouleaux de papier toilette. « La révolution ramènera au pays l’équivalent de 50 millions de rouleaux de papier toilette () pour que notre peuple se tranquillise et comprenne qu’il ne doit pas se laisser manipuler par la campagne médiatique autour de cette pénurie », assure le ministre du Commerce.
Handicapés à louer
20minutes.fr du 15/05 : Des mamans américaines ont trouvé comment éviter les files d’attente à Disneyworld : elles louent des handicapés qui leur permettent de passer en priorité. Sur ce marché noir, les handicapés se font payer en moyenne 130 dollars l’heure et 1.040 dollars pour la journée entière. Beaucoup moins cher que l’option « VIP » proposée par Disneyworld, qui permet, moyennant environ 270 euros l’heure, de passer en priorité.
Pudiquement appelés « guides de Disney », ils font le bonheur des mamans riches : l’une d’elles témoigne qu’elle a pu accéder à l’attraction « It’s a small world » en une minute quand les autres enfants devaient attendre deux heures et demie. Disneyworld autorise en effet les handicapés, en chaise roulante ou sur fauteuil motorisé, à accéder aux attractions par une entrée spéciale, accompagnés de six personnes.