Ecrit le 13 novembre 2002
L’étoile du berger
Dans le compte-rendu de la réunion de la Communauté de Communes du Castelbriantais du 14 octobre 2002, La Mée a été amenée à poser un certain nombre de questions sur l’association « L’Etoile du Berger » qui veut construire un « foyer de vie » à Petit Auverné. Si les élus de la CCC étaient soucieux de démocratie, ils auraient expliqué, à destination des citoyens présents dans la salle, de quoi il s’agissait. Mais ils ne l’ont pas fait.
L’association « Etoile du berger » a été fondée en janvier 1999 par un groupe de parents de jeunes handicapés mentaux et quelques amis, dans le but d’ouvrir un « foyer de vie » pour adultes handicapés mentaux à Châteaubriant. Le projet n’a pas eu le temps d’aboutir avec la municipalité précédente. La nouvelle municipalité avait promis un terrain à Châteaubriant mais n’en a sans doute pas trouvé. La municipalité d’Erbray a été sollicitée, les choses auraient pu se faire mais quelque chose a coincé du côté de la CCC . Finalement, c’est sur Le Petit Auverné qu’un terrain a été trouvé. Passons sur certains petits détails ... Finalement la CCC a attribué une subvention de 15 000 € pour que l’association fasse l’acquisition des terrains qu’elle souhaite. Suggérons à la CCC de faire elle-même l’acquisition des terrains, au prix fixé par les Domaines et de rétrocéder le tout à l’association, comme cela se fait le plus souvent. Cela permettrait plus sûrement de rester dans l’enveloppe de 15 000 €.
L’Etoile du Berger souhaite faire un foyer de vie non-confessionnel, ouvert à tous, mais prenant en compte la personne handicapée mentale dans toutes ses dimensions (y compris sa dimension spirituelle) « par des prises en charges et des propositions adaptées ». Les initiateurs de ce projet se réclament clairement d’une inspiration chrétienne en ce qui les concerne personnellement, mais ne souhaitent pas l’imposer à leurs futurs résidents, même s’ils parlent d’y « vivre l’amitié dans un climat chrétien » ( !) et s’ils prévoient d’y réserver un « oratoire » ( !). Il est cependant bien précisé que « il n’est pas nécessaire d’être d’une confession particulière pour entrer au foyer »
Ces résidents seraient des personnes de plus de 20 ans, n’ayant pas accès au CAT (centre d’aide par le travail), atteintes d’un handicap mental sans troubles associés. Cela peut répondre aux désirs des parents vieillissants qui cherchent un placement pour leur enfant . Il est prévu un foyer de vie de petite dimension (10 résidents dont 1 en accueil temporaire) avec maintien du lien familial par un retour dans la famille un week-end sur deux.
L’une des priorités du foyer sera de faciliter l’insertion sociale, par de nombreuses animations, sorties culturelles, participation aux activités locales, et surtout par la présence de bénévoles qui contribueront à cette insertion dans la vie communale.
« Une attention particulière sera apportée pour maintenir un lien fort entre les résidents et leurs familles : invitation aux fêtes, accueil des familles et des amis des résidents »
Evidemment, l’implantation à Châteaubriant aurait donné plus de possibilités de sorties et d’activités, mais le choix d’une petite commune présente d’autres avantages pour des activités en lien avec la nature par exemple.
Le financement du foyer sera assuré par la participation des résidents prise sur l’allocation d’adulte handicapé, par une allocation logement et par un prix de journée. Il est prévu de ne rien demander aux familles.
Le personnel devra avoir toutes les qualifications requises et les démarches sont en cours pour obtenir les agréments nécessaires auprès des organismes sociaux.
Enfin il est prévu que la construction se fera par l’Office HLM.
délai d’ouverture : deux ans environ.
Note du 1er décembre 2004
Questions
L’association « Etoile du Berger » a le projet de construire un foyer de vie de 12 places, pour personnes déficientes intellectuelles âgées de 20 à 60 ans. Mais le Conseil Général [séance du 4 novembre 2004] a estimé que ce projet présente « un caractère confessionnel qui ne répond pas à l’obligation de neutralité d’un service public ». « Il est à craindre que la réglementation du droit du travail ne soit pas respectée par l’obligation de pratique religieuse exigée pour le recrutement du personnel ». Le coût annuel de fonctionnement de ce foyer est évalué à 124,52 € par jour, « dépassement de 6 % du coût plafond fixé par le Conseil Général pour les investissements, et ratio en personnel trop important ». En conséquence, le Conseil Général réserve sa décision d’habilitation à l’aide sociale.