Ecrit le 9 mai 2018
On va se gaver !
Le Canard enchaîné du 02/02 : c’est énervant, tous ces clients sans le sou qui, à la fin du mois, ont les poches vides. De plus en plus vides : les dépenses alimentaires en France viennent _ c’est une première _ de connaître un léger recul.
Le groupe Casino, après avoir calculé que, chaque dernière semaine du mois, son chiffre d’affaires baissait de 10 % (et que les clients commençaient à être dans le rouge de plus en plus tôt) a eu cette idée lumineuse : réinventer l’ardoise.
Même désargentés, les clients de Casino pourront continuer de claquer. Ah, s’offrir le luxe de s’endetter dès 20 euros de courses alimentaires ! et ne rembourser qu’un mois plus tard. Mieux, si, par bonheur, ils sont gourmands et dépensent plus de 50 euros, ils auront jusqu’Ã trois mois pour rembourser (en quatre fois).
Attention, il ne s’agit pas pour Casino de mettre en cause la juste lutte contre le surendettement et de pousser à la surconsommation, surtout pas, mais d’ « accompagner ses clients dans tous les tracas de la vie ». Un geste humanitaire, en quelque sorte. De la pure générosité. La preuve, ce crédit sera gratos
Les pauvres vont pouvoir se goinfrer de Nutella !
Pique-nique
L’Obs du 04/05 : Les membres du public invités à assister à l’arrivée du couple princier dans l’enceinte du château de Windsor devront apporter leur manger. Un paradoxe, alors que cet accueil des roturiers, « parfois parmi les plus démunis de la société britannique » était censé symboliser un rapprochement entre le peuple et le gotha
La table de Meghan Markle et du Prince Harry (600 convives attendus au château par la reine) était de toute façon déjà fermée aux quidams. Seuls 1.200 d’entre eux auront le « privilège » de patienter plus de quatre heures aux abords de la chapelle Saint George.
On est loin des déclarations d’intention de Kensington Palace qui assurait en avril que les tourtereaux royaux avaient à cœur de « permettre aux membres du public de se sentir partie intégrante des célébrations ».
Les invités au spectacle auraient reçu une missive leur conseillant de prévoir leurs propres pique-niques ! Il ne « sera pas possible d’acheter de la nourriture et des boissons sur place ». D’évidence, des food trucks de fish & chips et autres sandwicheries ambulantes auraient fait taches dans le décor...
« S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche... »
Interdites de stade
Franceinfo du 30/04 : En Iran, les femmes n’ont pas le droit d’assister à des matchs de football professionnels (ainsi qu’aux autres événements sportifs). Du coup, pour assister au match de leur équipe, le FC Persepolis téhéran, cinq supportrices se sont déguisées en hommes, ce vendredi 27 avril.
Affublées de perruques et de fausses barbes, les cinq supportrices ont pu assister à la victoire (3-0) de leur équipe face au Sepidrood Rasht FC et au sacre du FC Persopolis téhéran, nouveau champion d’Iran.
Un moment festif que ces cinq Iraniennes ont immortalisé. Sur Instagram, les supportrices ont posté plusieurs photos et vidéos les montrant dans les gradins. Les images ont été largement partagées sur les réseaux sociaux.
Dette écologique
LeMonde.fr du 05/05 : La France a commencé à réduire son déficit budgétaire, mais le déficit écologique du pays, lui, continue de se creuser inexorablement. C’est l’alerte que lance le WWF. A compter de samedi 5 mai, les Français vivront en quelque sorte à crédit : si leur niveau de consommation était généralisé sur la planète, l’ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an serait déjà épuisé.
L’ONG a travaillé en collaboration avec le Global Footprint Network, un institut de recherche international qui, chaque année, calcule le « jour du dépassement » : à savoir, celui à partir duquel l’empreinte écologique de l’humanité : émissions de carbone, utilisation de terres agricoles, de prairies, de forêts et de milieux aquatiques, ou encore artificialisation des sols : excède la bio capacité de la planète, c’est-Ã -dire sa capacité annuelle à absorber les gaz à effet de serre d’origine anthropique et à reconstituer ses réserves.
Alors que jusqu’au début des années 1970, l’humanité consommait moins de ressources que ce que pouvait lui procurer la nature, elle est ensuite devenue débitrice. Et le jour fatidique du dépassement est de plus en plus précoce : le 1er décembre en 1975, le 5 novembre en 1985, le 5 octobre en 1995, le 26 août en 2005, le 4 août en 2015, le 2 août en 2017. Autrement dit, il faudrait désormais 1,7 planète pour subvenir aux besoins annuels des quelque 7,5 milliards d’humains.
Le WWF s’est penché, pour la première fois, sur le cas particulier de l’Hexagone. Il apparaît que, si le monde entier vivait comme les Français, la capacité des écosystèmes à se régénérer serait épuisée dès le 5 mai, en à peine plus de quatre mois. Il faudrait donc 2,9 planètes pour que les océans et les forêts stockent le CO2 relâché en un an par les activités humaines, et pour assurer l’alimentation en bétail et en poissons, ou l’approvisionnement en bois de la population mondiale.
Femmes de réconfort
Slate.fr du 29/04 : Aux Philippines la statue d’une « femme de réconfort » a été retirée par les autorités. La mairie de la capitale philippine assure que ce retrait n’est que temporaire, et que la statue sera remise en place après des « travaux de drainage ». Mais les groupes de militantes se montrent très sceptiques : elles craignent que le Japon n’ait fait pression sur le gouvernement philippin.
Ces statues d’« esclaves sexuelles », sont un sujet de tensions entre le Japon et ses voisins. Elles rendent hommage aux plusieurs dizaines de milliers de femmes forcées à se prostituer auprès des soldats de l’armée du Japon entre 1942 et 1945. Selon les historiens, entre 20.000 et 200.000 Coréennes, Indonésiennes, Chinoises ou encore Philippines auraient été enrôlées de force dans ce trafic durant la Seconde Guerre mondiale.
Le Japon, qui a longtemps nié ces accusations, prétendant qu’il s’agissait de « prostituées volontaires », a finalement reconnu ses crimes et a présenté ses « excuses sincères » à la Corée du Sud, au terme d’un accord conclu en 2015. L’État nippon a même versé 7,5 millions d’euros de dédommagement aux victimes encore vivantes. Mais les organisations militantes jugent cet accord insultant.
Pour dénoncer les crimes de cette période, et rendre hommage à ces femmes réduites en esclavage, des statues ont commencé à apparaître dans les bus de séoul. A San Francisco, les communautés chinoises, coréennes ou philippines ont également décidé d’ériger une statue de bronze. Suite à cela, Osaka a tout bonnement rompu son jumelage avec la ville américaine.
Alors lorsque Manille a dressé sa statue sur sa promenade en bord de mer, en décembre dernier, le gouvernement japonais n’a pas mis longtemps à réagir. A peine un mois plus tard, le ministre de l’Intérieur a estimé l’installation « regrettable ». De quoi fonder les craintes des groupes de militantes.