Ecrit le 10 mars 2010
M. Claude Misériaux a 67 ans, il est titulaire de la carte d’invalidité numéro 305988 valable jusqu’au 8 avril 2012, délivrée par le ministère des anciens combattants et victimes de guerre. Invalide à 40 % depuis 1964, ayant subi, en plus, une triple facture de la jambe gauche, reconnu « station debout pénible », il dispose d’une carte l’autorisant à bénéficier de facilités de stationnement dans l’Europe entière. La carte de stationnement est d’ailleurs écrite en dix langues !
Résidant rue Alsace Lorraine, à Châteaubriant, rue très passante comme on le sait, il demande à bénéficier d’un emplacement handicapé. Et justement, en face de chez lui, il y a quatre places de stationnement, à proximité de la pharmacie, dont une est facilement accessible [une autre place est toujours occupée par une voiture ventouse verte immatriculée 9936 YY 44 que la police municipale ne peut pas faire déloger !].
Le 16 juillet 2009, M. Misériaux demande cet emplacement handicapé. Tout en sachant très bien qu’il ne lui sera pas exclusivement réservé. Dans une réponse du 21 juillet, il lui est répondu : nous étudions la faisabilité de votre demande. Le 11 août on lui dit que c’est une voirie départementale et que sa demande est transmise au Conseil Général avec « avis favorable ». Le temps passe.
Fin octobre, M. Misériaux téléphone au Conseil Général qui lui dit avoir répondu positivement le 28 août 2009. La mairie n’ayant rien fait, M. Misériaux demande un rendez-vous au maire. Celui-ci le reçoit le 7 novembre et s’étonne : « Si vous n’avez rien dans 15 jours, revenez me voir ». Le directeur des services techniques va voir sur place. Et le temps passe.
Vers la mi-décembre, M. Misériaux s’en va aux nouvelles. Le directeur des services techniques lui répond : « Mon adjoint a gardé le dossier, apportez-moi donc des photocopies, si vous voulez que ce soit fait avant la fin de l’année ». M. Misériaux le fait aussitôt et le temps passe.
Après Noë l, M. Misériaux s’en va aux nouvelles. Le directeur des services techniques est en vacances. Son adjoint dit « il me faut les photocopies du dossier ». M. Misériaux le fait aussitôt et le temps passe. début janvier, M. Misériaux téléphone et le directeur des services techniques lui annonce « Votre dossier est entre les mains du secrétaire général ». Et le temps passe.
26 janvier 2010, M. Misériaux retourne voir le maire qui prend photocopie ( ! )des pièces du dossier. Et voilà la décision qui tombe le 12 février : c’est non « compte tenu des dimensions réglementaires de ce type de stationnement (largeur minimale de 3.30 m), cette matérialisation n’est pas réalisable devant chez vous ».
M. Misériaux ne comprend pas ! La route est large et il y a 1,90 m de trottoir. Au hasard de ses sorties en ville il examine d’autres places de stationnement handicapé.
Alors il ne comprend pas pourquoi, avec un emplacement de 2,48 m et un trottoir de 1,90 m, on lui refuse ce qu’il demande.
La chose est en effet incompréhensible.
Mais où s’adresser ? La commission handicap-santé s’est réunie une seule fois en deux ans. Quant à la commission de circulation, des participants disent « on ne nous écoute pas ». Alors, quelle solution ?
Peut-être ce « papier » va-t-il faire bouger les choses ...
Discernement
Une aide à domicile à Châteaubriant. La personne qui l’emploie est gravement handicapée. L’aide l’emmène faire des courses à la boucherie de la place de l’église et stationne sur la place réservée aux handicapés. Passent deux agents de ville qui commencent à verbaliser : c’est normal, il n’y a pas de macaron sur la voiture. Sauf que l’aide à domicile sort du magasin pour expliquer la situation, la personne handicapée montre ses deux cannes anglaises, le commerçant proteste. Mais rien à faire, le PV est attribué. 135 €.
Il a donc fallu se déplacer au poste de police pour expliquer la situation. Le PV a pu sauter car il n’était pas encore enregistré. Un peu de discernement au départ aurait permis d’arranger les choses. On s’étonnera, ensuite, que le commerce en centre-ville, ne se porte pas bien !