Ecrit le 1er septembre 2010
Ici c’est la sécheresse
(Courrier des lecteurs)
« Gouverner, c’est faire croire »
« Une des premières choses de l’homme, c’est sa fureur pour la nouveauté, deux grands mobiles font agir les hommes : la peur et la nouveauté. »
Ces deux citations résument assez bien le machiavélisme. Et pour cause ! Elles viennent de Nicolas Machiavel en personne. Elles ont donc plus de cinq siècles. Elles apparaissent pourtant tristement modernes.
La politique menée par la droite sarkozyste, avec notamment le petit prince Sarkozy, bien aidé il est vrai par la pourriture Copé, le fascisme horteufien, et la bêtise en général, et ce depuis 2002, s’inspire ouvertement des théories de l’homme qui a créé un nom commun avec son patronyme. La classe !
Nous pourrions penser que l’hyper communication est l’apanage de la modernité ; il n’en est rien. De tout temps, le souci pour nos politiques d’occuper le débat public s’est vérifié. En particulier lors des périodes de malaise, de crise, lorsque l’on a besoin de se justifier. Avec les moyens du bord, évidemment. Les crieurs publics démagos de la Rome antique. Les demi-curés réécrivant l’Histoire au bénéfice des puissants au Moyen-âge. Ou, plus récemment, le petit Napoléon III inondant la presse du Second Empire à son bénéfice. Ah, Louis-Napoléon, chantre du césarisme républicain, tu as fait plus d’émules que tu crois. Et je ne dis pas ça pour me moquer mais, tu avais certainement un peu plus de grandeur que les émules en question. c’est dire ! l’allemagne nazie est sans doute l’Etat qui a le plus misé sur les communications, notamment la radio, pour balancer des conneries à longueur de journée.
Ras le bol de voir ces pseudo-débats réagissant à ces questions marginales qui occupent pourtant l’ensemble des petits cerveaux français. Le voile, on s’en fout. Les Roms, on s’en balance. L’immigration, la seule solution. Ras le bol des faux problèmes et des solutions horribles concoctées pour réchauffer la flamme des connards d’ignorants du F.N. effrayés, afin qu’ils élisent une putain de droite décomplexée. Des complexes, ils en ont plein. Beaucoup plus que l’imbécile de citoyen lambda, et je déteste ce terme.
Ras le bol de cette presse dominée par nos marchands de canons, qui ont totalement abruti nos journalistes. Au jour d’aujourd’hui, les formulations minables et pléonastiques telles que ma précédente font légion, et fonctionnent comme des modes. En ce moment, c’est « Ã l’instar », ce maudit « Ã l’instar », qui pullule dans de tristes articles dénués de verve. Ou « tout un chacun ». Encore ? « Il faut savoir tout de même » Et j’en passe. La colère ne mène à rien, mais elle fait du bien.
Ras le bol de voir l’inintelligence érigée en doctrine d’Etat. De critiquer les penseurs par pure jalousie, et de préférer l’abject BHL. De mettre en scène ses « simples » vacances. De constater, désabusé, que la tête de notre pays n’est pas capable d’aligner trois mots d’anglais. De se rendre compte que cette campagne ravivant les communautarismes va nous foutre dans un immense bordel. Ca me donne envie de citer de nouveau Nicolas, le grand cette fois-ci, qui était tout de même un sacré bonhomme : « Le temps n’attend pas, la bonté est impuissante, la fortune inconstante et la méchanceté insatiable. »
J’en arriverais à souhaiter (*) une belle petite catastrophe pour me délecter de la panique de nos pauvres puissants. Je n’ai même plus envie de me battre. Vu que la majorité de mes concitoyens ont choisi le machiavélisme irréfléchi, je n’ai que le droit de garder le silence. Je peux me barrer, aussi. c’est ce que je vais faire.
L’herbe est sûrement un peu plus verte ailleurs. Ici, c’est la sécheresse.