Ecrit le 2 décembre 2009
Travailleurs sans papiers
Libération.fr du 23/11 : Plusieurs dizaines de travailleurs sans-papiers occupent le chantier de la tour First à la défense, dirigé par Bouygues-Construction pour réclamer leur régularisation.
Une partie des manifestants est installée autour du chantier tandis que d’autres occupent les préfabriqués, sans que leur action n’interrompe les travaux
Plusieurs sans-papiers affirment qu’ils travaillent sur ce chantier. « Les employeurs savent qu’on est des sans-papiers. On veut une circulaire du gouvernement avec des critères simples pour être régularisés », a déclaré l’un d’eux.
Environ 300 travailleurs sans papiers avaient déjà occupé le 2 novembre les préfabriqués situés sur ce chantier, avant d’être évacués quelques heures plus tard par les forces de l’ordre.
« Lors de la précédente occupation, nous avons été évacués sans aucune décision de justice, ce qui était une atteinte au droit de grève. Il faut savoir que dans le bâtiment public, 70% de l’activité est sous-traitée. Et plus on descend bas dans la sous-traitance, plus on trouve des travailleurs sans papiers » explique Oliver Villeret, de l’union départementale CGT de Paris.
Cette occupation s’inscrit dans le mouvement national d’action lancé depuis le 13 octobre sur des sites tels que les chantiers, restaurants ou entreprises de nettoyage, des secteurs qui emploient de nombreux sans-papiers.
Le ministre du Travail, Xavier Darcos, a annoncé que les préfets pourront prononcer la « fermeture administrative » des entreprises employant des travailleurs sans papiers.
Debout les SDF !
Rue89.fr du 26/11 : la ville de Paris ne manque pas d’idées pour empêcher les SDF de s’asseoir. Piques, galets, découpes se multiplient : des « réponses silencieuses » à la précarité. Nous les avons appelés les « anti-sites ». Ces excroissances architecturales, qui se multiplient depuis plusieurs années, forment un éventail de propositions concrètes, de réponses silencieuses (privées, collectives, publiques) et paradoxales face au problème de la précarité.
Discrète afin de ne pas éveiller notre mauvaise conscience, parfois dangereuse pour les plus pragmatiques, teintée d’esthétisme en feinte décorative, ou simplement efficace, la riposte est ordonnée, inédite. Elle condamne radicalement l’accès de l’espace qu’elle occupe, ces ilots non-identifiés, de toute réappropriation par les indésirables.
Ndlr : vous avez dit apartheid ?
Abus sexuels
LaCroix.fr du 26/11 : Terrible, la conclusion d’un rapport publié le 26/11 en Irlande est sans appel sur la responsabilité de la hiérarchie catholique face aux abus d’enfants. Jusqu’en 2003, celle-ci n’a pas mis en place les mesures nécessaires pour faire face au scandale. c’est désormais le cas, et les autorités reconnaissent que l’archevêque actuel de Dublin a joué le jeu de la transparence []
Couvrant 30 années, à partir de 1975, et consacré uniquement au diocèse de Dublin, le rapport se penche sur le cas de 46 prêtres accusés de pédophilie sur 320 enfants. Quatorze des prêtres sont décédés, les autres encore en vie.
« La préoccupation de l’archevêché de Dublin () au moins jusqu’au milieu des années 1990 était le maintien du secret, éviter le scandale, la protection de la réputation de l’Église, et la préservation de ses biens. Toutes les autres considérations, y compris le bien-être des enfants et la justice pour les victimes, étaient subordonnées à ces priorités. » []
Le rapport accuse aussi l’Église d’avoir été très longue à réagir, même quand le scandale est devenu public. []
La police n’échappe pas à la critique. Le rapport souligne qu’elle a souvent refusé d’enquêter sur des plaintes concernant les religieux. « Il y avait une culture de déférence envers l’Église », reconnaît l’actuel ministre de la justice. []
Ndlr : dieu reconnaîtra-t-il les siens ?
Dubaï en faillite ?
Libération.fr du 26/11 : Incapable de rembourser ses dettes, l’émirat, dépourvu de pétrole, donne des sueurs froides aux marchés financiers internationaux. Dubaï fait trembler plusieurs marchés financiers internationaux et provoque une chute des obligations islamiques au lendemain de l’annonce de son incapacité d’honorer à temps une partie de sa dette. []
L’émirat, touché de plein fouet par la crise financière après des années de boom, avait annoncé la veille son intention de demander aux créanciers du conglomérat Dubai World, qui contrôle le géant de l’immobilier Nakheel, de surseoir de 6 mois au paiement de la dette arrivée à maturité.[] La dette totale de Dubaï était estimée à 80 milliards de dollars en 2008, dont 70 milliards de dollars à la charge des compagnies publiques.
« Le marché s’était habitué à l’idée de la dette de Dubaï et s’attendait à un règlement de la dette de Nakheel en décembre 2009 », a déclaré à l’AFP Monica Malik, économiste de la banque EFG-Hermes. « Les obligations de Dubaï pour 2010-2011 sont déjà importantes » : Dubaï devrait régler 13 milliards de dollars de dettes en 2010 et 19,5 milliards en 2011.
Paradoxalement, l’annonce de Dubaï suit celle du lancement réussi d’une tranche de 5 milliards de dollars de bons de trésor au profit de l’émirat qui a été totalement souscrite par deux banques d’Abou Dhabi. Cette tranche fait partie d’une enveloppe de 20 milliards de dollars, dont la moitié a été souscrite il y a quelques mois par la banque centrale des Émirats arabes unis, ce qui a été interprété comme un signe de soutien d’Abou Dhabi.[]
Ndlr : à Dubaï, on n’a pas de pétrole, mais on a des idéesfinancières !
l’affaire Julien Coupat
NouvelObs.com du 25/11 : Les avocats de Julien Coupat et des personnes mises en examen dans l’affaire des sabotages de lignes TGV, ont dénoncé un « florilège de manipulations ».
« On est au-delà de la déloyauté, on est dans des présomptions très sérieuses de la falsification sinon de la fabrication de preuves », a déclaré Me William Bourdon lors d’une conférence de presse. « Au-delà de l’absence de charges, du fiasco judiciaire, on est dans le scandale judiciaire, dans le scandale d’État », a-t-il estimé.
Me Thierry lévy, autre avocat de Julien Coupat, a de son côté affirmé : « on est arrivé à un point où l’authenticité des procès-verbaux de la police judiciaire est suspecte ».
Les avocats citent notamment un témoignage anonyme et très à charge fait par un paysan « sous X » le 14 novembre 2008, trois jours après les interpellations. Ce témoin a à nouveau déposé, cette fois sous sa réelle identité, un mois plus tard et son témoignage allait « radicalement à l’encontre des propos » tenus alors.
Autre élément troublant : la filature du couple, mise en place par la police, le soir du sabotage, indique qu’il s’est écoulé dix minutes entre les deux points de stationnement (de la voiture de Julien Coupat, ndlr). « Or la distance parcourue étant de 26,6 kilomètres, la vitesse moyenne de la voiture aurait dû être de 159,6 km/h. ». Sur des petites routes de campagne ! Un exploit ! estiment les avocats de J.Coupat.
Ecrit le 9 décembre 2009
démission
Libération.fr du 30/11 : Il n’y a pas que les salariés qui souffrent à France télécom. Les médecins du travail, eux aussi, en ont marre de ne pas voir leur travail reconnu et d’assister, impuissants, à la série de suicides ayant cours au sein de l’opérateur. A Grenoble, une médecin a ainsi démissionné début novembre, déplorant dans une lettre adressée à sa direction l’impossibilité pour elle de venir en aide aux « salariés en souffrance » :
« Durant ces deux années d’exercice, je n’ai pu faire que le constat d’une adaptation forcée de l’homme au travail, suite à des fermetures de service, des suppressions de postes de travail, des mutations fonctionnelles ou géographiques imposées, raconte la professionnelle de santé. Les demandes de reclassement ou d’aménagement de postes de travail que j’ai pu faire sont souvent restées sans réponse écrite et motivée. »
Ces derniers mois, « entre cinq et dix autres de ses confrères ont jeté l’éponge pour des motifs similaires ».
Ndlr : c’est France télécon ?
Maux en bouteilles
Courrierinternational.com du 02/12 : Pour les vingt-cinq ans de la catastrophe industrielle qui a touché la capitale du Madhya Pradesh, les Yes Men, professionnels britanniques du canular, ont lancé la « B’eau Pal » , une bouteille d’eau contaminée. Une façon satirique de dénoncer le comportement du groupe chimique Dow, qui refuse d’assumer ses responsabilités. []
Les Londoniens ont naturellement dit non à l’eau de B’eau Pal, où des polluants comme le dichlorométhane, le tétrachlorure de méthane et le chloroforme étaient présentés comme des éléments « nutritifs » . Mais l’idée a permis d’attirer l’attention sur l’explosion de l’usine Union Carbide de Bhopal, dans la nuit du 3 décembre 1984. Un drame qui, depuis vingt-cinq ans, n’en finit pas d’agiter l’Inde. []
Ndlr : mais qui s’en souvient encore ?
Le gros rouge qui tache
Rue89 du 03/12 : Jusque-là , le pouvoir se félicitait de son idée de débat sur l’identité nationale, lancé depuis la case « immi-gration ». Cela marchait comme sur des roulettes. Malgré quelques protestations contre les arrière-pensées électorales de l’Élysée, le débat a « mordu » dans l’opinion et a pris de l’ampleur. [ ]
L’objectif de Nicolas Sarkozy est de consolider les positions qu’il a prises en 2002 sur l’électorat traditionnel du Front national, en vue des Régionales. Et pour y parvenir, il n’hésite pas à aiguillonner ses lieutenants. Sur l’immigration, leur a-t-il déclaré, « allez y à fond la caisse » ! Sur l’identité nationale, il leur a lancé : « Je veux du gros rouge qui tache » (traduire : ciblez les milieux populaires : Mariages gris, burqa, expulsions et couvre-feu tout est bon pour nourrir les passions.
Problème, le gros rouge tache plus fort que prévu. Il éclabousse. L’affaire des minarets suisses, imprévue, a libéré la parole. La xénophobie suinte sur le site mis en place par le ministère. Un maire UMP peut même déclarer sans honte qu’il est « temps de réagir » pour ne pas « se faire bouffer » par ces « dix millions » (il ne les nomme pas) que l’on « paye à ne rien foutre » Ajoutez à cela l’apparition de sondages sur les mosquées, et le tableau est complet.
Tel le docteur Frankenstein, la droite voit sa créature prendre son autonomie et détruire tout sur son passage. Conçue pour siphonner les voix du Front national, elle vient gonfler l’extrême-droite dans les têtes d’abord, en attendant de gagner le fond des urnes en 2010. La machine, devenue folle, se retourne contre ses créateurs : elle fabrique désormais du FN , du bon gros FN qui tache.
Transparence
L’Expansion.com du 02/12 : Le conseiller spécial de l’Élysée Henri Guaino a refusé de confirmer le salaire de plus de 290.000 €/an que lui attribue le Canard enchaîné.
« Je ne réponds pas du tout à ce genre de questions », a déclaré M. Guaino interrogé sur France Inter. « J’ai un salaire qui est déclaré au fisc, qui est conforme aux règles de la fonction publique, je n’ai rien à rajouter là -dessus, je n’entrerai pas dans ce débat », a-t-il ajouté dénonçant « cette espèce de transparence totalitaire, mesquine ». []
Ndlr : c’est vraiment un conseiller très spécial
Greenpeace
Leparisien.fr du 02/12 : Les mesures de sécurité vont être renforcées à l’Assemblée après le coup d’éclat de Greenpeace : des militants de cette organisation sont parvenus dans l’après-midi à perturber le débat sur la prochaine conférence de Copenhague. Au moment où le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, achevait son discours, une bonne dizaine de militants, assis dans les tribunes du public, ont retiré leurs vêtements pour exhiber des tee-shirts noirs siglés « Greenpeace » et arboré des banderoles jaunes indiquant « Aux actes, monsieur le président ».
Une militante a réussi à descendre, via une corde, jusque dans l’hémicycle au niveau des travées des députés UMP. Elle a été évacuée manu militari tout comme les autres manifestants.
Les députés Verts Noë l Mamère et Yves Cochet ont applaudi l’initiative de Greenpeace, avant de réfuter l’accusation de complicité portée contre eux par des députés UMP et NC. Le patron des députés NC François Sauvadet a dénoncé des « pratiques de voyous au sein de l’hémicycle », avant d’annoncer qu’il demanderait des sanctions contre les élus écologistes, citant nommément Noë l Mamère.
Bernard Accoyer annonce le dépôt de deux plaintes.[] Ndlr : Dieu merci, Ben Laden et le mollah Omar n’étaient pas là !
La Bretagne, l’usine agricole la plus polluante d’Europe ?
lePoint.fr du 02/12 : [] la plus grande usine agricole de France - et sans doute d’Europe - pollue un océan au vu et au su de tous ! Nous parlons bien de la Bretagne qui élève 60 % des cochons français, 45 % des volailles, 25 % des vaches laitières et 30 % des gros bovins. Sans compter artichauts, pommes de terre et autres céréales ! Cette usine en plein air rejette un tel océan de nitrates que la voilà cernée par une muraille d’algues vertes.
Par crainte de fâcher le fier Breton, l’État français n’a jamais osé lui imposer le traitement de cheval nécessaire. Seuls de timides programmes d’action « directives nitrates » se succèdent depuis 13 ans sans que la muraille verte en semble ébranlée.
L’État paie aujourd’hui son incurie : la cour administrative d’appel de Nantes a confirmé sa responsabilité dans le développement des marées vertes bretonnes depuis trente ans. Cet arrêt intervient après de multiples condamnations de la France par la justice européenne pour violation manifeste des directives européennes sur la protection de l’environnement.
désormais, les associations environnementales, soutenues par de plus en plus de Bretons, mettent Paris au pied de la muraille verte : il est temps de nettoyer les écuries d’Augias en renonçant au modèle agricole breton, effroyablement ruineux pour l’environnement et pour les agriculteurs eux-mêmes. La « rupture présidentielle » prônée par N.Sarkozy doit trouver là un merveilleux champ d’opération. Il faut sauver la Bretagne malgré elle.
Thierry Dereux, président de Côtes-d’Armor Nature Environnement conseille : « Il faut aider les agriculteurs à réorienter en profondeur leurs activités, dans une perspective de désindustrialisation des productions animales. » Tout est bon dans le cochon, sauf les nitrates de son lisier...