Ecrit 6 juin 2018
La vie est ainsi faite : elle se termine un jour inexorablement. Le souci n’est pas la mort, mais c’est la façon dont on a vécu la vie. Deux personnes nous le rappellent ces jours ci, Marthe à Châteaubriant et Jean-Luc à Paris,
Marthe
Marthe Beloeil, fille Saillour, est née à Saint Brieuc le 29 juillet 1933. Ses parents, finistériens d’origine paysanne, avaient le breton pour langue maternelle et parlaient breton entre eux. c’est à l’école que son père apprit le français et la connaissance qu’il avait de cette langue lui permit, à lui le valet de ferme, de pouvoir entrer à la compagnie des chemins de fer de l’Etat. Marthe avait coutume de dire que c’est parce que son père avait appris le français qu’elle était devenue institutrice et elle en était fière.
Elle connut la guerre, les privations, la peur des bombardements, ce qui expliquait sa peur panique des voyages en avion. Son frère âgé de 17 ans fut interdit de séjour à St Brieuc en représailles parce que des élèves de sa classe avaient tué un soldat allemand.
Elle fit ses études au Lycée Ernest Renan de St Brieuc et y obtint le baccalauréat. Son rêve de toujours était d’être institutrice, Elle fut suppléante à St Sauveur le Vicomte dans la Manche, et après deux années passées à Rennes, elle fut nommée à Châteaubriant à l’école Aristide Briand. Puis ce fut l’école des Terrasses et l’école de la Ville aux Roses. Si elle fut directrice à la fin de sa carrière c’est à cause de la mort brutale dans sa classe du directeur de l’époque et non par choix personnel. Car ce qu’elle aimait avant tout c’était la classe, les élèves.
Ce qui la caractérisait en classe, c’était ce mélange d’autorité et de générosité, générosité discrète.
Ce souci de l’autre, surtout en difficulté, se manifestait par son engagement citoyen.
– Son 1er engagement fut celui contre la maladie contre le cancer. Pendant 12 ans, elle organisa des quêtes en ville en faveur de la Ligue. Depuis 1973, elle fut atteinte quatre fois par cette maladie à des organes différents.
– A sa retraite, elle donna des cours de secourisme. Elle fut aussi déléguée de l’Education Nationale pour la maternelle Marcel Viaud.
– Elle passait le jeudi après midi le plus régulièrement possible dans les locaux du Secours Populaire pour la distribution de nourriture.
Pour toutes ces activités en ville en faveur des autres, après 60 années passées dans la ville de Châteaubriant, elle se savait connue. Mais avec humour, elle affirmait sans rire qu’elle était surtout connue à cause de sa 2 CV bleue et quand les gens lui demandaient « comment ça va ? », elle disait qu’ils pensaient plus à la 2CV qu’Ã elle même.
Ainsi fut Marthe essayant toujours d’être au service des autres avant de penser à elle.
(texte lu aux obsèques)
Retrouvez Marthe, Yvette, Andrée, Yannick dans l’article : nos maîtresses d’école, voir le site 4583-nos-maitresses-d-ecole.html
Ecrit le 6 juin 2018
Jean-Luc
Jean-Luc Stern, c’est une autre histoire. De passage à Châteaubriant, nous avions fait sa connaissance. Il nous avait raconté sa vie de SDF (Sans Domicile Fixe). Histoire d’une vie brisée après une longue période de travail, ’’un destin dont je suis entièrement responsable, moi seul’’ disait-il.
Louanges en rafale
(nous empruntons au Club de Mediapart, ce commentaire d’Yves Faucoup) : lire ici : voir le site YF
Quand un « grand capitaine d’industrie », Serge Dassault, longtemps perçu comme quelque peu nunuche, meurt, il a droit aux compliments du président de la République n’hésitant pas à dire que Serge Dassault a « consacré sa vie à développer un fleuron de l’industrie française », alors qu’il n’a pris la tête de Dassault qu’Ã 61 ans, et n’a quasiment rien fait avant.
On a eu droit aussi à l’entente cordiale entre Dassault et Lagardère. C dans l’air (propriété du groupe Lagardère) lui a rendu un hommage appuyé. Surtout par Yves Thréard (Le Figaro, employé de Dassault) et Catherine Nay (Europe 1, employée de Lagardère). Thréard, qui flirte avec la droite extrême tout en louant Macron, disait que Serge n’était « ni de droite ni de gauche », « un capitaliste » tout de même, « un génie », qui « aimait la chose publique » (mais peut-être pas les principes de la Res publica). Il était l’honnêteté même : Dassault ne versait pas de pots de vin, c’est pourquoi le Rafale se vendait mal !
C. Nay, qui, elle aussi, flirte avec la droite extrême [elle écrit dans Valeurs actuelles] tout en louant Macron, cherche à faire pleurer dans les chaumières : il vivait chichement et roulait dans une vieille Renault Espace affichant 200 000 km au compteur. A Corbeil, il passait ses journées avec des « Mamas africaines ». L’argent qu’il distribuait ce n’était pas pour acheter des voix, non, non, c’était par pure générosité. D’ailleurs, il donnait de l’argent à des gens qui n’étaient même pas inscrits sur les listes électorales. () Il est beau notre service public de l’audiovisuel avec de telles prestations !
(fin de citation)
En 2018, le magazine Forbes estime sa fortune à 19 milliards d’euros, ce qui le classe 4e parmi les milliardaires français.