Ecrit le 4 mars 2020
La précarité menstruelle
La précarité menstruelle concerne près de 2 millions de femmes en France qui, tous les mois lorsqu’elles ont leurs règles, rencontrent des difficultés financières à se procurer des protections hygiéniques. Ce phénomène qui demeure encore tabou, isole des filles et des femmes, les exclut et met leur santé en danger.
Le département de Loire-Atlantique est l’un des premiers départements de France à s’engager dans la lutte contre la précarité menstruelle, véritable enjeu de santé publique. Il passe à l’action dès cette année pour briser les tabous liés aux règles, sensibiliser toutes les générations et accompagner les jeunes filles dès le collège ainsi que les femmes en situation de précarité.
c’est l’aboutissement d’un long combat. Au 1er janvier 2016, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) a été baissée à 5,5 % sur les protections périodiques, alors qu’elles étaient jusqu’Ã présent taxées à 20 %, autant que les produits de luxe.
Bien que les situations personnelles varient, les premières règles apparaissent généralement entre 11 et 14 ans (13,1 ans d’âge médian) et se poursuivent jusqu’Ã la ménopause, qui survient entre 45 et 55 ans, avec une médiane autour de 51 ans. Les femmes ont donc leurs règles durant trente-neuf ans : soit, avec des cycles de 28 jours en moyenne, jusqu’Ã environ 500 fois dans une vie. En France, l’ensemble des femmes de 13 à 51 ans correspond à 15,5 millions de personnes, soit près d’un quart de la population totale en 2018. « Le coût fluctue en fonction de la quantité de sang perdu et de protections utilisées par mois, des périodes d’aménorrhée (grossesse, maladie, utilisation de la pilule en continu), mais aussi du prix des soins gynécologiques et des médicaments, des médecines alternatives (ostéopathie, acupuncture) des sous-vêtements et linges tachés, des protections périodiques choisies ». Le journal Le Monde estime le coût à 5000 € voire 7000 € pour une vie de femme.
La « précarité menstruelle » touche en premier lieu :
« ¢ les personnes sans domicile fixe. Pour ces femmes, le coût d’achat des protections se mêle à la difficulté d’accéder à des lieux d’hygiène. »¢ les étudiantes pauvres.
"¢ les femmes les plus précaires
La décision du Conseil départemental est donc une mesure de justice sociale.
En Ecosse
c’est un premier pas vers la gratuité des protections hygiéniques pour les femmes. c’est également une première dans le monde : en Écosse, le Parlement autonome a voté mardi 25 février en première lecture la proposition de loi prévoyant la distribution gratuite des tampons et serviettes hygiéniques. La mesure a été approuvée par 112 députés et n’a fait face à aucune opposition, seulement une abstention a été enregistrée.
Disponibles dans les pharmacies, clubs de jeunesse et centres locaux, le coût de cette mesure s’élève à 28 millions d’euros par an. Selon la députée Monica Lennon, à l’origine du projet de loi, « il s’agit de produits de base, et pas une seule femme en Écosse ne devrait avoir à vivre sans protections périodiques ».