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Ecrit le 3 juin 2004 :
La France attractive
Le très libéral journal Les Echos du jeudi 27 mai 2004, donne le compte-rendu d’un rapport présenté par l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) à l’occasion du Worl Investment Conference (!) à La Baule.
où on y découvre que, contrairement à quantité d’enquêtes et dossiers présentés depuis des années par des cabinets X et organismes internationaux Y, repris complaisamment par le Medef et ses apôtres, l’attractivité de la France demeure réelle !
La France se situe en 4e position mondiale derrière les USA et le Luxembourg, à égalité avec la Chine, et loin devant les autres pays (Belgique, Italie, Angleterre, Allemagne). Ainsi, malgré ses 35 heures, ses ponts, ses grèves, sa fiscalité, ses charges, ses fainéants de salariés, la France est bien située dans cette étude qui prend en compte « des critères purement quantitatifs, indépendants des avis subjectifs exprimés par les décideurs et relayés par les agences internationales » !!!!
Dans cette étude on constate que les investissements étrangers dans l’Hexagone sont restés soutenus en 2003 au point que les créations d’emplois et les extensions de sites qui en découlent ont explosé de 20 %, plaçant la France en deuxième position juste derrière le Royaume-Uni. Parmi les atouts de la France figurent « l’excellence et le faible coût de la main d’œuvre, la qualité des infrastructures, le coût du foncier le moins cher d’Europe » et la situation géographique quasiment au centre de l’Europe. En revanche, un atout de la France est en train de perdre de sa valeur : faute de crédits suffisants la qualité de ses pôles d’innovation et de recherche est amoindrie.
La notation des agences internationales, essentiellement américaines, est nettement moins favorable, celles-ci faisant état du « fort poids de l’Etat » voire d’une « misère fiscale ». Cette dernière est calculée en additionnant les taux les plus élevés de certains impôts (impôt sur le revenu, sur les sociétés, sur le patrimoine, TVA, cotisations sociales des salariés et des employeurs).. Pourtant, et alors qu’on se s’y attendait pas, la crédibilité du tableau de l’AFII a été renforcée par la publication à La Baule d’une étude du cabinet d’audit Ernst & Young qui révèle qu’en matière d’investissements étrangers, la France fut en 2003, le deuxième pays européen d’accueil (313 implantations étrangères, en hausse de 24 % par rapport à 2002), devant l’Allemagne (111, en baisse de 28 %).
Toujours dans Les Echos on peut lire que la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, qui souhaite renforcer l’attractivité de la France, estime qu’un allègement des charges sur les salaires au SMIC, pourrait s’apparenter à « une partie de bonneteau » autrement dit à un tour de passe-passe budgétaire où les entreprises finiraient perdantes !
Créer des emplois ... ailleurs
Selon « Les Echos » l’investissement repart enfin en France. « Les firmes se refont une santé financière, ce qu’ont montré les résultats des grandes sociétés en 2003, publiés ces derniers mois, ainsi que les augmentations de rémunération parfois indécentes de leurs dirigeants ». La suppression de la taxe professionnelle sur les nouveaux investissements exerce un effet d’aubaine. Instaurée du 1er janvier 2004 jusqu’Ã la mai-2005, elle incite les chefs d’entreprise à accélérer leurs projets. « Au final, la France n’investira sans doute pas davantage, mais le calendrier sera avancé ».
On peut cependant nourrir des craintes sur l’emploi puisque, selon Jean-Marc Vittori, éditorialiste des Echos, « les profits servent à payer les intérêts et les investissements à créer des emplois ailleurs ... ».
L’insoumis du CAC 40
Jean Marie Michel, syndicaliste CFDT de l’entreprise STMicroelectronics de Rennes n’a pas l’intention de se laisser virer sans rien dire : il a acheté une action du groupe STMicro pour pouvoir s’exprimer lors de l’assemblée générale. Devant l’ensemble des actionnaires, il a dit l’extrême malaise et la colère que suscite la délocalisation de STMicro à Singapour, avec 600 suppressions d’emploi à la clé !
Ecrit le 3 juin 2004 :
L’emploi se dégrade
France : nouvelle dégradation du marché de l’emploi en avril 2004 : le chômage affiche une hausse de 0,3 %, selon le ministère de l’emploi, après celle de 0,1 % enregistrée en mars. 8 200 demandeurs d’emploi supplémentaires.
Comme en mars, cette détérioration affecte fortement les jeunes, dont le chômage augmente de 0,5 %. Nette dégradation, de 0,7 %, du chômage de longue durée. Le moral des ménages s’est par ailleurs replié en mai, après deux mois d’embellie. Dans sa dernière enquête sur les besoins en main-d’œuvre, l’Unedic fait état d’un « net recul » des intentions d’embauche pour 2004.