Ecrit le 08 juillet 2015
Circuits courts
Consciente de la montée en puissance des circuits courts et des enjeux économiques et sociaux liées à la relocalisation de la production alimentaire, la commission des affaires économiques de l’assemblée Nationale a lancé en novembre dernier une mission d’information sur ce thème. Yves Daniel, notre député, s’est porté membre de cette commission dont Brigitte Allain, députée EELV de Dordogne, est rapporteure, accompagnée du député Hervé Pellois.
Pour nourrir le rapport et proposer des mesures concrètes, la mission d’information a réalisé des auditions et des déplacements sur le terrain, afin d’aller à la rencontre des acteurs concernés. Les missions d’information ont pour but d’informer l’assemblée nationale sur un sujet précis, via un état des lieux exhaustif. Elles sont une instance privilégiée pour émettre des propositions à destination du gouvernement et des autres parlementaires, pour avancer sur la question traitée.
La Loire-Atlantique en général et la 6e circonscription en particulier étant particulièrement avancées sur le sujet, Yves Daniel a suggéré à la mission de se rendre sur place pour une journée d’étude : « détecter les initiatives, repérer les freins ». Le 26 juin dernier, elle a donc rencontré la SCIC et Cap 44, le lycée agricole de Saint-Herblain avant de terminer par la visite de l’atelier de découpe « De la terre à l’assiette » situé Zone de l’Oseraye à Puceul.
De la terre à l’assiette
A Puceul, la mission a rencontré Claire Theveniau (présidente de la Com’Com’ de Nozay), Dominique Tremblay (Conseiller régional), Gilles Philippot (ex-conseiller général), Dominique Lebreton (Confédération Paysanne), François Lebret (FNSEA), Pascal Duchêne et gérard Poisson (co-fondateurs de l’atelier de découpe) et d’autres.
Il a été question des circuits de proximité qui apportent « une dynamique commerciale dans les communes » et, bien sûr, de l’atelier « De la Terre à l’Assiette ». Celui-ci, lancé pour la découpe de 20 tonnes de viande au départ, en traite dix fois plus maintenant (bovins, ovins, porcs, volailles, etc). Il a créé 11 emplois et assure l’approvisionnement d’une quarantaine de cantines en restauration collective. « Ne croyez pas que ce sont les meilleurs morceaux qui partent le mieux » dit gérard Poisson. « Pour ceux-ci, nous avons une clientèle de restaurants gastronomiques ».
Le démarrage de l’atelier, en 2006, s’est fait très en douceur : « Une dizaine d’éleveurs qui lancent un atelier industriel, c’est louche ! Nous avons eu besoin de faire nos preuves. Nous avons pu montrer qu’on pouvait créer des emplois, maintenir et même augmenter le nombre de paysans ». L’atelier s’articule autour de quatre activités principales :
- - Une prestation de découpe et de transformation pour les éleveurs.
- - La mise à disposition des moyens techniques pour les éleveurs (matériels, salles de découpe, salle de fabrication des terrines et saucisses, dispositif de stérilisation sous vide ...).
- - La vente aux professionnels (cantines scolaire, restaurateurs..).
- - La vente directe aux consommateurs.
Inutile de dire que l’atelier respecte toutes les règles d’hygiène et a une propreté irréprochable.
Abattoir de proximité
« Ce qui nous manque : un abattoir de proximité. Le terrain, à côté, nous a été réservé par la Com’ Com’ depuis 2006. Nous faisons abattre à Craon mais cet abattoir est saturé. Notre projet traîne depuis 8 ans, nous notons un certain attentisme des trois Chambres consu-laires et la période actuelle, avec les restrictions de crédits des collectivités locales, ne facilite pas les choses ».
Le rapport de Mme Allain devrait être connu début juillet.