Ecrit le 5 janvier 2011
Un conte de Noë l venu d’ailleurs
Un joli conte de Noë l comme on les aime, narré par le Huffington Post. Le 30 novembre dernier, les employés américains de notre Big Pharma tricolore, Sanofi-Aventis, ont reçu un courriel leur souhaitant un joyeux Thanksgiving. Charmante attention. Le message leur demandait aussi de vérifier leur courrier électronique le mardi 2 décembre. Bingo ! Ce matin là , le géant pharmaceutique a effectivement envoyé un mail à l’ensemble de ses salariés, contenant un numéro de téléphone et un horaire d’appel.
Ceux qui avaient été invités à appeler entre 8h et 8h30, ont été informés qu’ils conservaient leur emploi. En revanche, les 1700 employés qui ont décroché leur téléphone après 8h30 ont été moins chanceux : ils ont été licenciés par une voix préalablement enregistrée, avec effet immédiat, sans autre explication... Dans la foulée, un sous-traitant mandaté par Sanofi-Aventis se pointait au domicile des heureux élus, pour récupérer les objets appartenant à la boite : voiture, ordinateur...
« La façon dont ils ont fait cela a été si brutale et inhumaine », a déclaré une salariée au HuffPost. « Chaque salarié est affecté d’un numéro, quand on commence à travailler là -bas [...] C’est ce que j’ai ressenti ce jour-là . J’étais un numéro, pas un être humain avec des sentiments ». Encore une salariée qui n’a pas conscience des richesses de la modernité !
Jack Cox, directeur de la communication de Sanofi-Aventis, a reconnu que sa méthode de licenciement... « n’était pas idéale » ! Mais « il n’y avait pas d’autre moyen de prévenir les salariés rapidement et de manière cohérente ». Y a pas à dire, le management, ça ne s’improvise pas.
Sanofi-Aventis a réalisé 5,6 milliards de bénéfices en 2009. Les résultats 2010 devraient être du même tonneau. Le géant pharmaceutique a en outre distribué 3,1 milliards de dividendes à ses actionnaires et en prévoit 3,5 pour 2012. La firme est en pointe dans le secteur des ... antidépresseurs. Histoire de faire passer la pilule. Il faut ce qu’il faut !
(Article emprunté au site
« Les mots ont un sens »)