[Ecrit le 1er septembre 2004]
Salariés jetés par milliers
Ce fut un bel été, cet été 2004.
Avec plein de « bonnes nouvelles » :o((
sur le front de l’emploi ..
26 juillet 2004 : Aerlingus, compagnie aérienne irlandaise prévoit 1300 suppressions de postes
26 juillet : le fabricant MacCormick a l’intention de supprimer 115 emplois dans son usine de St Dizier
26 juillet : néopost (fabricant de machines à affranchir pour La Poste) a annoncé 122 suppressions de postes au Lude (Sarthe) ... malgré un bénéfice net de 84 millions d’euros en 2003, en hausse de 19,7 %
Menacés
27 juillet : l’entreprise Valiance (transport de fonds) a déposé son bilan, 3000 salariés menacés. En laissant faire le dépôt de bilan, l’actionnaire majoritaire (Union des Banques Suisses) fait une économie de 13 à 27 millions d’euros sur les coûts sociaux. L’Union des Banques Suisses ! Le même actionnaire pour Focast à Châteaubriant ! .... UBS va bien
27 juillet : les caisses primaires d’assurance-maladie prévoient 1970 suppressions d’emplois en 2004-2005 et 3630 suppressions en 2006-2007)
27 juillet : selon le budget 2005, environ 8000 postes seraient supprimés dans la Fonction Publique dont 3000 dans l’Education Nationale, 2000 aux Finances, 2000 à l’Equipement. Cela fera sans doute faire des économies au budget de l’Etat mais ce seront des postes en moins pour les jeunes....
Lourdés
28 juillet 2004 : l’entreprise Caradec va fermer son atelier
de Bruz, Ille et Vilaine plutôt que de moderniser les
machines. 50 licenciements prévus.
29 juillet : l’industrie ferroviaire allemande prévoit de supprimer 4000 postes
29 juillet : les 30 salariés de la société Ronzat à Châlons en Champagne ont reçu, la veille du départ en vacances, une gentille lettre de leur direction, proposant d’augmenter de 4 heures la durée du travail en ne rémunérant qu’une heure. « En cas de refus nous serions contraints d’envisager une procédure de licenciement »
30 juillet : Wella, spécialiste allemand des produits capillaires, va supprimer 1200 postes (en plus des 600 supprimés en janvier 2004). De quoi se faire des cheveux
30 juillet : Alcan (groupe péchiney) est sous le coup de l’annonce de 277 licenciements.
31 juillet : la CGT réussit à faire annuler le projet de 1047 suppressions d’emplois chez Nestlé. Mais l’entreprise envisage de vendre son usine Perrier (1650 personnes) ou de délocaliser sa production.
Floués
31 juillet : l’entreprise de messagerie et transports, ABX logistics, envisage 550 suppressions d’emplois. L’entreprise Filtechnic (Lisieux) est en redressement judiciaire (83 emplois menacés)
2 août 2004 : l’Israélien Elco, qui a racheté le groupe Brandt en 2002, et avait promis d’investir 10 millions d’euros sur le site de Lesquin (Nord), en promettant de maintenir les emplois pendant 2 ans, n’a investi que 2,5 millions et va fermer, début 2005, le site de Lesquin : 150 salariés floués !
3 août : la redevance télévision sera « adossée » à la taxe d’habitation. C’est bien dit. Sauf que cela risque de supprimée un millier d’emplois.
5 août : chez Altadis (cigarettier issu du rapprochement de la Seita et de Tabacalera, 701 emplois vont partir en fumée et quatre établissements seront fermés ce qui interdit toute réembauche dans l’avenir. Le groupe, malgré la baisse de ses ventes, a cependant un excédent brut en progression de 11 % et a annoncé, le 12 août, l’achat du fabricant et distributeur russe Balkan Star !
Oubliés
5 août : le Tribunal de Commerce de Paris a autorisé la société de confection Fabio Lucci à reprendre le groupe Tati (confection à bas prix) : 5 magasins (sur 29) seront fermés avec 330 suppressions d’emploi à la clé, auxquelles il faut ajouter 98 salariés de l’entreprise Giraud Logistique, chargée du stockage des produits Tati et « oubliés » de la reprise du groupe.
16 août : les 35 salariés d’une usine d’Absaar (Moselle) ont trouvé leur atelier vide en rentrant de vacances. La direction leur a donné 3 jours pour accepter d’aller travailler en Allemagne.
16 août : le centre de recherche de Siemens (Lannion, 96 personnes), cherche un repreneur. La maison-mère a déjà délocalisé en Inde et en Chine.
19 août : Nortel Networks (équipe-mentier canadien) prévoit de licencier 3500 personnes d’ici la fin 2004.
Sortir de la misère !
20 août : l’avionneur allemand Lufthansa veut allonger le temps de travail, sans augmentation de salaire. Pour lui c’est « la meilleure solution pour sortir l’entreprise de la misère ». Il dit cela sans rire et menace de délocalisation.
20 août : « Les 17000 points de contact seront maintenus, reste à déterminer sous quelle forme » : le ministre Patrick Devidjan et la direction de La Poste, annoncent des chamboulements importants sur la moitié des bureaux de Poste qui pourraient être transformés en guichets annexes ou agences postales communales. 10 000 emplois sont en jeu. Même à Paris, l’heure de la dernière levée est fixée à 16 h au lieu de 18 h dans certains quartiers. désormais La Poste ne viendra plus vers les clients.
délocalisés
20 août : la société Timing à Montrouge (Hauts de seine) veut délocaliser le travail de nuit et du dimanche vers une société de Casablanca : 210 suppressions de postes.
20 août : la société pharmaceutique Sanofi-Aventis veut négocier un dispositif de départ en pré-retraite et un accord de mobilité. 160 à 180 emplois en jeu
23 août : l’entreprise Emtec, 107 salariés, à Obenheim (Bas-Rhin) est liquidée
25 août : les chaussons marchent mal en Charente, 141 emplois supprimés chez Rondinaud, Baby Mouse et Toison d’Or.
25 août : la société R2N (réparation navale) de St Nazaire, va être reprise : 19 licenciements.
26 août : le maroquinier Texier (Vitré) va supprimer 80 emplois. Des essais de fabrication ont été réalisés en Chine.
RT...Tanisés
26 août : le volailler Doux (Châteaulin) annonce qu’il supprimer les 23 jours de RTT accordés à ses 3250 salariés, ainsi que le paiement des temps de pause obligatoires. Un plan de suppression d’emplois de 300 personnes est maintenu. L’entreprise a perçu 50 millions d’euros en 1999 au moment du passage aux 35 heures. Les salariés, qui découpent 500 à 2000 poulets à l’heure, pour le SMIC, vivent très mal ces décisions
26 août : les lignes de production de l’équipementier automobile Snappon ont quitté l’usine de Chartres sous haute protection de la police, pour une relocalisation en Tchéquie. Les 225 salariés ne se font aucune illusion pour leur avenir.
28 août : la société El-Vis de la Flèche (Sarthe) va licencier 27 de ses 63 salariés
La triste collection de mauvaises nouvelles s’arrête . Puisse-t-elle n’être qu’un cauchemar ????????
Ecrit le 1er septembre 2004 :
Les maîtres sont restés
Depuis plus d’une dizaine d’années, les grosses sociétés ont opté pour le chantage aux licenciements face aux pressions du système économique libéral. Avec la mondialisation, les libéraux ont mis en marche une logique implacable de rentabilité : licenciements en masse pour alléger les charges sociales, et aujourd’hui, chantage à la DELOCALISATION pour alléger les frais fixes et les charges sociales. En un mot : ALLEGEMENT DES CHARGES = AUGMENTATION DU CHIFFRE D’AFFAIRES = PROMOTION EN BOURSE.
Et les salariés, me direz-vous ? Eh bien, dans tous ces chiffres, ils n’ont pas grand mot à dire.... S’ils ne sont pas contents, plus de travail. Ils ont le choix entre : accepter les nouvelles conditions de travail comme chez Bosch (augmentation de travail sans contrepartie) OU être licenciés. Chouette ! Un choix comme ça, on en demande tous les jours.
Mais une certaine multinationale prime la classe des libéraux ! Sediver (St Yorre), du groupe italien Vetroarredo, a décidé de « pousser le bouchon encore plus loin ». Elle a proposé un choix à tous ses salariés :
– OU nous fermons l’entreprise,
– OU nous licencions (seulement !) les deux-tiers des salariés avec baisse de salaires de 30 % pour le tiers qui reste et une demande de 6 millions d’euros au gouvernement sous forme d’aides publique....
Cette déclaration
confirmerait-elle la suprématie de l’Etat financier sur
l’Etat citoyen et démocratique ?
Nous parlons bien ici d’énormes sociétés, de multinationales qui n’ont aucun souci financier sauf celui de satisfaire l’avidité insatiable des actionnaires... La Chine, l’ouverture de l’Europe attisent leurs convoitises ; ils ne veulent pas rater leur entrée dans la mondialisation : une main-d’œuvre bon marché, les charges sociales allégées, les grands groupes ne répugnent à aucun calcul pour augmenter leur Chiffre d’Affaires. Leur pouvoir économique leur permet tous les chantages....
L’esclavagisme a été aboli, mais les maîtres sont restés ; Les salariés sont ignorés, exploités, l’économie libérale a perdu de vue l’individu, l’être humain au cœur de la société. L’Etat ferme les yeux ; le gouvernement actuel nous parle de « reprise » économique (il faut le dire vite... l’avez-vous ?) ...On se demande (encore là ) à qui on s’adresse ? ....à la France d’En Bas ?
cécile H.
Ecrit le 1er septembre 2004 :
Jeunes : Insertion en baisse
En 2002 ... 69,7 % des jeunes sortant de lycée, sans poursuivre d’études supérieures, ont réussi leur insertion professionnelle.
En 2003 .... Il n’y en a que 57,8 % (source : ministère de l’Education Nationale)
Ecrit le 1er septembre 2004 :
Europe sociale ?? Hartz 4 : La réforme qui nous pend au nez.
L’Europe, on nous l’a promis, ce sera l’harmonisation des législations. En Allemagne social-démocrate, une réforme des allocations-chômage, concoctée par M.Peter Hartz (chef du personnel chez Volkswagen), annonce des lendemains souriants : tout chômeur, ayant passé un an d’inactivité, devra accepter n’importe quelle offre d’emploi, y compris la plus sous-payée, n’importe où sur le territoire !
De plus, un formulaire de 16 pages est arrivé dans les familles de
chômeurs, leur demandant de déclarer s’ils sont propriétaires
de leur maison, et quel est le montant de leur épargne et
de celle de leurs enfants.
– S’ils sont propriétaires : ils n’auront droit à aucune aide.
– Si leurs enfants ont plus de 750 € d’économies, les chômeurs n’auront droit à aucune aide ! (devant le tollé, le gouvernement allemand a accepté de porter le plafond à 4100 €)
Dans le même temps, les dirigeants du Groupe DaimlerChrysler
touchent un modeste salaire de 260 256 € PAR MOIS.
En Allemagne, les manifestants se retrouvent tous les lundis pour protester contre les mesures « sociales » du gouvernement. C’est par des manifestations pacifiques de ce genre que, en 1989, ils ont obtenu la chute du Mur de Berlin.
Qu’est-ce qu’on attend pour en faire autant ? Comment se fait-il que, devant tous les mauvais coups qui pleuvent sur les salariés, les partis politiques et les syndicats soient si silencieux ?
Ecrit le 1er septembre 2004 :
Indemnisation des Chômeurs : On laisse faire ?
La version définitive du « Plan Borloo » (dit « de cohésion sociale ») a été transmise au Conseil d’Etat qui doit se prononcer avant que le texte passe en Conseil des Ministres à la mi-septembre. Ce plan contient notamment la fin du monopole de l’ANPE en matière de placement des chômeurs, mais il recèle surtout des dispositions contraignantes pour les chômeurs.
C’est le comble ! Les salariés licenciés seront victimes de sanctions s’ils ne retrouvent pas assez vite du travail.
Pratiquement, cela les amènera à accepter n’importe quel travail même s’il ne correspond pas à leur emploi antérieur, en matière de salaire, de qualification, de conditions de travail, de proximité !
En même temps, les conditions d’indemnisation se sont durcies. Avant la réformer de décembre 2003, le plafond de ressources mensuelles donnant droit à l’ASS au taux plein (allocation de solidarité spécifique) était, pour un couple, de 1513 € par mois. Depuis la réforme, il est de 1100 € par mois. Au delà de ce seuil, les chômeurs ne perçoivent plus qu’une « allocation différentielle réduite et dégressive ». C’est ainsi qu’une chômeuse qui percevait 13,76 € par jour, est tombée à 4,60 € parce que « pour un couple aux ressources comprises entre 1100,80 € et 1513,60 € par mois, l’allocation est de 1 513,60 € moins vos ressources ». Autrement dit : un couple ne peut avoir plus de 1513,60 € par mois si l’un des deux époux est en fin de droits.
Dites, comment ils font les patrons qui ont des revenus de 234 000 € par mois ?
Ecrit le 1er décembre 2004 :
Palace Parfums : Une drôle d’odeur
Les salariés de Palace Parfums (Groupe Parfums des Champs, France), entreprise spécialisée à Saint-Nicolas d¹Aliermont (Seine-Maritime) dans la mise en flacons et l¹expédition de parfums, ont la nausée.
Le Tribunal des Prud¹hommes de Dieppe (Seine-Maritime) a condamné en 2003 leur employeur pour licenciements abusifs. Le même Tribunal a requalifié la semaine dernière les contrats de travail passés de
CDD en CDI , mais le Parquet Général, c’est-Ã -dire la voix du gouvernement, est intervenu en personne pour remettre en cause le jugement concernant les licenciements abusifs
« Je ne connais pas d¹exemple où le Parquet soit intervenu dans une affaire prud¹homale », a déclaré Maître Ogel, avocate des salariés, « et a fortiori pour aller à l¹encontre des précédents jugements, c¹est à dire pour soutenir contre les salariés, des patrons voyous ».
Patrons-voyous ? C¹est ainsi que François Fillon lui-même, alors ministre de l’Emploi et des Affaires Sociales, les avait baptisés en déclarant faire une affaire personnelle de la mésaventure de ces 49 salariées qui avaient retrouvé leur usine déménagée à la cloche de bois par leurs patrons durant
les vacances de Noë l 2002.
Dans ses conclusions
le Parquet estime que les licenciements ne sont pas abusifs,
puisque, l¹usine ayant été
déménagée, il était devenu
impossible d¹y travailler.
Si le Tribunal d’instance va dans
le même sens les salariées
devraient rembourser les indemnités versées par Parfums des Champs pour licenciement abusif.
Ainsi, peu à peu, sous ce gouvernement de Droite, le Droit du Travail vole en éclats.
Ecrit le 8 décembre 2004 :
Citoyens, on ne vous dit pas tout : la vraie version de la cohésion sociale !
Comme chaque fin de mois, le ministère du travail publie les chiffres du chômage.
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie 1 diminue de 0,1 % au mois d’octobre en données corrigées des variations saisonnières (-1 900, c’est très peu). Il baisse de 0,2 % pour les hommes et est stable pour les femmes.
180 000 exclus
pour sanction
Pour le mois d’octobre 2004, il y a eu 383 457 personnes sorties des statistiques de l’ANPE, pour reprise d’emploi, entrée en stage ou autres motifs (maternité, maladie, retraite, etc)
Les autres radiations sont liées à :
– Absence au contrôle : 139 145
– Radiation administrative : 37 740
On peut estimer qu’en jouant sur les radiations, l’ANPE a pu contribuer à faire diminuer les chiffres du chômage !
Avec le futur système de « sanctions » ce sera encore mieux !
indemnisation du chômage : les recalculés
Licenciements : la grande triche