17 mai 2006 : la consommation de tabac, alcool, cannabis, en Loire-Atlantique
(écrit le 6 novembre 2002) :
Dix jours sans ... chiche !
« Ils n’ont qu’Ã faire preuve d’un peu de volonté. Arrêter de boire ou de fumer, il suffit de le vouloir ». C’est ce que répète le « bon sens » commun. Et si le bon sens faisait mauvaise route ?
Le mouvement Vie Libre, qui tenait une réunion à Châteaubriant le 26 octobre (avec quelque 100 personnes) propose à tous une petite expérience : les 10 jours sans ...
... sans le petit morceau de chocolat qu’on a l’habitude de déguster après son café le midi ...
... sans le café qu’on a l’habitude de prendre à la fin du repas ...
... sans bonbon, sans grignotage, sans télévision, sans ordinateur, sans internet, sans automédication, sans gros mots (pour les enfants), sans agressivité (en couple, en famille ou avec les voisins), sans incivilités au volant, etc.
Certaines habitudes, certaines dépendances sont de fausses amies, on croit vite qu’elles nous apportent de l’assurance, de la détente, de l’énergie. Et on se dit « je m’arrête quand je veux » . « Chiche » dit le mouvement VIe Libre « acceptez qu’on vous pose un défi, avec nous osez les 10 jours sans. Le sentiment qui accompagne l’arrêt peut être très intéressant à découvrir et à maîtriser ».
Pour ce défi, le mouvement présente une grille d’évaluation. A vous de jouer. Oserez-vous ?
Le mouvement « Vie libre » est un mouvement de « buveurs guéris », d’abstinents volontaires et de sympathisants qui agissent pour la guérison, la réinsertion, la promotion des malades alcooliques, la lutte contre les causes de cette maladie. (car c’est une maladie, qui serait, comme d’autres, en partie d’origine génétique).
Les militants du mouvement Vie Libre s’inquiètent de constater à notre époque une évolution vers la polytoxicomanie : alcool, tabac, drogues diverses, médicaments, « Nous rencontrons des gens avec des comportements à risques devant lesquels nous sommes désarmés. Que faut-il soigner d’abord » se demandent-ils ?
Le Docteur SALIM, du Centre Hospitalier de Châteaubriant a présenté l’unité d’alcoologie de Châteaubriant qui comporte 5 lits de sevrage. « le sevrage comporte un risque important qu’il importe de pouvoir maîtriser. Ensuite nous envisageons un projet de soins, nous préparons l’avenir avec l’assistante sociale, et le psychologue ». Il a surtout présenté la philosophie de ce centre : « je ne suis pas là pour faire la morale, la morale n’a rien à voir là -dedans, je ne demande pas au malade s’il a bu, je cherche à établir avec le malade une relation de confiance, à lui faire comprendre qu’il ne doit pas avoir honte de son alcoolisme, à le soutenir quand il a pris la décision d’arrêter ».
Mais le mouvement Vie Libre ne focalise pas uniquement sur l’alcool, il admet même très bien un ou deux verres de vin par jour, (mais pas tous les jours, pas à des heures régulières, pour ne pas créer une habitude, une dépendance). Il y a d’autres drogues, licites ou illicites ou ... inattendues (un médecin-pompier a parlé des pompiers pyromanes qui sont « drogués » à l’adrénaline !). Les anxioly-tiques, les anti-dépresseurs, les somnifères sont aussi une forme de drogue : tout est affaire de dépendance.
C’est pourquoi Vie Libre a proposé les « Dix jours sans ... » . Chiche ?
Voilà en tout cas une initiative intéressante, qui pourrait motiver les jeunes du Conseil Municipal de Jeunes : se lancer le défi entre eux, lancer le défi des 10 jours à leurs camarades, aux membres de leur famille ! Pourquoi pas ? Ce serait plus intelligent que d’instituer un « espace fumeurs » lors de la soirée « Did-ji » destinée aux adolescents !
Contacts : Yves Daniel de Châteaubriant (tél 02 40 81 02 92) - Maurice Eveillard de Louisfert (02 40 81 07 23)
dépendance
Il y a différentes formes de dépendance : [La dépendance affective],[L’alcoolisme], [La toxicomanie], [Le jeu compulsif], [Le sexe compulsif], [Le mangeur compulsif], [Le perfectionniste pathologique], [Le travailleur compulsif], etc.
Un même individu peut s’adonner à une ou à plusieurs dépendances. Il y a cependant des caractéristiques générales communes au concept de la dépendance :
Obsession : idée, image qui s’impose à l’esprit de façon répétée (hantise, manie, phobie)
Compulsion : impossibilité de ne pas accomplir un acte, lorsque ce non-accomplissement est générateur d’angoisses, de culpabilité.
Manipulation : un des principaux subterfuges utilisé par l’individu dépendant pour arriver à ses fins.
Isolement, culpabilité, remords, perte de la maîtrise de sa vie, etc.
Si ça vous intéresse : http://www.psynternaute.com
Dialogue « social » à Châteaubriant
Le 14 décembre 2002 avait lieu à Châteaubriant une collecte pour les bébés du cœur. Il était demandé une participation de 2 euros.
« Ah sûrement pas ! » dit un employeur local « tous des alcooliques et des feignants » . [ndlr : les bébés aussi ?]
En face la personne répond : « puisque vous dîtes qu’ils sont feignants, accepteriez-vous d’embaucher quelqu’un qui boit ? »
« Ah non ! Un coup de pied au cul, oui ! » répond l’employeur de façon très distinguée.
« Mais si on ne leur donne pas à manger, alors ils n’auront d’autre choix que de voler » dit la personne.
« Eh bien, ils iront en prison ! »
L’homme n’a pas réfléchi que la construction des prisons coûte plus cher que les restos du cœur . A moins qu’il n’envisage de laisser mourir de faim les gens qui sont sans le sou ?
Pour les délinquants, il existe des TIG (travaux d’intérêt général). Pour certains « braves gens » il faudrait créer des TIS (travaux d’intérêt social).
(écrit le 1er janvier 2003) :
Un coup de pied au cul
La Mée a conté cette réaction d’un employeur à propos de personnes qu’il croit être alcooliques : « Les embaucher, non ! Un coup de pied au cul, oui ! » . D’autres personnes, heureusement, ont compris qu’un coup de main serait plus efficace et sûrement plus humain. C’est le cas des participants au mouvement « vie libre » qui vient d’ouvrir un groupe à Châteaubriant . Il rassemble des buveurs guéris , des abstinents volontaires, des sympathisants qui n’ont qu’un but : la guérison et la promotion des victimes de l’alcoolisme
Il s’agit d’un mouvement familial (qui n’exclut pas pour autant les personnes qui sont seules dans la vie), qui veut, par le triple jeu de la promotion professionnelle, familiale et sociale, restituer l’homme dans toutes ses dimensions personnelles et collectives, donc dans la Société. Un mouvement global qui veut voir les réalités de la vie et faire face au combat journalier qu’il y a à mener pour la défense des buveurs, et enfin combattre aussi tout ce qui écrase les plus pauvres tel que le paternalisme et le capitalisme
Il ne s’agit pas d’un mouvement avec un esprit d’Amicale, mais d’un mouvement de PROMOTION : tout malade guéri peut à son tour devenir un combattant pour la guérison des autres et, mettant sa vie au service de tous ceux qui souffrent, agir de façon à ce que la société les comprenne et les aide à se guérir.
Certaines campagnes d’information, certaines personnes bien intentionnées, ont tendance à culpabiliser les buveurs, ce qui ne fait qu’accentuer le peu de considération qu’ils ont pour eux-mêmes, et les pousser ... à boire pour oublier : la personne ne croit plus en elle et sombre dans une alcoolisation qui augmente.
Vie libre
Le Mouvement Vie Libre essaie au contraire de prendre les choses à la base, c’est-Ã -dire au niveau de la souffrance de l’individu, des causes profondes de son mauvais rapport à l’alcool, et des possibilités qu’il a de s’en sortir par lui-même, dans un travail d’équipe basé sur l’amitié. L’alcoolisme n’est pas un vice, c’est une maladie et aucun « coup de pied au cul » n’a guéri une maladie. Guérir c’est arrêter les symptômes puis recréer un autre personnage qui aura de nouvelles relations dans la famille, au travail, avec les syndicats, les patrons, l’argent, la justice, la loi, et surtout avec lui-même.
Mouvement Vie Libre à Châteaubriant : contact Maurice Eveillard à Louisfert - 02 40 81 07 2
(écrit le 5 mars 2003) :
Yzonca
Yzonca pas boire, yzonca pas fumer, yzonca pas se droguer, yzonca se secouer, ... yzonca... Facile de donner des leçons aux autres, quand ces autres ont une histoire personnelle qui explique tant de choses. Facile quand on a de l’argent de donner des leçons d’économie aux autres. Facile quand on a la santé de donner des leçons de dynamisme aux autres ... Yzonca....
Parmi toutes les maladies il en est une qui frappe nombre de personnes, particulièrement dans nos coins de Bretagne : l’alcoolisme, avec tous ses risques pour la personne elle-même, pour la famille et l’entourage.
Dans le cas d’accidents de voiture par exemple, il est fréquent que la justice ordonne une obligation de soins. Plusieurs solutions sont possibles : un sevrage d’une semaine en hôpital (cher ! quand on connaît le prix de journée des hôpitaux). Ou un sevrage « ambulatoire » avec une association spécialisée ou un médecin. L’association OCHS (office central d’hygiène sociale), qui n’emploie que du personnel qualifié, s’occupe de ce type de sevrage, qui suppose de recevoir la personne deux fois une heure par semaine, souvent de recevoir la famille aussi, pour comprendre la problématique propre à chaque personne et adapter le comportement à avoir (quel médecin peut consacrer deux heures par semaine à un seul client ?). Il y a aussi, pour après le sevrage, des associations de soutien comme Vie Libre ou la Croix d’Or ou d’autres.
Le travail de l’OCHS a été approuvé par le SROSS (schéma régional des œuvres sanitaires et sociales) mais le problème c’est que la Caisse Primaire d’assurance maladie a voté un financement inférieur aux besoins. Cela n’a pas posé de problème jusqu’en 1999 puisque, sur justificatifs, la différence était prise en charge par la DDASS
(direction des actions sanitaires et sociales)
Mais maintenant, suite au vote des députés, la DDASS n’a plus le droit de prendre en charge cette dépense complémentaire. L’OCHS a donc fait appel au Tribunal pour que la Caisse Primaire d’assurance-maladie soit obligée de mettre un budget conforme aux actions approuvées par le schéma régional des œuvres sanitaires et sociales. L’OCHS a gagné son procès. Mais l’Etat dit qu’il n’a pas d’argent ! L’OCHS est donc sommée de réduire ses activités de 20 % environ, en ne remplaçant pas les départs à la retraite par exemple, voire en fermant un centre de consultation (si c’est un médecin qui part).
540 personnes
L’OCHS (qui a un petit centre à Châteaubriant) a reçu 2700 personnes en 2002, ce qui représente plus de 16000 entretiens. Réduire de 20 % ; cela veut dire que 540 personnes ne seront pas reçues, écoutées, aidées. Et cela, en même temps que, au niveau gouvernemental, on parle de lutter contre l’alcoolisme. (La Loire-Atlantique a une surmortalité, due à l’alcool, de 38% chez les hommes et de 29 % chez les femmes, et la région de Châteaubriant est mal lotie en ce domaine)
Les juges imposent de plus en plus de prison, et d’obligation de soins, pour les personnes qui commettent de petits délits suite à la consommation d’alcool. N. Sarkozy parle d’embaucher 1200 policiers ou gendarmes supplémentaires. Est-ce à dire qu’on a choisi la répression au lieu de l’aide ?