Le Centre Communal d’Action Sociale
(écrit le 7 mars 2001)
C’est le 7 frimaire au V (27 novembre 1796) que la Révolution Française a créé « l’aide aux indigents » et les « bureaux de bienfaisance » ayant mission d’assistance auprès des personnes pauvres. On est passé progressivement de la notion d’assistance à la notion d’entraide sociale. Les Bureaux d’Aide sociale ont été créés en 1953 et sont devenus des Centres Communaux d’Action Sociale en 1986.Quand ils existent, ce ne sont pas des services municipaux (ou intercommunaux)comme les autres : ils ont une personnalité juridique propre et un Conseil d’Administration.
Celui de Châteaubriant comporte 10 membres : 5 élus municipaux (dont un de l’opposition), 4 représentants des associations de solidarité et 1 représentant de l’UDAF (union départementale des associations familiales). Tous les administrateurs sont tenus au secret professionnel. Le CCAS est administré au jour le jour par une commission permanente qui examine le détail des dossiers.
Le CCAS a pour mission d’animer une action générale de prévention et de développement social dans la commune. Il peut intervenir sous forme de prestations remboursables ou non.
Les ressources proviennent des subvention versées par la commune, d’une partie des concessions payées au cimetière, des collectes faites lors des mariages (ça ne rapporte guère !) et des produits des activités propres du CCAS (par exemple les personnes qui bénéficient d’une aide ménagère). Le CCAS servait aussi de « boite à lettres » jusqu’au 1er mars 2000, pour des fonds venant du Conseil Général, qui ne faisaient que transiter par ses services.
Aides légales
Aides facultatives
Les actions du CCAS sont de deux ordres : les aides légales et les aides facultatives.
Les aides légales, peuvent être : les aides à l’hébergement, le placement des personnes handicapés, les « tierce personne », la prestation spécifique dépendance, etc. Le rôle du CCAS est de conseiller les personnes, et de les aider à remplir les dossiers. Il est aussi d’éclairer les membres de la commission d’admission, mais sans se prononcer sur le bien-fondé de la demande.
Les aides facultatives dépendent du choix des communes. A Châteaubriant on trouve :
– Des bons alimentaires de 50 à 200 F maxi
– Des paiements de factures d’eau, EDF, ou cantines
Tous ces fonds sont versés obligatoirement par l’intermédiaire du percepteur.
Les autres aides
Le logement social : le CCAS instruit les demandes avec les offices HLM. Depuis le 15 février 2001, il a accès au fichier unique des organismes de logement social, ce qui lui permet de savoir ce qui est disponible et de pouvoir faire visiter les logements par les personnes intéressées. Les commissions d’attribution se font à Châteaubriant tous les mercredis après-midi.
Les services aux personnes âgées (aide-ménagère, soins à domicile, foyer-restaurant avec ramassage par taxi)
Les services aux personnes démunies : le CCAS gère le local des SDF et est en train de réaliser un logement d’urgence. Il gère aussi le « relais rencontre », où peuvent se retrouver, un après-midi par semaine, les personnes en grande difficulté (on y a même organisé un atelier informatique). 25 ménages ont pu bénéficier cette année d’un « premier départ en vacances » sur un camping à La Turballe.
En ce qui concerne la jeunesse, le CCAS participe, avec d’autres organismes, à des actions de prévention des conduites à risque. Il existe par exemple un éducateur de rues. (ndlr : il n’a pas existé longtemps par la suite !)
Le CCAS suit aussi les dossiers des personnes bénéficiaires du RMI (revenu minimum d’insertion) et les contrats emploi solidarité
Le CCAS a négocié un contrat local d’accueil et d’intégration, pour les familles d’origine étrangère. Dans ce cadre ont lieu des actions en direction des adolescents, et des familles.
Enfin le CCAS , grâce à un Conseiler en économie sociale et familiale, suit régulièrement certaines familles en situation de sur-endettement et peut proposer une curatelle si nécessaire.
Renseignements : CCAS , 40 rue du Château à Châteaubriant - 02 40 81 52 40
(écrit le 21 novembre 2001) :
INSERTION 44Carton rose pour le maire
Insertion 44 est une association fondée à l’initiative du préfet et du Conseil Général de la Loire-Atlantique en 1996. Il s’agit de rassembler tous les acteurs de l’insertion : Services sociaux, Direction du Travail et de l’emploi, direction des interventions sociales, ANPE, élus locaux, syndicats, représentants des entreprises, associations de chômeurs, etc. Son objectif principal est de sensibiliser les entreprises à l’accueil des publics en grande difficulté en lien avec tous les partenaires de l’insertion.
La DDTE confie chaque année chaque année à « Insertion 44 » la confection de l’annuaire de l’Insertion qui est la bible des acteurs pour se retrouver dans le maquis des dispositifs. Tous les ans, la journée de l’insertion a lieu dans une ville différente, l’an dernier c’était à Saint-Nazaire. On savait depuis mars dernier que la réunion se tiendrait à Châteaubriant en novembre.
Cette journée était destinée à faire le point sur les publics en grande difficulté du territoire, et voir les solutions qui y sont apportées surtout celles qui peuvent être originales (les syndicats ouvriers n’étaient pas invités).
Alain Hunault présidait, entouré de Jean Seroux, du Professeur Jean Renard, et du président d’Insertion 44. Il y avait environ 150 personnes venant de tout le département. Le meneur de jeu était le professeur Renard qui est reconnu, nationalement, comme un spécialiste de l’espace rural et qui, à ce titre, étudie le pays de Châteaubriant depuis 40 ans.
Passé glorieux : le professeur Renard a commencé par présenter le Pays de Châteaubriant, ce qui n’a pas dû plaire à Alain Hunault car Renard a dit : « Les acteurs du castelbriantais ont pris conscience de leurs possibilités vers 1992. La conjoncture s’est alors renversée. Ce n’est pas le fait du hasard. Cela est dû à une volonté politique, avec la mise en place du Comité de Bassin d’Emploi qui a eu un rôle déterminant, la Cité de l’économie, la création de l’ADIC (association des industriels), les travaux de réflexion autour du Pays de Châteaubriant. C’est une véritable dynamique qui s’est enclenchée. Je connais le Pays de Châteaubriant depuis 40 ans, et c’est à partir de 1992 qu’il est sorti de son atonie ». Bel hommage au travail de la gauche car, rappelons-le, le maire précédent, Xavier Hunault, s’était toujours refusé à la mise en place d’un Comité de Bassin d’Emploi qui lui était réclamée depuis longtemps, aussi bien par les autorités que par les acteurs locaux.
Intercom : Christian de Grandmaison, maire de Nozay, prit la parole pour en rajouter une couche. « Le Pays de Châteaubriant a bénéficié d’une dynamique positive à partir de 1992, relayée par tous les acteurs du Pays. Le ventre mou du département, comme disait Mme Chassagne (sous-préfet) , a pris son destin en mains ». Il a poursuivi par un plaidoyer pour l’intercommunalité et un hommage au travail du Comité de Bassin d’Emploi et du Syndicat mixte du Pays de Châteaubriant « qui ont permis à travers les fonds européens de fédérer tous les acteurs » (mais après ce plaidoyer on ne comprend plus pourquoi le maire de Nozay veut faire bande à part dans le rapprochement des communautés de communes du Nord de la Loire-Atlantique)
Mais pendant ce temps-là , Alain Hunault s’occupait de son parapheur dont tout un chacun voyait distinctement s’ouvrir et se refermer les pages cartonnées roses. (un parapheur c’est un registre cartonné dans lequel on met tous les papiers que doit signer l’élu)
Logement des jeunes : Damien Voillemot, président de l’ADIC et de l’association pour le logement des jeunes fit lui aussi l’éloge du partenariat en particulier pour le logement des jeunes. Il a parlé longuement du projet de Foyer du Jeune Travailleur de Nozay, qui est une première en zone rurale en France. Le dossier de financement n’est pas bouclé parce que ce genre de projet ne rentre pas dans les tuyaux habituels des subventions. Il est revenu sur l’expérience du Foyer du Jeune Travailleur de Châteaubriant qui dispose de 30 logements à l’extérieur (ce qui double ses capacités) et sur le travail d’accompagnement qui est fait avec les jeunes
Entreprises : Bernard Baudot présenta sommairement « Pays de Châteaubriant initiative » qui aide les créateurs d’entreprises artisanales, Bernard Beyer parla de la valorisation des métiers manuels, tandis que gérard Riflet se fit applaudir pour sa présentation de l’atelier de fonderie d’art de la Hunaudière. Yannick Chabot termina cette partie par le tourisme .
Mais tout cela ne plaisait guère à Alain Hunault qui sortait de sa poche des petits papiers, et se replongeait dans son parapheur dont tout un chacun voyait distinctement s’ouvrir et se refermer les pages cartonnées roses.
Mobilité : La seconde partie était consacrée au logement et à la mobilité des publics en difficulté, avec un intéressant exposé des travailleurs sociaux de Nozay qui ont mené une enquête passionnante sur la mobilité des personnes âgées et des jeunes. Cette enquête met en évidence les causes de l’absence de mobilité : des problèmes de transports, de santé mais aussi des freins psychologiques chez les jeunes
On a entendu Marie-Jo Havard lire une phrase (et une seule) : « Au CCAS on a des demandes de logements en habitations individuelles en particulier pour Deil ». (Rires sous cape dans la salle). Mais on n’a rien su de plus sur les idées, certainement géniales, de notre maire en matière d’insertion et de logement.
Les assistantes sociales (DDISS) ont pris le relais pour servir un salmigondis incompréhensible pour le commun des mortels. Cela a irrité le professeur Renard qui leur a dit : « Enfin dites-nous ce que vous faites d’innovant ? ». Dans la salle quelqu’un prit la parole pour dire à Renard, que ce n’est pas comme ça qu’on parle aux dames. Il s’excusa.
Carton rose pour le maire : on a quand même su que les problèmes de mobilité étaient récurrents dans notre région. Ce n’est pas une nouveauté.
Pendant ce temps là , Alain Hunault était toujours plongé dans son parapheur dont tout un chacun voyait distinctement s’ouvrir et se refermer les pages cartonnées roses.
La dernière partie était consacrée aux institutionnels et aux témoignages. Jean Seroux trouva que « tout ce que fait la DDISS est très bien » (en voilà au moins un de satisfait !). Le professeur Renard s’inquiéta de la complexité des dispositifs, Jean Seroux répondit que le public est tellement diversifié qu’il faut des moyens multiples, ce qui est vrai.
Pendant ce temps là , le maire de Châteaubriant contemplait son parapheur dont tout un chacun voyait distinctement s’ouvrir et se refermer les pages cartonnées roses. C’est ce que la plupart des participants ont retenu : une sorte de désintérêt du premier magistrat de la commune pour tout ce qui est partenariat, pour le travail des acteurs sur le terrain (le clientélisme lui semble sans doute plus porteur).L’image de marque de Châteaubriant en a pris un coup.
Somme toute, cette réunion sur l’insertion était « une grand-messe » apparemment inutile. Un chômeur est d’ailleurs intervenu, de la salle, pour dire qu’on n’y parlait guère d’insertion. Les présents ne retiendront que les pages cartonnées roses du parapheur du maire.