Nous avions bien confiance en l’INSEE (institut National de la Statistique et des études économiques), et puis, tout à coup, le doute, la déception.
Il suffit pour cela de lire le n° 31 de la revue « référence » de l’INSEE des Pays de Loire dans un article analysant les 11 zones éligibles aux fonds européens.
De 1994 à 1999, la région de Châteaubriant a bénéficié de fonds européens, au titre du développement et de l’adaptation des territoires ruraux fragiles.
Pour la période 2000-2006 la zone « Châteaubriant-Segré-Sud-Mayenne » va pouvoir continuer à en bénéficier, comme 10 autres territoires des Pays de La Loire, au titre de l’objectif 2 , c’est-Ã -dire : aider les zones en reconversion économique et sociale.
On ne comprend plus
Tout ça, on veut bien mais l’INSEE ajoute : neuf établissements sur dix ont moins de 10 salariés. (). Dans le Castelbriantais aucune unité ne dépasse 250 salariés. Alors là , on ne comprend plus ! Et cette simple phrase nous fait douter du reste car :
Selon les chiffres, actualisés, de la Direction du Travail et de la Main d’œuvre (DRTEPF) :
– FMGC : 268 salariés
– FOCAST : 283 salariés
– Kuhn Huard : 315 salariés
On pourrait citer aussi, mais cette fois dans un domaine non-industriel, les quelque 300 salariés municipaux (source municipale) et les 440 salariés de l’hôpital.
Il est donc très regrettable qu’un organisme officiel comme l’INSEE, qui d’habitude fait autorité, se permette de publier des chiffres dépassés, sans prendre soin de se renseigner par exemple auprès de l’observatoire économique du Pays de Châteaubriant. L’INSEE contribue ainsi à la mauvaise image de notre pays.
Explication des gravures :
Renseignements pris directement à l’INSEE, les entreprises FMGC et Focast faisaient moins de 250 salariés au 15 novembre 1999, ou peut-être bien au 31 décembre 1998 (le flou est artistique en ce domaine, du côté des services de l’INSEE) : de toutes façons, depuis ces dates, les choses ont bien changé ! Il aurait été bon que l’INSEE en tienne compte dans le document qu’elle publie début octobre 2000.
« Oui mais, la Direction du Travail ne compte peut-être pas les emplois de la même façon que nous » dit-on à l’INSEE. Ah bon ? il serait intéressant d’harmoniser
Par ailleurs, pour Kuhn Huard, les choses sont plus « drôles » : l’INSEE Nantes ne trouve plus que 66 salariés. Explication de l’INSEE « L’usine a fermé son unité de la rue des Vauzelles, 313 salariés, au 9 août 1999 ». Voui ! mais c’est juste le même jour qu’elle ouvrait sa nouvelle usine route de St Nazaire, en y transférant tous ses salariés. Mais l’INSEE ne le sait pas. Voilà comment on « perd » une entreprise. Est-ce cela la « nouvelle économie » ? ou les « entreprises virtuelles » ? Kuhn Huard, en tout cas existe bel et bien et a du boulot. Merci pour elle, merci pour nous.
*
Ho ! les gens de l’INSEE-Nantes : faudrait pas toujours rester dans vos bureaux climatisés, faudrait venir faire un petit tour sur le terrain, des fois, et ne pas vous contenter de clichés ou de chiffres datant de Mathusalem.
B.Poiraud
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Un habitant sur trois
Ces territoires concernent 768 communes et 1 200 000 habitants, soit un habitant sur 3 dans la région Pays de Loire, essentiellement en zones rurales.
La zone qui nous concerne se situe sur trois départements (Loire-Atlantique, Maine et Loire et Mayenne). Elle comprend 117 communes essentiellement rurales : une seule ville dépasse 10 000 habitants : Châteaubriant .
Selon l’INSEE la population, dans cette zone est passée de 140 000 habitants en 1982 à 125 000 habitants en 1999, malgré un excédent des naissances sur les décès. La zone est donc confrontée à un exode de sa population. La densité de population est faible (43 habitants au km2, contre 100 en moyenne régionale).
L’INSEE considère que le développement de Châteaubriant est conditionné par une bonne desserte aussi bien routière que ferroviaire. Les parties de la zone situées en Loire-Atlantique se dépeuplent quand elles sont éloignées de l’aire d’attraction de Nantes. Il en est de même pour le Segréen () . La Mayenne reste très rurale, on y trouve des petites communes rassemblées autour de bourgs plus ou moins importants : Cossé le Vivien (2700 habitants), Renazé (2800 habitants), Craon (4700 habitants).
Comme dans les autres zones éligibles aux fonds européens, il existe, selon l’INSEE, un déséquilibre entre l’offre d’emplois émanant des entreprises et la demande d’emplois des particuliers. On dénombrait (en 1990) : 43 800 emplois pour une population active de 46 700 personnes, soit un taux d’emploi inférieur à 95 % (Région : 99 %). (NDLR : 1990 c’est loin !)
L’INSEE considère que, sur les 10 dernières années, le chômage est stable et n’évolue pas sensiblement (NDLR : il est cependant en baisse sensible ces derniers mois). Les demandeurs d’emploi sont, en partie, amenés à émigrer vers les centres urbains car les jeunes formés ne trouvent pas toujours d’emploi pouvant les satisfaire. (). Il reste sur place un taux de jeunes (20-29 ans) sans formation, plus élevé que la moyenne régionale, ce qui contribue à l’inadéquation entre les besoins des entrepreneurs et ceux des demandeurs d’emploi.
Le profil des actifs est assez voisin de la moyenne régionale. L’encadrement est aux deux-tiers masculin, les ouvriers qualifiés sont majoritairement des hommes (87 %) . Le taux d’encadrement est faible.
Malgré une augmentation sensible entre 1991 et 1996 (+ 14 %), le revenu net moyen par ménage figure parmi les plus faibles de la région : 68 600 F en 1996 soit 17 % de moins que la moyenne régionale.
Les salaires nets de cette zone, en 1997, sont parmi les plus bas de la région, avec la zone sud-Vendée. ()
Enclavement, faible densité, émigration, faibles salaires, difficultés pour les jeunes à trouver un emploi sur place, figurent, dit l’INSEE, parmi les principales faiblesses de la zone eu égard à la moyenne régionale.