Ecrit le 25 septembre 2019
Source : rumeur-publique.fr
1 Français sur 3 a été victime de discrimination au travail
Nanterre, le 4 septembre 2019 : d’après les résultats de l’étude The Workforce View in Europe 2019 réalisée par ADP auprès de près de 10"‰000 actifs, plus d’un tiers (36 %) des 1 410 salariés français interrogés estime avoir été discriminé sur le lieu de travail !
L’enquête révèle que l’âge serait le premier critère de traitement inéquitable en France, cité par plus d’un tiers des répondants qui se sont déjà sentis discriminés, suivi par le genre, le cursus, le parcours, l’apparence, l’origine ethnique et la religion qui sont également cités par les salariés.
Comme on peut l’imaginer, l’âge est plutôt un problème réservé aux aînés ; en effet, 22 % déclarent avoir été confrontés à ce problème contre 14 % des moins de 25 ans. Pour ces derniers, l’âge est aussi discriminant que leur apparence (14 %).
Informaticiens et artistes :
des professions plus concernées
Au niveau des secteurs d’activité, certains semblent plus touchés que d’autres. Dans le secteur IT (Technologies de l’Information), où 47 % des salariés se sont sentis discriminés, 12 % l’ont été à cause de leur apparence et 11 % à cause de leur cursus de formation.
Dans le secteur culturel, 46 % des travailleurs déclarent avoir été victimes de discrimination, notamment à cause de leurs origines ethniques et de leur genre.
Une discrimination bien présente en Europe
A l’échelle européenne, les salariés Britanniques sont ceux qui se sont sentis les plus discriminés (38 %) ; suivent ensuite les Français (35 %) puis les Italiens (34 %). A contrario, seuls 18 % des néerlandais déclarent avoir été victimes de discrimination au travail.
Même si le sentiment de discrimination demeure à des niveaux globalement importants en Europe (30 %), il est encourageant de constater une baisse de 4 % de la moyenne européenne par rapport à l’année dernière.
Carlos Fontelas De Carvalho, président d’ADP en France et en Suisse, déclare : « »‰Avec l’allongement de la durée de vie et le recul de l’âge de la retraite, nous voyons pour la première fois cinq générations travailler côte à côte dans nos entreprises. Pour les employeurs c’est une opportunité fantastique de tirer parti des compétences de toutes les classes d’âge et un vrai défi de gestion du capital humain de les faire travailler ensemble de la façon la plus efficiente possible.
Les inégalités de traitement liées à l’âge doivent être prises en compte par les employeurs - au même titre que les disparités salariales entre hommes et femmes qui sont désormais mesurées et encadrées par la loi. Pour y arriver, il est important que les entreprises puissent mettre en place des outils dédiés pour mesurer les différents écarts, de rémunération bien sûr, mais aussi en termes de formation ou d’évolution professionnelle. Le fait de constater certains écarts qui ne sont pas immédiatement visibles permet d’intervenir en amont ou encore de démontrer que ce qui peut parfois être ressenti n’est pas toujours conforme à la réalité des situations dans les organisations. ".
A propos de l’étude :
Le rapport « The Workforce View in Europe 2019 » étudie les comportements et l’état d’esprit des salariés face au monde du travail actuel ainsi que leurs attentes vis-Ã -vis de leur futur environnement de travail. Les recherches ont été menées en octobre 2018 par Opinion Matters, agence indépendante d’études de marché. L’échantillon représente 10 585 salariés dans huit pays à travers l’Europe : France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suisse et Royaume-Uni.
Plusieurs conclusions émergent parmi les tendances positives dans le monde du travail :
Écart de rémunération entre hommes et femmes : 75 % des enquêtés penseraient à quitter leur travail si leur employeur n’accordait pas un salaire égal aux hommes et aux femmes. du moins c’est ce qu’ils disent !
Être indépendant n’a plus le vent en poupe : le nombre de collaborateurs envisageant sérieusement de devenir indépendant a chuté de 11 points de pourcentage depuis 2016.
La confiance en leurs compétences revient parmi les travailleurs plus âgés, mais les salariés plus jeunes se demandent s’ils ont les aptitudes nécessaires pour réussir au travail à l’heure actuelle.
Service-Public
Le site internet Service Public donne des indications sur la marche à suivre en cas de discrimination au travail, notamment : que faire dans l’urgence ? Recours contre une discrimination. Voir ici :
voir le site vosdroits
Le défenseur des Droits
Selon le rapport du défenseur des droits rendu public le 12 mars dernier, l’institution a été saisie à 5631 reprises de cas de discriminations en 2018. Arrivent en tête les discriminations liées au handicap (23%), puis à l’origine ethnique (14,7%) et à l’état de santé (10,5%). A l’instar des années précédentes, c’est dans l’emploi que ces cas de discriminations sont les plus nombreux.
Le défenseur n’hésite pas à utiliser, et même à promouvoir, le concept de « harcèlement discriminatoire » qui associe le harcèlement et l’un des critères de discrimination interdit par la loi. Il doit être également être porté atteinte à la dignité de la victime ou être créé à son encontre un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.
Sans le savoir
Si les discriminations peuvent parfois être la manifestation d’une volonté assumée et consciente de désavantager une ou plusieurs personnes, les traitements discriminatoires peuvent aussi ne pas être intentionnels. Ils sont ainsi souvent le résultat des stéréotypes et préjugés mobilisés inconsciemment par les personnes qui participent au recrutement. Ces présupposés, socialement construits, viennent limiter les
choix et opportunités des individus dans la recherche d’un emploi (et ce, même dès les premières orientations scolaires) et les
empêchent d’accéder à certains postes (« plafond de verre », métiers genrés ou ethnicisés, etc.). Des procédures de recrutement opaques, subjectives, non formalisées, des choix fondés sur des impressions, peuvent s’apparenter à des pratiques discriminatoires. Parallèlement, le développement d’outils numériques, voire
d’algorithmes, qui conduisent à sélectionner des candidatures sur des critères difficilement identifiables, peut accroître involontairement le phénomène des discriminations à l’embauche.
Le défenseur des droits a publié un « Guide pour un recrutement sans discrimination ». On peut le trouver sur internet.