Ecrit le 4 mars 2020
Beaucoup d’associations profitent du temps électoral (où les élus sont plus attentifs) pour exprimer leurs propositions, en espérant que cela fasse -un peu- avancer les choses.
L’humanité est aujourd’hui confrontée à une crise économique, écologique et sociale sans précédent. Elle prend progressivement conscience que son avenir est en jeu si elle ne remet pas en question ses modes de production et de consommation, l’utilisation des ressources et leur partage. Cette crise n’est pas une fatalité, car jamais dans notre histoire nous n’avons disposé d’autant d’outils de connaissance, d’information et d’action.
Les collectivités jouent un rôle majeur pour la mise en œuvre de solutions à l’échelle locale. c’est pourquoi les élus sont des acteurs clés car elles et ils sont au plus près des citoyens, sans qui la transition écologique ne pourra se faire.
La conscience écologique est bien répandue en France selon les dernières études sociologiques. Cependant il reste à passer le cap du changement jusque dans les moindres des pratiques, des gestes et des habitudes. Pour cela l’information seule, encore moins l’injonction, ne sont pas efficaces. L’éducation à l’environnement doit être accessible à tous et donc portée par une politique publique portant sur la biodiversité, le climat, les déchets, l’alimentation, l’air, l’eau, le littoral, l’énergie, la mobilité
Cela consiste par exemple à aider les habitants à adhérer à des programmes de collecte sélective, les encourager à participer à la vie de la commune, faire connaître les consommations locales, promouvoir les sources d’énergie issues du territoire local, encourager la découverte de la nature de proximité, supprimer les produits phytosanitaires dans la ville, systématiser les espaces aux transports doux
L’éducation à l’environnement et au développement durable est une éducation qui met au premier plan les valeurs de coopération, solidarité, respect de la vie humaine et non humaine, et qui a pour finalité la responsabilisation et l’engagement des citoyens dans l’action. Plutôt que de subir les crises en baissant les bras, les citoyens retrouveront le sens de l’avenir et d’un horizon espéré.
Bretagne Vivante fait sept propositions et en décline les modalités :
1 - Inscrire l’éducation à l’environnement dans les objectifs de la commune et des intercommunalités.
2 - s’appuyer sur les associations locales, privilégier des partenariats sur le long terme. Faire le choix de soutenir financièrement les associations pour ce qu’elles sont et pas uniquement pour ce qu’elles font. La culture de l’efficacité immédiate est contre-productive et source de tensions.
3 - décloisonner les actions et promouvoir la culture du « faire ensemble ». Plus que tout, notre société a besoin d’une intelligence « horizontale », une intelligence collective nourrie par la compréhension, la concertation, la coopération des acteurs. Il s’agit d’encourager les acteurs locaux (qui souvent ne se connaissent pas) à ne pas rester en face à face dans la parole, mais à se retrouver côte à côte dans des réalisations.
4 - Faire de l’éducation à l’environnement à partir des axes stratégiques de la commune, par exemple dans le cadre des événements culturels et festifs et en reliant la question de l’éducation à l’environnement aux problématiques sociales.
5 - Amplifier l’éducation à l’environnement dans les temps scolaires, périscolaires et de loisirs. Par exemple : récupération de l’eau de pluie, pose de capteurs solaires, pose de nichoirs, jardin, hôtel à insectes, mise en place du tri, recyclage, réduction du gaspillage alimentaire...
6 - Remplacer les relations de marché public par des conventionnements de partenariat pluri-annuels.
Les marchés publics réduisent l’expression citoyenne des habitants. Ils font des associations des exécutants et atténuent leur rôle de médiateurs de la société civile et d’acteurs du débat public. Ils découragent l’investissement des bénévoles.
La subvention laisse toute latitude à la collectivité publique pour orienter son soutien vers les activités menées par les associations qui correspondent à son projet politique. Bien que l’initiative soit privée, la collectivité conserve le pouvoir d’affectation des fonds. Elle est garante d’une certaine souplesse et adaptation dans la mise en œuvre d’une action en fonction des besoins du public visé.
L’ensemble des dispositifs de contrôle d’une convention de subvention assure la
transparence de l’usage de fonds publics.
Par la subvention, les élus locaux encouragent les innovations sociales et collectives, soutiennent l’engagement bénévole des habitants de leur territoire, tout en respectant la forme, la spécificité et l’indépendance des structures associatives. Elle favorisent l’ancrage local des structures bénéficiaires.
7 - Communiquer et valoriser ce qui est fait et ceux qui font. Rendre visible les actions participe encore à la diffusion des idées et à la « contagion » positive dans la population. Une communication réussie donne l’envie et embarque de nouveaux citoyens dans la transition écologique.