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(écrit le 9 octobre 2002)
Plans a-sociaux
Voici une liste, non exhaustive, des principaux « plans sociaux » (formule pudique désignant des suppressions d’emplois), restructurations, fermetures de site, annoncés ou en cours, et menaçant l’emploi dans les régions françaises :
GRAND OUEST
– Le site d’Alcatel à Lannion ne devrait plus compter que 1.400 emplois à la fin de l’année, sur 2.000, après l’annonce par le groupe de la suppression de 19.000 emplois dans le monde.
– A Angers, la direction d’ACT Manu-facturing a présenté en juin un plan de re-structuration avec risque de « consé-quences sociales douloureuses » pour les 689 salariés.
– Le groupe néerlandais SNT, leader européen des fournisseurs de services par téléphone, a annoncé la suppression de 230 emplois à Rennes.
– Le japonais Mitsubishi doit fermer d’ici fin 2002 son usine de téléphones portables à Etrelles, près de Rennes (644 emplois menacés).
– Solectron-France (composants électroniques), licencie 197 des 497 salariés du site de Pont-de-Buis (Finistère).
– Le groupe volailler Doux a annoncé en juin la fermeture de son abattoir de Briec (Finistère), 300 salariés. 400 autres emplois sont menacés à Guiscriff (Morbihan).
– Dans le Choletais (Maine-et-Loire), 156 licenciements ont été annoncés à l’usine de chaussures Sacair.I.
– Les Pêcheries de Fécamp (Seine-Maritime), reprises par un groupe islandais, ne gardent que 170 salariés sur 380.
– En août, le groupe américain Viasystems (téléphonie rurale), a annoncé la fermeture du site de déville-lès-Rouen (413 salariés).
– Au moins 189 emplois sont menacés à l’usine Alizol d’Alizay (Eure, conditionnement de produits cosmétiques).
CENTRE
– Au moins 150 emplois devraient être supprimés au Futuroscope à Poitiers.
– Un plan social a été annoncé aux usines Matra-auto de Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher, 500 emplois supprimés fin 2002).
SUD-OUEST
– Suite à l’explosion de l’usine AZF, le secteur de la chimie fait l’objet de nombreux plans sociaux à Toulouse.
– A Toulouse encore, l’usine d’Alcatel Space (satellites, 2.300 salariés), devrait être la principale victime d’un plan de 400 suppressions d’emplois sur ses cinq sites français.
– Outre l’usine Grande Paroisse appelée à disparaître (450 emplois), la SNPE voisine et sa filiale Tolochimie suppriment 402 des 557 emplois.
– le groupe textile Rouleau-Guichard poursuit ses réductions d’effectifs, pour cause de délocalisation : d’ici cinq ans, 350 des 700 emplois de ses sites répartis dans la région, doivent disparaître.
– L’usine tarn-et-garonnaise de l’équip-mentier automobile Valeo à La Bastide-Saint-Pierre (450 salariés) devrait fermer avant fin 2003.
– A Perpignan, l’imprimerie L’Européenne va licencier ses 119 salariés.
– Dans l’Aude, la dernière mine d’or européenne (Salsigne), devrait définitivement fermer fin 2002 (174 salariés).
– La Sogerma (aéronautique) de mérignac (Gironde), a annoncé la suppression de 322 postes.
– A la CBSA (yaourts, Carbon-Blanc, Gironde), 260 salariés ont été licenciés (liquidation)
– Kalisto (jeux vidéo, Bordeaux) : 200 employés ont été licenciés (liquidation).
– Chez Ruwel (électronique, Bayonne, Pyrénées-Atlantiques), 350 employés ont été licenciés (liquidation).
– Chez Transport Vialle (Thiviers, Dordogne), 270 emplois sont supprimés.
SUD-EST
– Chez Gemplus, leader mondial de la carte à puce, dont la majorité des 2.200 salariés sont à géménos (environs de Marseille), 600 emplois seront supprimés.
– A la SNCM (Société nationale Corse-méditerranée), 300 postes sur 2.450 doivent être supprimés d’ici 2003, sans licenciement.
CENTRE-EST
– Renault Tracks a annoncé la suppression sans licenciement de 210 postes à vénissieux.
– Atofina a annoncé la suppression de 310 emplois dans le Rhône et l’Isère.
– Arrow (abattoirs), à Lapalisse (Allier), a annoncé la suppression de ses 166 emplois.
– Elcobrandt (machines à laver) a licencié 105 personnes à Lyon, suite à la reprise de Brandt par Elco.
– La fonderie d’Autun, en Saône-et-Loire, a été placée en liquidation judiciaire, ce qui devrait entraîner 192 licenciements.
– Chez GIAT (armement) à Roanne (Loire), 500 salariés sont menacés dans le cadre d’un plan de suppression de 3.000 à 4.000 emplois.
– Chez Bayer Cropscience, la CGT redoute 530 suppressions d’emplois à Lyon (plan de suppression de 1.000 emplois en France).
– A Grenoble, Hewlett-Packard pourrait supprimer jusqu’Ã 800 emplois.
EST
– En Lorraine, un plan social a été annoncé chez Daewoo pour les 229 salariés de l’usine de fours à micro-ondes de Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle).
– L’Alsace a été touchée depuis le début de l’année par une série de fermetures restructurations qui ont entraîné la suppression directe de plus de 3.000 emplois, notamment dans le textile et les Nouvelles Technologies de la Communication(NTIC).
– A Belfort, la mise en place d’un plan de reclassement social chez Alstom, annoncé en 2000 (suppression de 600 postes sur les 2.300 salariés belfortains de la filiale turbomachines) rencontre des difficultés
NORD
– Sollac Atlantique, filiale d’Usinor, va fermer son usine de Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais, 420 personnes).
– L’usine Metaleurop de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), abandonne la production de zinc (380 suppressions).
– Le site de Solectron à Longuenesse (Pas-de-Calais, 438 salariés) - fourniture de centraux téléphoniques -, fermera fin 2002.
– En juin, IPC (support d’information) a fermé en juin son site de Roncq (141 salariés).
– 339 postes vont être supprimés dans le textile et 245 dans l’emballage.
– La Brasserie Terken (Roubaix), reprise par le groupe Covinor, ne garde que 120 des 300 salariés.
– « La pie qui chante » (Wattignies) : Cadbury a annoncé la fermeture de l’usine de confiserie (142 salariés).
– En Picardie, Whirlpool supprime 360 des 860 postes à Amiens (délocalisation).
– Dans l’Aisne : quatre entreprises, A et R Carton (emballage), chaudronneries Pecquet-Tesson, BSL Industries et Berthier, sont en voie de liquidation, (700 salariés menacés).
300 000 entreprises dans le monde
Près de 300 000 entreprises dans le monde ont connu une faillite en 2002 Conséquence directe du ralentissement économique mondial et de la chute des marchés boursiers, les défaillances d’entreprises ne cessent d’augmenter depuis le début de l’année. Aucun pays n’échappe à cette détérioration. Celle-ci devrait se poursuivre, voire s’amplifier dans les prochains mois, selon l’étude intitulée « Les défaillances d’entreprises dans les principales économies mondiales », présentée le 1er octobre à Hambourg par Philippe Chalmin et Romero Grill, respectivement conseiller économique et économiste d’Euler & Hermès, leader mondial de l’assurance-crédit.
A côté de sinistres spectaculaires comme celui de l’américain WorldCom ou du groupe de médias allemand Kirch, s’ajoutent des dizaines de milliers d’autres défaillances dont les déboires sont moins retentissants, mais très dommageables en termes d’emploi.
Cette étude confirme l’accélération de la dégradation de la situation notamment en Allemagne (défaillance de 40 000 entreprises en 2002 et prévision de 44 000 en 2003.)
Le capitalisme en crise
En fait ce n’est pas le capitalisme industriel qui est en crise, mais le CAPITALISME FINANCIER. « Jusque-là , il existait un consensus en Allemagne entre les banques, les entreprises, les compagnies d’assurances et les pouvoirs publics pour ne pas laisser tomber un groupe en difficulté ». désormais les instituts de crédit, affaiblis par la crise, préfèrent une fin désastreuse à une longue agonie. Sans état d’âme !
Championne des dépôts de bilan
Cette dégradation du climat des affaires est plus nette en Europe du Nord qu’en France ou en Grande-Bretagne. Cependant, même si la progression des faillites n’est pas considérable comparée à son voisin d’outre-Rhin (+ 5,9 % en 2002), la France reste la championne du monde des dépôts de bilan, avec 44 500 attendus cette année et 46 000 en 2003.
Aux Etats-Unis, le nombre de sinistres, en 2002, devrait toucher 39 500 sociétés, en retrait de 1,5 % par rapport à 2001. Mais c’est dans ce pays qu’ont été enregistrés les plus grands sinistres au premier semestre de 2002. Six entreprises américaines figurent parmi les dix plus importantes défaillances. Pour 2003, le nombre de défaillances d’entreprises américaines devrait progresser de 6,3 % et toucher 42 000 firmes.