Les non-trads
Au Québec, elles s’appellent des « non-trads », c’est-Ã -dire des « non-traditionnelles » parce qu’elles exercent des métiers d’hommes : conductrices de véhicules lourds, tuyauteures-plombières, mécaniciennes-auto ou monteuses-cableuses dans l’aérospatiale. (un métier est considéré comme « non-traditionnel » quand moins d’un tiers des personnes qui l’exercent sont des femmes).
Ces femmes ont constitué le FRONT : Femmes Regroupées en Options Non Traditionnelles qui développe, par exemple, un système d’apprenties-sages : aide efficace aux plus jeunes qui veulent suivre la même voie. Il donne des suggestions en matière de recherche d’emploi, des arguments aux objections des employeurs, des adresses et recommandations en matière de syndicat, etc. Par exemple, quand un employeur rétorque : « pourquoi me compliquerais-je la vie en embauchant des femmes alors que tous mes salariés sont des hommes » le FRONT suggère de répondre :
– Je suis motivée et déterminée.
– Je suis compétente.
– La qualité de mon travail reflète l’amour de mon métier.
– La présence des femmes normalise les relations interpersonnelles.
– L’entreprise sera considérée comme innovatrice en embauchant et en intégrant une ou des femmes dans son équipe.
Que nos lecteurs « branchés » se connectent donc à leur site internet :
http://www.front.qc.ca/
Le droit au divorce en Egypte
Un débat houleux agite le Parlement égyptien, à propos du droit des femmes à demander le divorce. Actuellement, l’épouse ne peut demander la séparation que pour « dommage ». Elle doit prouver au tribunal que son mari l’a maltraitée en lui infligeant coups et blessures (l’époux a cependant le droit de la « corriger »), l’a publiquement injuriée, l’a abandonnée pour plus de deux ans ou l’a privée de subsides : un procès qui, entre première instance et appel, dure cinq ans en moyenne, les tribunaux croulant actuellement sous quelque deux millions d’affaires de divorce.
En attendant, la femme reste « accrochée entre ciel et terre », ni mariée ni divorcée, et privée de toute pension alimentaire. Certaines finissent même en prison pour bigamie (la polygamie, comme la répudiation, sont les privilèges des seuls hommes) si elles ont commis l’erreur de se remarier après avoir obtenu le divorce en première instance puis perdu en appel.
Dans le projet de loi soumis au Parlement, la demande de divorce de la femme sera examinée par un seul tribunal qui, après avoir tenté à deux reprises de réconcilier les époux, prononcera la séparation.
Toutefois, il y a un prix à payer. La femme doit se désister de ses droits financiers : le « dédommagement » prévu par la charia (loi islamique) et convenu avant le mariage, ainsi que sa pension alimentaire. Elle doit aussi rendre la dot apportée par le mari ainsi que ses cadeaux.
Le projet rencontre la forte hostilité des conservateurs pour qui c’est « une porte ouverte à la criminalité ».
Les femmes sous-représentées
L’Union Interparlementaire (UIP) a publié, le 19 janvier 2000, un rapport sur la place des femmes dans les gouvernements et les Parlements : en ce début de l’an 2000, les 178 Parlements du Monde comptent 13,2 % de députées et 10,9 % de femmes sénateurs.
En tête les pays nordiques : 42,7 % de parlementaires femmes en Suède, 37,4 % au Danemark, 37 % en Finlande et 36 % aux Pays-Bas. La France n’en compte que 10,9 %
Plus restreinte encore est la place de la femmes dans les exécutifs. Sur 190 pays, l’UIP ne recense que 6 femmes chefs d’Etat (Guyane, Irlande, Lettonie, Panama, Saint Marin et Sri-Lanka). Il faudrait y ajouter maintenant la Finlande. Seuls 3 pays ont une femme Premier Ministre (Bangladesh, Sri-Lanka et Nouvelle Zélande) et 48 pays n’ont aucune femme ministre ou secrétaire d’Etat. Comme quoi il y a du travail à faire pour donner à la femme le même rôle qu’Ã l’homme.
Lucy
Dans le cadre de « l’université de tous les savoirs », des conférences sont données pour la « mission 2000 ». C’est ainsi que Claudine COHEN, chercheuse en Histoire des Sciences, s’est intéressée aux rôles de l’homme et de la femme dans la période préhistorique.
Elle note que la femme, depuis la découverte de « Lucy » en 1974, a désormais une place dans la préhistoire. L’imagination populaire présente volontiers l’Homme de Cromagnon comme un gros balourd, muni d’un gourdin et traînant par les cheveux celle qui doit servir à assouvir ses pulsions sexuelles. Dans la réalité, l’homme était sans doute chasseur, mais la femme n’avait pas les tâches subalternes qu’on veut bien dire. Il y avait un partage des tâches, la femme se faisant collectrice de plantes, de fruits, de coquillages, mais prenant en charge aussi le dépeçage des animaux morts. Les femmes ont pu être aussi techniciennes, expertes à tailler les outils, à tisser les vêtements, à confectionner les cordes. Il n’est que d’observer les tribus d’Afrique pour se convaincre de l’importance de la femme dans les sociétés primitives. Le XXIe siècle jettera-t-il un nouveau regard sur la femme des origines ?
Date ?
En Iran : des cheveux sous le foulard
Depuis l’élection de Mohammad Khatami à la présidence de l’IRAN, bien des choses ont changé à l’extérieur et à l’intérieur du pays, et cela devrait s’accentuer à l’issue des élections législatives qui se déroulent actuellement dans ce pays.
Cette évolution est surtout visible dans les habits des femmes : « je peux me maquiller sans craindre de me faire arrêter dans la rue » dit une jeune fille. « Avant, le pardessus que je portais descendait jusqu’aux chevilles, mais aujourd’hui il m’arrive aux cuisses. Certes je dois toujours porter le foulard, mais je laisse passer mes cheveux » dit-elle. « Je peux faire du vélo dans mon quartier. Ce qui était impensable il y a deux ans ».
Pour la première fois, une femme ne portant pas le tchador a pu se présenter aux élections et être élue députée.
Les changements, (encore limités puisque les femmes doivent toujours porter un foulard) sont surtout perceptibles dans les grandes villes. Mais dans les campagnes et villes de province le tchador traditionnel domine toujours, en raison d’un certain conservatisme social, culturel et religieux qui nous étonne.
Mais faut-il rappeler qu’il y a 40 ans, en France, une femme se faisait vertement rappeler à l’ordre, par le Clergé, quand elle osait se présenter à la messe sans un chapeau ou un foulard ?