Ecrit le 9 novembre 2016
COPAIN44 - stop au gaspillage
Stop au gaspillage des terres nourricières !
Ou la conscience de l’intérêt commun face à l’autoritarisme d’Etat !
Aujourd’hui, très nombreux sont ceux qui reconnaissent, y compris les plus hauts représentants de l’Etat, que le projet de transfert de l’aéroport de Nantes est obsolète, archaîque, antinomique avec les engagements de la Cop 21, dévastateur pour l’environnement, bref, tout sauf d’utilité publique.
Malgré cela, une partie de l’exécutif du gouvernement continue obstinément à annoncer une évacuation imminente des occupants de la zad et un début de travaux dans la foulée.
Nous, paysannes et paysans de Copain du 44 et de toute la France, nous ne pouvons absolument pas accepter que des milliers d’hectares de terres nourricières, des fermes en activité ou en cours d’installation, des lieux de vie, des espaces d’expérimentation d’une autre conception de la société soient sacrifiés sur l’autel d’un autoritarisme forcené.
Un homme en est mort à Sivens, il y a deux ans, contre un projet finalement abandonné...
Aujourd’hui toutes les études alternatives et les avis d’experts mandatés par le gouvernement montrent qu’il est impératif de lancer une étude objective de la remise à niveau de l’aéroport actuel. Nous la réclamons depuis des années !
Nous paysannes et paysans du Copain 44, déclarons que nous ne laisserons pas détruire les terres de la zad et expulser ceux qui la font vivre pour le seul intérêt des actionnaires de Vinci. Nous ne voulons plus de cette main-mise des multinationales sur le vivant et l’intérêt commun. La terre aux paysans est une condition essentielle pour assurer la sécurité alimentaire des générations futures.
Aujoud’hui, des familles de paysans, des habitants historiques ou plus récents continuent malgré toutes les pressions à résister en continuant à élever leurs bêtes, à cultiver leurs champs, à se projeter vers l’avenir. Ils sont les symboles de toutes nos luttes contre les grands projets inutiles.
C’est pourquoi, nous appelons tous les paysannes et les paysans et leurs sympathisants à venir exprimer massivement leur soutien aux paysans et habitants de la Zad par un rassemblement des Tracteurs Vigilants Le jeudi 10 Novembre 2016 rendez vous à 11h00
à la Vache Rit, Les Domaines à Notre Dame des Landes
Stop au gaspillage des terres nourricières ! Il n’y aura pas d’aéroport à Notre Dame des Landes, La seule issue, c’est l’abandon du projet !
(fin de communiqué)
Ecrit le 9 novembre 2016
Un nouvel arrêt ?
Les travaux de Notre-Dame-des-Landes sont suspendus depuis quatre ans et pourraient bien ne pas reprendre de sitôt. Lors d’une audience de la cour administrative d’appel de Nantes lundi 7 novembre, le rapporteur public devrait demander l’annulation « totale ou partielle » de quatre des cinq arrêtés préfectoraux permettant le démarrage des différents chantiers.
Des bâtons ont été plantés dans la lande
Ces arrêtés, pris en décembre 2013 et liés aux aménagements hydrauliques et aux destructions d’espèces protégées et con-testés par les opposants, permettent la réalisation de la plateforme aéroportuaire et sa desserte routière. Les juges, qui statueront au total sur dix requêtes, devraient rendre leur décision sous quinze jours.
[NDLR : hélas le tribunal n’a pas suivi le rapporteur public]
Ecrit le 30 novembre 2016
Les GPII (grands projets inutiles et imposés)
Le Tribunal et les G.P.I.I
Le Tribunal Permanent des Peuples, ou TTP, est un tribunal d’opinion, et non pas de pouvoir, qui a un rayonnement mondial. Il est de nature associative. Y sont présents des juges bénévoles intervenant dans tous les cas où les législations nationales et internationales se sont révélées infructueuses dans la défense du droit des peuples. Le TPP a à son actif 40 ans d’instructions et jugements pour la protection des minorités ethniques discriminées, de condamnations de multinationales ayant des productions très polluantes, etc. ...
Le TPP a recommandé à l’État français, dans le cas de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de présenter une étude documentée sur l’opportunité et la nécessité du projet et sur ses conséquences sociales, économiques, écologiques, et de suspendre la réalisation du projet. Il a demandé en outre aux institutions européennes compétentes, Commission européenne et Commission des pétitions du Parlement européen, d’examiner avec tout le sérieux nécessaire et d’un Å“il critique les projets présentés par les entreprises concessionnaires et les États, en prenant en considération l’intérêt réel des communautés touchées et des populations en général...
Ce jugement a été porté au Parlement Européen le 26 octobre 2016 : " Les Citoyennes et les Citoyens en lutte contre les Grands Projets Inutiles et Imposés (GPii) ont remis le Jugement du TPP aux Institutions Européennes.
La répression préventive
Depuis quelques mois, les mouvements de contestation font l’objet en France d’une répression accrue. Parmi l’arsenal utilisé par les pouvoirs publics contre les manifestants, des mesures dites préventives sont rappelées et réactivées, mesures qui portent atteinte aux droits élémentaires de manifester ou de circuler. Assignations à résidence, interdictions de territoire et interdictions de manifester se sont multipliées avec l’état d’urgence et sont systématiquement utilisées contre les mouvements de luttes.
Le 3 avril 1955, apparaît la loi qui institue l’état d’urgence en France en plein conflit colonial algérien. A peine 3 ans après sa prorogation, ses mesures sont utilisées sur le territoire français contre tous ceux qui contestent la position du pouvoir. Ce régime de loi permet notamment de faciliter la mise en œuvre de certaines mesures de répression préventive en séparant leur exécution d’une décision judiciaire. A lui seul le préfet peut décider et appliquer ces mesures contre des opposants. 60 ans plus tard, à l’automne 2015, plusieurs centaines de personnes identifiées comme « indésirables » et visées par l’état d’urgence se sont vues contraintes de rester chez elles avec un régime d’assignation strict. Parmi elles, des membres de la communauté musulmane et quelques militants auxquels on a empêché l’accès aux manifestations parisienne lors de la COP 21.
Quelques mois plus tard, ce sont des dizaines de manifestants qui, dans les principales villes du pays, ont reçu des interdictions de manifester dans le cadre du mouvement contre la loi travail. Depuis quelques semaines, des personnes reçoivent le même type d’interdictions à propos d’une éventuelle participation aux manifestations de soutien à la zad de Notre-Dame des Landes.
Ces mesures relèvent aussi bien du cadre administratif que du cadre judiciaire. La systématisation de leur usage permet d’isoler des militants, de les couper de leur possibilité d’agir. S’il n’est pas certain que l’Etat va tenter d’évacuer la zad cet automne ni même de commencer les travaux, tout porte à croire qu’il prépare activement la répression du mouvement. Dans cette circonstance, il semble primordial que face aux mesures préventives, la solidarité s’exprime à tous les niveaux du mouvement de lutte.
Plus nombreux nous serons à manifester notre refus de ces mesures plus il sera difficile pour l’état de les utiliser contre nous. Nous appelons dès aujourd’hui d’autres organisations, syndicats et collectifs à rejoindre les signataires de ce texte en écrivant à la messagerie suivante : mesurepreventive@riseup.net
Contre l’aéroport et pour que la zad fleurisse encore.
(communiqué de ACIPA)