Histoire : Le Comité de Bassin d’Emploi
Le Comité de Bassin d’Emploi, qui s’est mis en place le 18 juin 1990, est l’aboutissement d’une longue réflexion, d’une longue histoire, qui remonte à plus de 30 ans, aux années 1957-1958. Un groupe de militants, syndicalistes en général, avaient eu l’idée de lancer un COMITE D’EXPANSION REGIONAL, dépassant les frontières administratives des départements et des « Régions-Programme » comme on les appelait alors (Pays de Loire et Bretagne).
Les partenaires potentiels de ce COMITE D’EXPANSION s’étaient rencontrés : syndicalistes (CFDT, CGT, CCC ), chefs d’entreprise, artisans-commerçants, agriculteurs, etc. C’est d’ailleurs de là que datent des amitiés qui durent toujours.
Une réunion de constitution a eu lieu en mairie, avec la participation du maire Paul HUARD. Et voilà qu’arrivent les élections municipales de 1959. La victoire de Xavier HUNAULT. Une longue parenthèse de 30 ans. A peine élu, Xavier HUNAULT a torpillé le COMITE D’EXPANSION : il avait une carrière « Pays de Loire » à privilégier
En 1977 les syndicats relancent l’affaire. En vain. Entre 1981 et 1989, rien non plus
Pourtant le 15 septembre 1981, le premier ministre du premier septennat de François Mitterrand, a promis le concours de l’Etat pour ce type de structures ayant pour but : l’information sur la situation de l’emploi et l’évolution du marché du travail, les mesures d’aide à l’emploi et toutes les études susceptibles d’aider à la réflexion et à la prise de décision dans ce domaine.
Un Comité Local de I’Emploi est alors créé à Nantes. Un autre à St Nazaire. Et le préfet charge Xavier HUNAULT d’en créer un sur la région castelbriantaise. Mais rien ne bouge de ce côté. Les syndicats renouvellent leur demande. Le maire X. HUNAULT déclare alors le 2 décembre 81, en pleine séance du Syndicat Mixte : « Si demain on me propose un comité local de l’emploi, je répondrai présent ». Alors les syndicats le lui redemandent. Rien. Ils provoquent une réunion sur ce sujet le 26 mai 82. Quatorze communes s’étaient fait représenter. Mais Xavier HUNAULT ... non.
Nouvelle réunion le 17 juin 82, puis le 23 septembre 82. Toujours rien. C’est drôle comme Xavier HUNAULT était toujours absent quand ça l’arrangeait.
Il disait oui ! il faisait non
Mars 83, les élections portent 7 élus de gauche au Conseil Municipal de Châteaubriant. Ceux-ci reviennent à la charge et, grande victoire, le Conseil unanime décide de créer une commission municipale de l’emploi, le 27 mai 83, pour aller vite et ne pas attendre un Comité Local de l’Emploi.
Victoire ? désenchantement plutôt. Car cette commission ne s’est jamais réunie. Et un comité local de l’emploi, non plus. Sur injonction du préfet, le Sous-préfet relance Xavier HUNAULT qui déclare, au Conseil Municipal du 28 mars 84 : « moi je veux bien, mais c’est aux syndicats de prendre l’initiative ». Ceux-ci réagissent aussitôt et écrivent à tous les partenaires potentiels : maires, conseillers généraux, patrons et autres syndicats. Réunion prévue pour le 26 juin 84. En vain bien sûr. HUNAULT est toujours absent.
Et les années passent. Et les années succèdent aux années. On en arrive à 1989 : Xavier HUNAULT balayé, la Gauche s’installe aux commandes de la ville, avec, dans son programme, un « comité de bassin d’emploi », sur la même base que le Comité Local de l’Emploi, mais assis sur une population plus large .
Sous l’impulsion du Sous-préfet, une commission pour la promotion de l’Emploi dans le Pays de Châteaubriant est mise en place le 22 mars 1989, associant de nombreux partenaires la ville de Châteaubriant et son nouveau maire (Martine Buron), l’AFPA , le CODELA, la Direction du Travail, le Lycée Professionnel, la Jeune Chambre Economique, etc. et, pour la première fois, les représentants des syndicats ouvriers CFDT et CGT.
Cette structure a réalisé une étude emploi-formation sur l’arrondissement de Châteaubriant (relire La Mée du 7 février 1990). La conclusion de l’enquête dit ceci : « les prévisions économiques pour 1990 annoncent la création de 400 000 emplois au niveau national. Face à cette relance bienvenue, il ne faudrait pas que l’inadéquation des qualifications crée des difficultés de recrutement pour les entreprises et laisse les demandeurs d’emploi sur le bord du chemin. C’est le défi que nous devons relever. »
Pour aider à relever ce défi, une première réunion d’un Comité de Bassin d’Emploi a lieu lundi 29 janvier 1990 avec des élus locaux (Martine BURON, André ROUL, et d’autres) des syndicalistes (CFDT et CGT), des représentants du patronat, des Chambres Consulaires, de la Direction du Travail, etc. Trois collèges sont mis en place : un collège d’élus - un collège d’employeurs - un collège de salariés
On en revient au vieux projet intersyndical de 1958 qui aura donc mis 32 ans pour aboutir. Vaut mieux tard que jamais !
Il s’agissait de donner au « Pays » de Châteaubriant, qui s’étend même jusqu’Ã Pouancé et Martigné-Ferchaud, une image dynamique en matière de ressources humaines. Il s’agissait aussi de suivre l’évolution des catégories, des flux, des niveaux, véritable « tableau de bord de l’économie locale » pour pouvoir répondre rapidement aux besoins des entreprises et assurer ainsi l’essor économique de la région. Avec le projet de réaliser à la fois l’amélioration des conditions de vie des habitants et le maintien sur place d’une partie de la population locale.
Le défi était lancé. Il a été relevé. Le Comité de Bassin d’Emploi est né officiellement en juin 1990 et mis en place de nombreux outils de développement. Il a incontestablement freiné la dépopulation de la région de Châteaubriant (même s’il n’a pas réussi encore à inverser la tendance).
Depuis 2001, il s’est transformé en « Conseil de développement » pour la mise en œuvre de la « Charte de Pays », mission que le préfet lui a officiellement confié (lire plus bas)
Espérons que la « zone de turbulence » créée par l’élection d’un nouveau maire à Châteaubriant, animé apparemment de la volonté d’effacer tout ce qui s’est fait ces douze dernières années, ne va pas couper les ailes à un essor naissant et à des espoirs qui ne demandent qu’Ã se concrétiser.