Réorganisation
Rapprochement public-privé
un marché de dupes ?
Un malade est-il une personne humaine ?
Droit de réponse
Permanence d’accès aux soins : voir page 639
Réorganisation de l’offre de santé
Presque deux ans : c’est en effet en juillet 1998, après deux ans de négociations, qu’ont été signés les accords de réorganisation de l’offre de santé à Châteaubriant. Celle-ci s’appuie sur quatre piliers :
– Le Centre Hospitalier qui a tous les secteurs : cancérologie, maternité, pédiatrie et néonatologie, urgences, convalescents, réadaptation fonctionnelle (sauf la chirurgie)
– La Clinique Ste Marie, qui a l’exclusivité de la chirurgie, dans le cadre d’une concession de service public.
– La médecine de ville, sur tout le territoire de Châteaubriant, Nozay, et jusqu’Ã Grand Fougeray, Pouancé
– Et le centre de Radiologie de Béré
6 millions plus 1
A la suite de ces accords, applicables au 1er janvier 1999, l’ARH (agence régionale de l’hospitalisation) a accordé des moyens supplémentaires à l’hôpital : 6 millions de francs par an. Et le 9 mai 2000, quand le centre hospitalier de Châteaubriant a signé avec l’ARH un « contrat d’objectifs et de moyens » pour la période 2000-2002, il s’est vu attribuer 1 million de francs de plus par an.
Qu’est-ce qu’on en fait, de l’argent ?
Les 6 millions de francs accordés depuis juillet 98 ont permis de recruter 25 agents nouveaux, (essentiellement dans les fonctions d’infirmière, aide-soignante, assistante sociale, diététicienne), et de nombreux médecins en endocrinologie, cardiologie, cancérologie, gynécologie obstétrique, urgences. Au point de faire dire au Dr Grall, président de la Commission médicale : « Nous avons désormais une équipe nouvelle et considérablement rajeunie ».
Pour 3 ans
Le contrat d’objectifs et de moyens, signé le 9 mai 2000, définit de nouveaux objectifs pour les 3 ans à venir. En particulier :
– l’amélioration de la prise en charge des patients . Dans ce cadre il faut citer la création d’une consultation spécifique à la douleur chronique, le développement des soins palliatifs, la prévention de la maltraitance (des enfants comme des personnes âgées), la réduction des méfaits du tabac et de l’alcool
– le développement de la politique des personnes âgées à travers la mise en œuvre d’une coordination gérontologique associant la commune de Châteaubriant, les communes avoisinantes, et les établissements hospitaliers locaux comme Nozay et Pouancé. Mine de rien, le centre hospitalier de Châteaubriant prend en charge 210 personnes âgées.
– La participation à une politique de réseau concernant :
– L’alcoologie (Châteaubriant, Blain, Ancenis)
– La périnatalité (Châteaubriant et Nantes)
– L’hygiène hospitalière (12 établissements concernés)
– Et, bientôt, la télémédecine (médecine à distance), permettant à des médecins de se concerter, sur les cas difficiles, sans avoir besoin de faire des kilomètres pour trouver un lieu de réunion commun.
« De plus en plus, les hôpitaux élargissent leur champ d’action : ils ne sont plus centrés sur les soins seulement, mais sont coordonnateurs d’une politique de santé à l’échelle d’un territoire » a dit le directeur Jean Pierre PERON.
Le scanner
Selon le Dr Grall, le Contrat d’objectifs et de moyens est une étape et une dynamique. « Une étape dans la restructuration du site de Châteaubriant ». En effet, la prochaine réalisation devra être l’implantation du scanner, qui joue l’Arlésienne depuis tant d’années.
Jeunes et de qualité
Elément de la dynamique locale, le contrat d’objectifs et de moyens permet la venue de jeunes praticiens de qualité. Le Dr Grall a même parlé d’afflux. Pour lui, qui souhaite le développement des praticiens hospitaliers à temps plein, la nouvelle organisation de la santé sur le pôle castelbriantais a permis une adhésion de la population et des médecins libéraux. Au point de constater une augmentation des entrées en médecine (+ 42 %) et une augmentation des consultations externes.
écrit en janvier 2001
Rapprochement public-privé
« L’affaire est au point mort, nos efforts n’ont pas été payés de retour » a dit à plusieurs reprises la Direction de l’Hôpital lors des voeux au personnel, le 18 janvier 2001. La clef de l’énigme a été donnée par la CFDT dans un tract diffusé dans l’établissement :
Une ardoise de 800 000 F
« Le 3 janvier 2001, le PDG de la Clinique Sainte Marie a fait part au Directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH), des difficultés financières de son établissement. Il l’informait de sa décision de ne pas acquitter la facture concernant l’emploi, depuis mai 1999, de l’équivalent de 1,5 temps plein d’infirmier anesthésiste et d’un temps plein d’infirmière de bloc opératoire. La somme due s’élève à à 800 000 F environ. »
La CFDT rappelle qu’elle était et est toujours favorable à un rapprochement hôpital-clinique, sur un site unique, pour une offre de soin de qualité à la population, pour le maintien d’un service chirurgie à Châteaubriant et pour le maintien des emplois. Ce rapprochement a conduit à une séparation des activités :
– La chirurgie : à la Clinique
– Le reste à l’hôpital, notamment la médecine, la cancérologie, la maternité, les urgences, etc.
L’hôpital au chevet de la clinique
Abandonnant la chirurgie au profit de la clinique, l’hôpital a mis du personnel qualifié à disposition de la clinique (environ 2,5 salariés à temps plein). Il devait aussi réaménager ses propres locaux et construire des bâtiments neufs, pour que la clinique s’installe sur le site de l’hôpital, étant entendu que la construction serait prise en charge par l’hôpital et que la clinique paierait une location.
« La première pierre de cette construction a été descellée » a dit Philippe Gouaillier, CFDT, puisque la Clinique n’a pas tenu ses promesses, c’est-Ã -dire a refusé de payer les 2,5 salariés qu’elle a employés pendant 20 mois. « Qui nous garantit qu’elle accepterait, plus tard, de payer la location des locaux qu’elle occuperait ? »
Mais n’y avait-il pas eu engagement de la Clinique ? Oui et non. Oui, la Clinique avait discuté d’un projet d’accord avec l’hôpital, mais de correction en relecture, et de modification en différé, l’accord a été signé par l’hôpital et pas par la clinique. Et voilà ! On peut penser que, dans cette affaire le Directeur de l’hôpital et la présidente du Conseil d’Administration ont manqué de vigilance.
Il faut dire que la clinique est en mauvaise passe financière . « La clinique est malade mais pas moribonde » a dit son PDG à un personnel inquiet, qui n’est pas tenu au courant de ce qui se passe. Il est question d’une reprise de la clinique par un groupe financier, (anglais ?), des discussions seraient en cours. Mais si elles n’aboutissent pas ?
La CFDT a rencontré l’ARH (Agence régionale de l’hospitalisation) il y a quelques jours. Celle-ci, qui apparemment a mal suivi le dossier depuis quelques mois, s’est engagée à ce qu’il y ait de toutes façons une chirurgie à Châteaubriant : le schéma régional de santé des Pays de Loire ayant décidé qu’aucun malade ne devrait se trouver à plus de 40 km d’un centre chirurgical. La solution serait donc de recréer un pôle chirurgie à l’hôpital (ce qui signifierait la disparition de la Clinique), soit en embauchant des praticiens à temps plein, soit en bénéficiant de vacations régulières de chirurgiens des CHU de Nantes et d’Angers.
Et le personnel de la clinique ?
Evidemment, il se poserait un problème pour le personnel de la clinique. La CFDT de l’hôpital, qui est très proche du personnel de la Clinique, rappelle que l’ARH s’est engagée au maintien de l’emploi dans le secteur de la santé à Châteaubriant : il est donc évident que le personnel de la clinique devrait être repris à l’hôpital, d’autant plus que celui-ci va continuer à développer des activités nouvelles.
Pour l’instant, on ne sait rien de plus. Les 2,5 salariés de l’hôpital, non payés, ont été retirés de la clinique. Celle-ci travaille donc dans des conditions plus difficiles. Une spécialité n’est plus assurée : l’urologie (manque de chirurgien à la clinique), mais il reste la chirurgie viscérale, traumatologique, orthopédique, ophtalmologique et ORL.
La clinique, c’est évident, a du mal à recruter : personnel de base mal payé (il n’en est pas de même des chirurgiens qui, eux, sont payés à l’acte !), situation financière instable tant du côté des finances que du côté des locaux et de la mission de service public. D’ici avril 2001 dot être menée une démarche d’accréditation par l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation de la santé : état des locaux, pratiques médicales, personnel. Pour l’instant c’est le flou.
Mais comme dit la CFDT : la trêve des confiseurs est terminée, ceux qui se sont sucrés doivent rembourser !
(texte publié le 7 février 2001)
Le rapprochement hôpital clinique Ste Marie : un marché de dupes ?
Le partage des activités de soins entre l’hôpital et la clinique, décidé il y a près de deux ans, a provoqué des réactions de méfiance, parfois d’hostilité, de la part du personnel et de la population. La décision prise par l’Agence régionale de l’hospitalisation (A.R.H.) a été justifiée par un souci de rationaliser les offres de soins sur la région castelbriantaise pour économiser et optimiser les dépenses de la sécurité sociale ; admettons !
Nous apprenons aujourd’hui (relire la Mée du 24 janvier) que la convention négociée entre la Clinique Ste Marie et l’Hôpital n’est qu’un marché de dupes (la dupe étant le service public) et que 2,5 postes d’infirmiers mis à la disposition de la clinique pendant vingt mois n’ont pas été et ne seront pas remboursés à l’hôpital. On pourrait penser que la clinique sera traînée devant les tribunaux pour dette impayée ! Que non ! puisque la convention n’a jamais été signée par la clinique. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la direction de l’hôpital et la présidente du conseil d’administration ont fait preuve de légèreté ou de naïveté .
Pathologie ... clinique
La direction de l’hôpital a évidemment récupéré le personnel mis à disposition ; or de deux choses l’une : ou ce personnel n’était pas utile à la clinique (dans cas pourquoi l’avoir prêté ?) ou bien il était nécessaire à son fonctionnement et on ne peut qu’être inquiet sur les conditions de soins depuis son départ !
Il apparaît que les actionnaires de la clinique Ste Marie ne sont plus en mesure d’assurer leurs engagements financiers. Des bruits courent sur une éventuelle reprise par des fonds de pension anglais. Quand on sait que les fonds de pension qui circulent à travers le monde sont investis dans un but de rentabilité maximum, on peut penser que décidément la santé est devenue une marchandise (financée par la sécurité sociale !) et que les actionnaires chercheront à en tirer le meilleur profit : les salariés et les malades (actuels ou futurs) ont des raisons de s’inquiéter. D’autres rumeurs font état d’un autre repreneur : une grande banque française : si les banques s’intéressent à la santé, c’est qu’il y a de l’argent à faire ! Ce qui intéresserait cette banque, ce serait de « racheter » les lits de la clinique, de les supprimer s’ils ne sont pas assez rentables à Châteaubriant pour les « ouvrir » dans une grande ville où la rentabilité serait supérieure. Ainsi cette banque bien rurale pourrait vider le milieu rural des services de soins pour les déménager en milieu urbain (mais tout cela ne sont que des « on dit ») .
S’il apparaît que la Clinique Ste Marie n’est pas en mesure d’assurer ses engagements « de délégation de service public », il grand temps pour l’A.R.H. « d’opérer » et de décider de « réimplanter » la chirurgie dans l’hôpital tout en garantissant le réemploi du personnel (qui, lui, ne fait pas de profit sur la santé, vu le niveau des salaires !). Sinon les malades iront se faire opérer à Nantes ou Rennes .
Voilà un sujet de débat pour les prochaines élections municipales et comme des praticiens des deux secteurs figurent sur les deux listes de candidats, les Castelbriantais ne manqueront pas de les interroger.
Maurice Pucel
21 février 2001 :
Droit de réponse :
A la suite de l’article intitulé « Un marché de dupes » signé de Maurice Pucel et paru dans « La Mée » du 7 février 2001, nous avons reçu un « Droit de réponse » émanant du Directeur du Centre Hospitalier de Châteaubriant et de la présidente du Conseil d’Administration, qui dit ceci :
Droit de réponse
Le bilan que l’on peut tirer après 2 ans du rapprochement hôpital-clinique Ste Marie peut-il honnêtement se résumer à un marché de dupes ?
L’appréciation la plus susceptible de nous éclairer sur cette question, et la seule intéressante d’ailleurs, est celle portée par la population de Châteaubriant .
Que lui a apporté ce rapprochement ? Un considérable renforcement du système hospitalier public. Grâce à l’attribution de moyens budgétaires conséquentes : 8,5 millions de francs supplémentaires par an, trente emplois de personnel paramédical ont été créés, quinze médecins nouveaux ont été recrutés. Ceux-ci ont offert à la population l’accès à des disciplines peu ou pas développées à l’hôpital : endocrinologie, diabétologie, cancérologie, prise en charge de la douleur, soins palliatifs, gérontologie.
Des services déjà existants ont pris un essor considérable, tels la cardiologie, désormais dotée d’une unité de soins intensifs, la gastro-entérologie, la chirurgie gynécologique grâce à l’arrivée d’un nouveau chirurgien
De très nombreux patients, jusque là contraints à de fatigants déplacements, associés à des hospitalisations de plusieurs jours loin de leur famille, sont désormais traités à Châteaubriant souvent sans hospitalisation et en bénéficiant des mêmes compétences
Les patients du Pays de Châteaubriant ne s’y trompent pas. La fréquentation de l’hôpital s’accroît considérablement depuis deux ans ; en moyenne le nombre de séjours de patients et de consultations a augmenté de plus de 30 % et le taux de satisfaction mesuré est considérable.
Il faut être clair : rien de tout cela n’aurait été possible sans l’apport financier de l’Agence Régionale d’Hospitalisation (ARH) lié à l’engagement fort de l’hôpital et de la clinique Sainte Marie dans un projet médical commun ambitieux.
En ce qui concerne la participation des infirmiers anesthésistes et des infirmiers de bloc opératoire au fonctionnement de la clinique, il faut remettre les choses au point :
L’hôpital sera remboursé par la clinique des salaires de ses infirmiers. Cela a nécessité la mise en œuvre d’une procédure particulière, actuellement en cours. Il faut regretter la mauvaise appréciation par la clinique de cette situation plus nuisible à ses propres intérêts qu’Ã ceux de l’hôpital.
Au passage nous regrettons que La Mée, pour la troisième fois en un an, publie concernant l’hôpital, des faits, sans les vérifier. C’est la base pourtant du travail de journaliste.
En ce qui concerne la chirurgie, tout le monde œuvre actuellement à Châteaubriant, en relation avec l’Agence Régionale de l’Hospitalisation, pour que celle-ci continue à s’exercer dans un cadre conforme au service public.
Une dynamique est née il y a deux ans dans le domaine de la santé à Châteaubriant, il n’y a pas de raisons pour que la chirurgie ne continue pas à en bénéficier.
J.P. péron, Directeur
M. Buron, présidente
21 février 2001 :
précisions
Le directeur de l’hôpital et la présidente du conseil d’administration ont utilisé leur droit de réponse et apporté leur contribution au débat sur l’avenir du service public de la santé dans la région de Châteaubriant. Je voudrais faire quelques remarques :
– Je ne suis pas un journaliste mais un simple citoyen en bonne santé (mais un malade en puissance !) qui essaie de se faire une opinion en lisant la presse, sans avoir les moyens de vérifier les informations rapportées dans les journaux.
– Si le rapprochement hôpital-clinique a permis de développer et d’améliorer la qualité des soins à l’hôpital, on ne peut que s’en réjouir.
– Il est confirmé que la clinique n’a pas réglé les 800 000 F de salaires : si l’hôpital doit utiliser « une procédure particulière » pour se faire rembourser, cela augure mal de la future collaboration entre les deux secteurs.
– L’absence de signature de la convention entre la clinique et l’hôpital n’ayant pas été démentie, il apparaît que cette convention n’a pas été signée.
Maurice Pucel
21 février 2001 :
Note de la rédaction
La Mée a fait, beaucoup plus que ses confrères de la presse locale, une information complète sur les bénéfices que l’hôpital a retirés du rapprochement avec la Clinique. Le rôle d’un journal comme le nôtre n’est pas de se limiter aux propos tenus par la Direction. Il est, aussi, de donner la parole aux syndicalistes, et aux simples citoyens, même si leur questionnement dérange. Quitte à publier ensuite les précisions que souhaite apporter la Direction, quand elle le souhaite. C’est ça, aussi, la liberté d’expression, et la possibilité laissée aux « petits », aux « sans grade » d’exprimer un point de vue que la presse classique ne prend jamais en compte.
(été 2001)
Ca chauffe en ce moment à l’hôpital de Châteaubriant et le soleil d’été n’y est pas pour grand chose. Voilà ce qui se passe :
La clinique ne veut pas mettre des sous
La clinique Ste Marie, spécialisée en chirurgie, dit qu’elle n’a pas d’argent pour se construire des locaux neufs et adaptés aux nouvelles normes : on parle de 90 à 95 millions de francs à y mettre. Et les actionnaires, souvent âgés, ne veulent investir, paraît-il, qu’une vingtaine de millions de francs. On pourrait croire alors que la clinique (privée) devrait disparaître au profit de l’hôpital (public).
Sauf qu’il n’y a plus de chirurgie à l’hôpital : faute d’avoir pu trouver des chirurgiens. Ceux-ci, en effet, ont préféré choisir la clinique pour des raisons pécuniaires : des salaires supérieurs à ceux du public.
Mais voilà -t-il pas que la clinique elle aussi commence à avoir du mal à trouver des chirurgiens valables : certains d’entre eux ne veulent pas venir dans des petites structures comme les nôtres et, de plus, les obligations de service public les gênent, ils préféreraient travailler à la carte, sans contraintes d’horaires.
On tourne en rond
Alors, actuellement, on tourne en rond. Nul ne sait où on va. Le scanner, par exemple, est encore repoussé de six mois. Les locaux ne sont pas prêts. Ce qui se précise, par contre, c’est la convention qui sera signée entre l’hôpital et la société privée gérant le scanner. Selon la CFDT, ce sera tout simple, l’usage du scanner sera privé, et encore privé, toujours privé, sans créneau horaire pour l’hôpital.
Quant à la chirurgie : l’opération devient douloureuse. Il était prévu que la clinique viendrait s’installer sur le site de l’hôpital, à côté, mais sans se mélanger. C’est tout juste si la clinique ne demandait pas sa route à elle et son entrée à elle. Dame, on ne mélange pas les serviettes et les torchons.
Ouis mais, comme dit plus haut, la clinique ne veut pas mettre tant d’argent pour se construire des locaux neufs. Et l’hôpital n’a pas le droit, heureusement, de construire des locaux pour le privé. Donc voilà l’astuce : l’hôpital va louer une partie de ses propres locaux à la clinique et construire autre chose pour lui-même.
Ote toi de là que je m’y mette
Mais pour ça, il faut faire de la place. Un HENAURME bouleversement interne serait en prévision. La clinique prendrait l’actuel premier étage du secteur « mé-decine » de l’hôpital, et tous les services administratifs, et les locaux affectés aux consultations externes, et aux urgences, et le bloc opératoire qui serait agrandi.
Du coup, le service des urgences, s’en irait à la place de la maternité, le service gastrologie irait à la place de la cardiologie, la cardiologie piquerait la place du service de réadaptation fonctionnelle, la médecine interne et la cancérologie s’en iraient à la place du « moyen séjour » et il faudrait construire des bâtiments pour loger les services administratifs, pour créer un pôle psychiatrie et un pôle maternité+ pédiatrie. Vous voyez les bouleversements ? Ce serait à prendre ou à laisser, a dit le directeur de l’hôpital aux syndicalistes.
Ainsi, la clinique utiliserait les bâtiments de l’hôpital et c’est l’hôpital qui devrait emprunter pour se construire des bâtiments neufs. Indirectement c’est bien le secteur public qui paierait pour la clinique privée.
Rachetez-moi mes vieux bâtiments
Les actionnaires de la clinique souhaiteraient aussi que l’Hôpital leur rachète les bâtiments qu’elle occupe à présent. Du coup, l’hôpital y mettrait deux de ses services, le moyen séjour et la réadaptation fonctionnelle. Ces deux services ont des bâtiments tout neufs, ils n’ont guère que 7 ans, et bien équipés notamment en balnéothérapie, et il faudrait qu’ils aillent s’installer dans de vieux bâtiments sous prétexte que la clinique n’a pas de sous ? Ce serait contraire à tout ce qu’on nous raconte depuis des années : un pôle unique de santé pour Châteaubriant. Et qui dit pôle unique, dit « lieu unique » c’est évident.
Tout ceci est rapporté par les syndicats CGT, FO et CFDT mais aussi les administrateurs de l’hôpital qui assistent stupéfaits aux changements accélérés des projets. Actuellement un projet chasse l’autre et nul ne sait très bien où on va. Bref, ça va mal ! Et le pire, c’est qu’il faut que ça aille bien ! En effet, si la Clinique périclitait, cela aurait des conséquences importantes sur les services de l’hôpital. On conçoit mal, en effet, que les services de médecine puissent continuer à fonctionner s’il n’y a plus de chirurgie !
Pour le reste, heureusement, ça va bien ! notamment les urgences et la médecine, tout va pour le mieux à l’Hôpital où l’arrivée de nouveaux médecins, très qualifiés, attire les malades assurés d’y trouver des soins satisfaisants.
Que les malades se rassurent donc : les méandres administratifs ne mettent pas en péril la qualité des soins.
(écrit le 30 octobre 2002) :
Salle Roland Brochard
Roland Brochard, qui fut économe puis directeur de l’hôpital de Châteaubriant et qui a participé de très près à la construction du Centre Hospitalier actuel, s’est vu décerner, post mortem, une distinction honorifique : la salle du Conseil d’Administration portera désormais le nom de « salle Roland Brochard », décision prise à l’unanimité du Conseil d’Administration.
Le centre hospitalier lui-même n’a pas encore de nom. Des voix ont demandé, naguère, de lui donner le nom du Docteur Bernou, phtisiologue castelbriantais de renommée internationale et qui a dirigé pendant longtemps l’unité des Fougerays. Mais une certaine bourgeoisie tant à l’intérieur qu’Ã l’extérieur de l’hôpital s’y est opposée. L’homme n’était-il pas, dans les années 40, conseiller général de gauche et conseiller municipal à la Libération ? Bref le nom d’André Bernou a été récupéré par une officine privée et dans quelques années l’hôpital s’appellera sans doute « hôpital Xavier Hunault » .... mais post mortem !