Pinochet : Le miracle de Santiago
Pour un bateau, ce fut un beau bateau, celui dans lequel on a mené les bons peuples de ce côté-ci de la mare atlantique . Une farce lugubre et sinistre que l’on a jouée aux familles des victimes du dictateur chilien PINOCHET, que l’on a fait piper pendant 16 longs mois, en jouant avec leur peine, en jouant avec leurs nerfs, au cours d’un long suspense qui ne pouvait aboutir, qui ne devait aboutir qu’au retour de PINOCHET au Chili . Perfide Albion ! Mais on peut affirmer sans risques que si PINOCHET avait été en France, ou en Espagne, ou en Italie, ou en Belgique, ou en Suisse, tous pays qui ont eu l’occasion d’accueillir chez eux des dictateurs plus ou moins sanguinaires en exil, cela ne se serait guère terminé différemment .
Et tout le monde connaît la suite : le départ en fauteuil roulant d’un PINOCHET gâteux et quasi-grabataire, nanti toutefois d’un somptueux cadeau remis par Margaret THATCHER, cette indomptable et inoubliable Cheffesse du Gouvernement britannique qui fit saliver d’envie les grandes-prêtresses du féminisme international.
Et puis l’arrivée triomphale d’un PINOCHET ressuscité, debout et hilare, saluant d’un geste auguste les troupes venues l’accueillir, les passant en revue, donnant l’accolade à leurs chefs, au son d’une fanfare jouant Lili Marlène. Et puis le bref passage dans une luxueuse suite hospitalière et enfin le retour à son domicile d’Auguste PINOCHET, sénateur à vie et clown sinistre
Et puis encore les manifestations des familles des victimes du dictateur et des jeunes et vieux démocrates chiliens fermement contenues, voire durement repoussées par la police, bref de quoi être sérieusement inquiet avant l’installation du nouveau président élu le socialiste Ricardo LAGOS (ancien collaborateur d’ALLENDE) dans ce pays où l’armée demeure toute puissante .
Alors le jugement au Chili du sénateur à vie PINOCHET ? Vous rigolez, non ?
Qui a tiré les ficelles ?
Mais une question que personne n’a formulée durant les seize mois de la tragi-comédie britannique mériterait quand même d’être posée . Et cette question fondamentale est la suivante : pourquoi PINOCHET ? comment PINOCHET ?
La venue d’un dictateur, surtout sanguinaire, n’est jamais le fait du hasard . En 1970, la République Chilienne porta au pouvoir par la voie des urnes et fort démocratiquement un Gouvernement d’Union Populaire, comprenant socialistes et communistes, et le médecin socialiste Salvador ALLENDE (qui n’avait rien d’un aventurier) devint président de la République du Chili. Le Gouvernement ALLENDE appliqua le programme sur lequel il avait été élu, dont la nationalisation des mines de cuivre dont le Chili est premier producteur mondial, et qui est sa principale, voire sa seule richesse. Or les Américains n’ont jamais pu supporter de gouvernement à sympathie communiste en Amérique du Sud qu’ils considèrent comme leur domaine réservé et leur territoire de chasse. (C’est également au nom de la croisade anti-communiste qu’ils ont combattu et combattent la Révolution Cubaine, poussant Fidel CASTRO dans les bras de Moscou, et qu’ils ont télécommandé les républiques bananières sud-américaines financées par leurs subsides ou le trafic de la drogue). Les Américains, et dans leur foulée le capitalisme international, se sont débrouillés pour faire chuter le cours du cuivre et le maintenir à un taux dérisoire : c’est la principale raison pour laquelle l’expérience de Salvador ALLENDE fut vouée à l’échec économique.
Il ne restait plus ensuite aux Américains qu’Ã susciter et attiser les mécontentements (dont une célèbre grève des camionneurs) et à financer le soulèvement de PINOCHET et de l’Armée
Salvador ALLENDE mourut le 11 septembre 1973 les armes à la main lors de la prise du palais présidentiel par la Junte militaire. II avait 65 ans. Le Gouvernement socialiste élu par le peuple n’avait duré que 3 ans .
Coresponsables et bien coupables
La dictature sanglante de PINOCHET dura de 1973 à 1989. On compte par milliers les exécutions sommaires, les disparitions, les actes de torture. A partir de 1989 PINOCHET dut céder la place au Gouvernement élu du conservateur Eduardo FREI. Mais PINOCHET conserva le commandement de l’armée qui lui est d’ailleurs demeurée fidèle après sa nomination honorifique de sénateur à vie.
Ainsi, indirectement, et en sous-main, les Américains sont co-responsables et bien coupables des crimes de PINOCHET, ce qui ne lui retire rien de ses écrasantes responsabilités. Il semble nécessaire de le rappeler.
Jean Gilois
Mis en ligne le 5 juillet 2002 :
Le général Pinochet ne sera jamais jugé au Chili
Le général Augusto Pinochet ne sera jamais jugé au Chili. A Santiago, la Cour suprême de justice a définitivement clos, lundi 1er juillet 2002, la procédure ouverte contre l’ancien dictateur pour l’enlèvement et l’exécution sommaire de soixante-quinze prisonniers politiques commis par un commando militaire, surnommé la « Caravane de la mort », qui sillonna le pays en septembre 1973, au lendemain du coup d’Etat militaire contre le président socialiste, Salvador Allende
Du coup, n’ayant plus besoin de protection, Augusto Pinochet a renoncé à son poste de sénateur à vie, trois jours après la décision de la Cour suprême de clore la procédure engagée contre lui pour enlèvements et assassinats pendant son régime (1973-1990)
(mis en ligne le 28 juillet 2002)
Pinochet dîne en ville
et achète des poupées
à ses petites-filles
Ni fou ni dément, dit-il. Jouissant apparemment d’une bonne santé pour ses 86 ans, le général Augusto Pinochet n’a pas disparu de la scène chilienne. Quelques jours après avoir échappé à tout jamais à la justice des hommes - la Cour suprême chilienne définitivement clos début juillet la procédure ouverte contre lui en invoquant une démence sénile -, l’ancien dictateur ne se contente pas de se reposer dans sa luxueuse demeure de Santiago et d’aller à la messe. Il dîne en ville, fait ses emplettes à Santiago, où il achète des poupées à ses petites-filles, et part en villégiature à Iquique, à 1 460 km au nord, où il possède un appartement de 400 m2.
Dans la zone franche d’Iquique, à la frontière avec la Bolivie, Pinochet a fait ses achats, le 16 juillet 2002, dans une boutique d’articles de sport. La présence de l’homme qui gouverna pendant dix-sept ans d’une main de fer a entraîné une manifestation des familles des 3 000 détenus disparus de la dictature militaire (1973-1990), qui avaient déposé plus de 300 plaintes contre Pinochet. Ces familles dénoncent l’hypocrisie du gouvernement et de la justice, qui ont absous l’ancien tortionnaire en prétextant qu’il souffrait d’une démence « légère à modérée ». En mars 2000, la Grande-Bretagne avait également invoqué des problèmes de santé pour libérer l’ancien dictateur, après 503 jours de détention à Londres, permettant à Pinochet de regagner sa terre natale.
pétillant de malice
Aujourd’hui, dans les kiosques à journaux, les passants sont confrontés, surpris, à l’ancien tortionnaire, accusé de centaines de crimes, les saluant de la main, le visage souriant et les yeux pétillants de malice en couverture des magazines. Bien qu’il ait démissionné de son siège au Parlement, l’ex-sénateur hante toujours la vie politique. A Valparaiso, le 9 juillet 2002, sa lettre d’adieux au sénat a provoqué de violents incidents. La Constitution, avec des sénateurs désignés par l’armée, est un héritage de la dictature militaire qui démontre la fragilité des institutions démocratiques chiliennes.
L’intense vie sociale du « Tata », diminutif de grand-père, remplit d’orgueil ses fanatiques partisans et la majorité des hommes d’affaires qui lui sont reconnaissants d’avoir introduit le néolibéralisme au Chili. Par contre, dans les rangs de l’armée comme au sein de la toute-puissante Eglise catholique et du gouvernement de centre gauche, on souhaiterait un peu plus de discrétion.
40 gardes du corps
Le vieux caudillo est accompagné en permanence par une quarantaine de gardes du corps. A Iquique, ceux-ci ont arrêté et malmené trois jeunes gens qui se trouvaient sur la plage où se promenait Pinochet. Derrière leurs lunettes noires, ils avaient cru discerner des mitraillettes. Il a fallu attendre plusieurs heures avant que les suspects, apeurés, ne soient relâchés. A Santiago, le ministère de l’intérieur a démenti toute tentative d’attentat. Il a précisé que les supposées mitraillettes étaient en fait de simples fusils à air comprimé utilisés pour tuer les crabes qui se promènent sur le sable froid de l’hiver austral.
D’après Christine Legrand (dans Le Monde du 27 juillet 2002)
(écrit le 16 septembre 2002)
On les a privés de leur 11 septembre
Le 8 septembre 2002, les Chiliens ont commémoré « leur 11 septembre » celui d’il y a 29 ans, celui qui vit la chute du président Allende avec le soutien actif des Américains.
Mais il est dit, semble-t-il, que le « 11 septembre » est désormais réservé aux Américains, à cause des attentats sur du World Trade Center en 2001. Les Chiliens ont donc été obligés d’avancer la commémoration de ce qui reste pour eux un souvenir douloureux.
Les 3 000 personnes qui ont défilé, dimanche 8 septembre, du centre de la capitale du pays, Santiago, jusqu’au cimetière général, où se dresse le monument aux victimes de la dictature chilienne, avaient, comme chaque année, appelé à manifester dans le calme. Ils ont crié leur colère en évoquant le souvenir de ceux qui, il y a maintenant vingt-neuf ans, ont été tués ou portés disparus après le coup d’Etat conduit par le général Augusto Pinochet, dont l’aviation a bombardé, le 11 septembre 1973, le palais de La Moneda, où était réfugié le président socialiste chilien, Salvador Allende, élu trois ans plus tôt, qui devait trouver la mort le jour même.
La secrétaire générale du Parti communiste chilien, Gladys Marin, a critiqué « ceux qui utilisent les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis pour minimiser l’importance de cette date pour les Chiliens ». Devant une foule recueillie et émue, elle a lancé que « le premier 11 septembre qui a existé est celui qui, ici, au Chili, a ébranlé l’humanité entière. Et, aujourd’hui, c’est le 11 septembre des attentats de New York que certains essaient d’utiliser pour occulter toute autre violation des droits de l’homme dans le monde »
La dirigeante communiste entendait faire écho au souvenir encore vif, pour de nombreux Chiliens, de l’aide et de la bienveillance apportées par l’administration américaine de l’époque aux putschistes.
Ce même ressentiment avait conduit la présidente de l’Association des mères de la place de Mai - une association de soutien aux victimes de la dictature argentine (1976-1983) -, Hebe Bonafi, à se déclarer « contente » des attentats contre New York et Washington parce que, « pour la première fois, les Etats-Unis avaient à régler la facture pour ce qu’ils ont fait »
Les attentats du 11 septembre 2001 ont provoqué la mort d’environ 3 000 personnes, soit autant de victimes que les dix-sept années de la dictature d’Augusto Pinochet.
D’après Alain Abellard,
Pour Le Monde du 12.09.02
Augusto Pinochet va bien, il fait tranquillement ses emplettes pour ses petits enfants, entouré de gardes du corps. Merci pour lui.
(édito de l’Humanité du 14 septembre 2002)
Le dernier discours de Salvador Allende, le 11 septembre 1973.
Vous ne pourrez plus entendre le son métallique de ma voix tranquille "
Chili, 11 septembre 1973, dernier discours...
Par Salvador Allende Gossens
Je paierai de ma vie la défense des principes qui sont chers à cette patrie. La honte tombera sur ceux qui ont trahi leurs convictions, manqué à leur propre parole et se sont tournés vers la doctrine des forces armées. Le Peuple doit être vigilant, il ne doit pas se laisser provoquer, ni massacrer, mais il doit défendre ses acquis. Il doit défendre le droit de construire avec son propre travail une vie digne et meilleure. A propos de ceux qui ont soi-disant « autoproclamé » la démocratie, ils ont incité la révolte, et ont d’une façon insensée et douteuse mené le Chili dans le gouffre. Dans l’intérêt suprême du Peuple, au nom de la patrie, je vous exhorte à garder l’espoir. L’Histoire ne s’arrête pas, ni avec la répression, ni avec le crime. C’est une étape à franchir, un moment difficile. Il est possible qu’ils nous écrasent, mais l’avenir appartiendra au Peuple, aux travailleurs. L’humanité avance vers la conquête d’une vie meilleure.
Compatriotes, il est possible de faire taire les radios, et je prendrai congés de vous. En ce moment des avions sont en train de passer, ils pourraient nous bombarder. Mais sachez que nous sommes là pour montrer que dans ce pays, il y a des hommes qui remplissent leurs fonctions jusqu’au bout. Moi, je le ferai, mandaté par le Peuple et en tant que président conscient de la dignité de ce dont je suis chargé.
C’est certainement la dernière occasion que j’ai de vous parler. Les forces armées aériennes ont bombardé les antennes de radio. Mes paroles ne sont pas amères mais déçues. Elles sont la punition morale pour ceux qui ont trahi le serment qu’ils ont prêté. Soldat du Chili, Commandant en chef, associé de l’Amiral Merino, et du général Mendosa, qui hier avait manifesté sa solidarité et sa loyauté au gouvernement, et aujourd’hui s’est nommé Commandant Général des armées. Face à ces évènements, je peux dire aux travailleurs que je ne renoncerai pas. Dans cette étape historique, je paierai par ma vie ma loyauté au Peuple. Je vous dis que j’ai la certitude que la graine que l’on a confiée au Peuple chilien ne pourra pas être détruite définitivement. Ils ont la force, ils pourront nous asservir, ils mais n’éviteront pas les procès sociaux, ni avec le crime, ni avec la force.
L’Histoire est à nous, c’est le Peuple qui la fait.
Travailleurs de ma patrie, je veux vous remercier pour la loyauté dont vous avez toujours fait preuve, de la confiance que vous avez accordé à un homme qui fut le seul interprète du grand désir de justice, qui jure avoir respecté la constitution et la loi. En ce moment crucial, la dernière chose que je voudrais vous dire, c’est que la leçon sera retenue.
Le capital étranger, l’impérialisme, ont créé le climat qui a cassé les traditions : celles que montrent Scheider et qu’aurait réaffirmé le commandant Araya. C’est de chez lui, avec l’aide étrangère, que celui-ci espérera reconquérir le pouvoir afin de continuer à défendre ses propriétés et ses privilèges. Je voudrais m’adresser à la femme simple de notre terre, à la paysanne qui a cru en nous, à l’ouvrière qui a travaillé dur et à la mère qui a toujours bien soigné ses enfants. Je m’adresse aux fonctionnaires, à ceux qui depuis des jours travaillent contre le coup d’État, contre ceux qui ne défendent que les avantages d’une société capitaliste. Je m’adresse à la jeunesse, à ceux qui ont chanté et ont transmis leur gaieté et leur esprit de lutte. Je m’adresse aux Chiliens, ouvriers, paysans, intellectuels, à tous ceux qui seront persécutés parce que dans notre pays le fascisme est présent déjà depuis un moment. Les attentats terroristes faisant sauter des ponts, coupant les voies ferrées, détruisant les oléoducs et gazoducs, face au silence de ceux qui avaient l’obligation d’intervenir. L’Histoire les jugera.
Ils vont sûrement faire taire radio Magallanes et vous ne pourrez plus entendre le son métallique de ma voix tranquille. Peu importe, vous continuerez à m’écouter, je serai toujours près de vous, vous aurez au moins le souvenir d’un homme digne qui fut loyal avec la patrie. Le Peuple doit se défendre et non pas se sacrifier, il ne doit pas se laisser exterminer et se laisser humilier. Travailleurs : j’ai confiance dans le Chili et dans son destin. D’autres hommes espèrent plutôt le moment gris et amer où la trahison s’imposerait. Allez de l’avant sachant que bientôt s’ouvriront de grandes avenues où passera l’homme libre pour construire une société meilleure.
Vive le Chili, vive le Peuple, vive les travailleurs ! Ce sont mes dernières paroles, j’ai la certitude que le sacrifice ne sera pas vain et qu’au moins surviendra une punition morale pour la lâcheté et la trahison.
(Ã la suite de quoi, Salvador Allende s’est suicidé)
Note du 27 août 2004
Augusto Pinochet n’a jamais été aussi proche d’être jugé par la justice de son pays. Hier, la Cour suprême, la plus haute instance juridique du Chili, a levé l’immunité de l’ancien dictateur par neuf voix contre huit, confirmant ainsi la décision de la cour d’appel prise le 28 mai. Sans cette immunité d’exception octroyée par le Parlement chilien en 2000 (en sa qualité d’ancien président de la République, autoproclamé), le général à la retraite est redevenu un citoyen comme un autre face à la justice.
Le juge Juan Guzman, qui suit la piste des crimes de Pinochet depuis plusieurs années, peut à présent l’interroger, l’inculper, le poursuivre, s’il y a lieu, pour sa responsabilité dans l’opération Condor. L’ex-dictateur, responsable de milliers de morts, de cas de tortures et de « disparitions », peut être jugé.
Pourquoi la Cour suprême s’est-elle déjugée hier ? Parce que les preuves de la bonne santé du général s’accumulent. Non seulement Pinochet a donné il y a un an une interview à une chaîne de télévision de Miami où il s’est montré parfaitement lucide, mais, le 6 août dernier, il a accepté de répondre à une convocation du juge Sergio Muñoz, chargé de l’enquête sur l’origine des comptes secrets de la famille Pinochet. Non seulement il a reconnu, au cours de l’interrogatoire, posséder ces comptes, mais il serait apparu plutôt clairvoyant pour son âge, selon des sources proches de l’enquête et du général.
Sans immunité, Pinochet apparaît aujourd’hui juridiquement exposé et d’autant plus vulnérable qu’il est également de plus en plus isolé. Ses soutiens les plus fermes depuis la fin de la dictature, autrement dit la droite et l’armée, se sont montrés très silencieux depuis que l’affaire des comptes secrets a éclaté. Un « mythe »"est tombé dans ces milieux-là , celui de la probité d’un général honnête et responsable de la bonne santé de l’économie chilienne.
Une bataille vient donc d’être gagnée pour les familles de disparus, mais la guerre pour que justice soit rendue n’est pas gagnée pour autant.
Le gouvernement chilien a été, hier, le premier à réagir à la décision de la Cour suprême. « Au Chili, il y a un Etat de droit et personne n’est au-dessus de la loi », a déclaré le secrétaire général du gouvernement, Francisco Vidal. Les familles des victimes de la dictature militaire ont, elles, célébré un « jour historique ».
d’après un article de Libération
Michelle Bachelet, présidente
Janvier 2006 : La candidate socialiste a recueilli 53,49 % des suffrages, contre 46,5 % à son adversaire, Sebastian Piñera. Michelle Bachelet devient ainsi la première femme élue présidente au Chili, ainsi que dans l’ensemble de l’Amérique du Sud.
Sebastian Piñera l’a félicitée, parlant du symbole qu’elle représente dans la « lutte de millions de femmes pour parvenir à la place qui leur revient ».
Michelle Bachelet, qui sera investie le 11 mars 2006 pour un mandat de quatre ans, a annoncé qu’elle formera un gouvernement pour moitié composé de femmes.
Michelle Bachelet, présidente
de la concertation ?
La photographie de Michelle Bachelet s’étale en « une » du site Internet de La Tercera de Santiago : « Elle devient la première présidente du Chili. » La candidate de centre-gauche a remporté l’élection du 15 janvier avec plus de 53 % des voix. De son côté, El Mercurio salue « le triomphe » de la candidate de la coalition au pouvoir, baptisée « Concertation ». Le quotidien y voit un signe fort : « 57 ans après que le droit de vote a été octroyé aux Chiliennes », une femme accède à la présidence. Mieux : elle disposera de la majorité aux deux Chambres, du jamais-vu depuis 1990 et le retour de la démocratie.
El Mercurio,, sur ce point, cesse les compliments et met la coalition en garde : qu’elle ne se croie pas les coudées franches. Si le pays est resté stable depuis seize ans, c’est que toutes les réformes y « ont été menées avec l’assentiment de chaque parti, sans qu’aucun impose quoi que ce soit aux autres ». Autre question : la coalition, au pouvoir depuis 1990, n’est-elle pas en train de s’user ? Selon El Mercurio, les cas de corruption augmenteraient.
La mort de Pinochet
L’ancien dictateur Augusto Pinochet est mort le 10 décembre 2006 sans avoir été jugé.
Sarkozy sans réaction
A la fin de l’émission Ripostes, sur France 5, dont Sarkozy était l’invité principal, l’animateur Serge Moati a coupé la parole à ses invités pour annoncer l’information qui vient de tomber : Pinochet est mort.
Aussitôt, il demande au ministre de l’intérieur quelle est sa réaction à cette nouvelle importante. Quelques secondes passent, Nicolas Sarkozy est visiblement dans l’embarras. Il finit par abdiquer : « Aucune ».
« Aucune ? » est obligé de reprendre l’animateur qui ne s’attendait pas à ça. La mort de Pinochet, l’un des plus grands dictateurs de ce siècle ne suscite aucune réaction chez un candidat à l’élection présidentielle française...
La bonne réaction, c’est un autre invité de Ripostes, gérard Filoche, qui l’a eue : « Pinochet est mort avant d’avoir été jugé. C’est ça qui est important ».
En effet, l’ancien dictateur du Chili n’a jamais été jugé pour ses crimes. Pour un ministre de l’Intérieur qui n’a que les mots justice et sanctions à la bouche, on s’attendait à mieux.
***
De violents incidents ont éclaté, à Santiago et dans une dizaine de villes du pays, quand des milliers d’opposants ont célébré la mort de l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet
Les historiens estiment que 3 000 personnes sont mortes ou ont disparu lors de sa dictature, entre 1973 et 1990, et 30 000 torturées.
Le leader brésilien Lula a affirmé que M. Pinochet « avait symbolisé une période sombre pour l’histoire de l’Amérique du Sud ».
Les USA, dont on connaît la complicité dans les exactions de l’Opération Condor, ont indiqué que « ses pensées allaient aux victimes de son règne ».
D’après un sondage publié par le journal La Tercera à Santiago, 55 % des Chiliens jugent qu’Augusto Pinochet ne doit pas recevoir les honneurs inhérents à son rang d’ancien président. Dans El Monstrador, Eduardo Contreras, l’un des premiers avocats à s’en être pris à l’ex-dictateur, lance : « Pinochet devrait être enterré comme un criminel », et non en recevant les honneurs militaires. M. Contreras annonce que les poursuites ne s’achèveront pas, puisque qu’Ã part Pinochet il y a « d’autres responsables ».
A l’opposé, fidèle à la mémoire d’un ancien ami, l’ex-premier ministre britannique Margaret Thatcher, citée par El Pais, s’avoue « profondément attristée » par la mort du général.
Le Chili soldera-t-il la mémoire des années de dictature ? La Tercera passe en revue l’affaire la plus récente (celle d’une fortune de 17 millions de dollars, passée sous le nez du fisc chilien), et relate les entraves qui continuent à freiner le cours de la justice chilienne.
Dernier pied de nez du dictateur, il a passé l’arme à gauche le « jour des droits de l’ homme » au Chili !
L’affaire Pinochet en dessins de presse
Chronologie de la dictature chilienne
Les principales affaires criminelles de la dictature
Pinochet échappe définitivement à la justice
Ecrit le 10 mars 2010
Tremblement de terre
Le tremblement de terre au Chili, le 27 février 2010, aurait modifié la durée du jour et dévié l’axe de la Terre de 8 cm.
Alors les journées, elles font que se raccourcir ! et quand elles feront 23 heures et 56 minutes qui c’est qui sera obligé de régler mes pendules ? Louis XVI reviens ! ils sont devenus fous !
Ecrit le 11 septembre 2013