Ecrit le 19 mai 2004 :
ADAPEI 2004
le foyer d’hébergement
reconstruit en fin 2005 ?
Vendredi 7 mai 2004, Pierre URVOY, président de l’ADAPEI (association des Amis et Parents de l’enfance inadaptée) ouvre l’assemblée générale annuelle de cette association qui va fêter, cette année, le 40e anniversaire de sa présence sur le Pays de Châteaubriant .
Au cours de l’année 2003 , l’ADAPEI a poursuivi ses actions de sensibilisation de l’opinion et des pouvoirs publics.
En France, plus de 10 000 enfants et adolescents sont en attente d’une scolarisation adaptée à leurs besoins.
10 000 personnes gravement handicapées ne bénéficient pas des structures d’accueil nécessaires à leur prise en charge
20 000 personnes attendent une place dans une structure de travail protégé. Des milliers de personnes handicapées, notamment sous mesure de protection juridique, disposent de ressources qui les placent en dessous du seuil de pauvreté, des familles sont déstructurées et certaines sont contraintes d’arrêter leurs activités professionnelles, pour trouver des solutions d’accueil pour leur enfant...
L’ADAPEI veut permettre à chaque personne handicapée mentale et à chaque famille concernée de vivre dignement avec et parmi les autres ! « Les limitations budgétaires sévères que connaissent nos établissements et services constituent une raison supplémentaire de parler, d’agir » dit Pierre Urvoy. Un bulletin, la lettre de l’ADAPEI, permet l’information des familles et des amis.
L’action familiale
« L’accompagnement des familles fait partie de nos missions naturelles » - « se soutenir entre parents d’enfants handicapés pour trouver des solutions, créer des établissements et services, telle fut l’origine de notre association et cette dimension est toujours d’actualité. Nous manquons cruellement d’établissements consacrés aux personnes polyhandicapées (enfants ou adultes) »
« Ce besoin en accompagnement va se développer quand on sait que, pour 7 places disponibles dans notre I.M.E, 22 familles de la région ont déposé une demande d’admission pour leur enfant. C’est d’ailleurs un fait nouveau car depuis plusieurs années la liste d’attente d’entrée était très courte, voire nulle »
L’ADAPEI participe aux Conseils de la Vie Sociale des différents établissements et à la CCPE (Commission de Circonscription pré-élémentaire et Élémentaire) qui s’intéresse aux enfants en difficultés scolaires ou comportementales.
Intégration
Deux ouvriers du C.A.T. résidant sur Châteaubriant mais loin de la rue d’Ancenis, avaient des difficultés pour se rendre au travail. Le Syndicat Intercommunal de Transports Scolaires a été sollicité et sa présidente, Marcelle Durand, a donné son accord. « Notre association fait le constat que l’intégration des personnes handicapées, le développement de leurs potentialités, l’accessibilité aux services, reposent sur une réelle volonté de nombreux acteurs. Nous en avons ici également, la démonstration »
Manifestations festives
L’organisation de manifestations festives fait partie des missions d’une section ADAPEI car les seules cotisations des adhérents ne pourraient suffire à faire face aux besoins de fonds.
Dîner dansant, thé dansant, loto, cartes de voeux, etc. D’autres associations apportent leur concours comme à La Meilleraye où Tonic Jeun’s, association locale organisant un spectacle de variétés les 24 et 25 avril dernier a décidé de remettre le bénéfice de cette manifestation à la Section ADAPEI. « Merci » a redit Pierre Urvoy.
Projets
La reconstruction du Foyer d’Accueil et d’Hébergement de Renac est sur les rails . La municipalité de Châteaubriant a acquis le terrain où était l’usine Thermi-Centre, rue de Launay et le met, gratuitement, à disposition de VIVACITES-OPAC 44 qui va assurer la construction. Au second semestre 2005 ?
Un Foyer d’Accueil Temporaire est en préparation depuis 2 ans, avec une capacité d’accueil de 18 enfants ou jeunes et 12 adultes. Son implantation pourrait se faire à Machecoul.
– Permettre à des familles de « souffler » durant un ou plusieurs week-ends, durant une ou plusieurs semaines.
– Permettre également à des personnes handicapées de changer de cadre et d’envisager, éventuellement, d’autres perspectives : c’est cela l’enjeu de l’accueil temporaire.
Un Centre d’Accueil et d’Activités de 40 places doit s’implanter sur Derval, où la municipalité a mis un terrain à disposition.
Au C.A.T.
La réinstallation du CAT (Centre d’Aide par le travail) se poursuit avec la rénovation du bâtiment pierres qui est en cours de travaux. Dans un mois, l’atelier menuiserie qui est toujours dans l’ancien CAT, sera installé rue d’Ancenis. Concrètement ce retard est lié à l’avance remboursable du Conseil Général, annoncée en janvier 2002 et qui n’a toujours pas été versée.
Malgré les discours autour des personnes handicapés, " nous recevons des notifications budgétaires de la DASS avec des moyens à la baisse. Ainsi pour 2004, c’est moins 13220 euros et la prise en compte des amortissements et frais financiers de la reconstruction ne seront assurés par le budget d’aide sociale qu’au niveau de 30% et par conséquent il en est transféré 70% à la charge de la production des ateliers du CAT
C’est contraire aux textes réglementaires qui ne sont plus respectés. Dans un contexte économique très difficile, avec des travaux de CAT qui se raréfient, nous n’équilibrons pas nos résultats de production depuis 2 ans et il nous est demandé d’être encore plus productif... Faut-il rappeler que nous ne choisissons pas nos ouvriers, car ils sont tous orientés par la COTOREP. "
La finalité d’un Centre d’ Aide par le travail est menacée : un CAT est une structure médico-sociale chargée :
– D’accueillir des personnes adultes handicapées mentales orientées par la COTOREP.
– D’aider ces personnes d’accéder à une activité professionnelle
– D’assurer un accompagnement éducatif, pédagogique et parfois thérapeutique favorisant autonomie et épanouissement
– De former ces personnes par des apprentissages et soutiens individualisés contribuant à leur adaptation à la vie sociale et professionnelle
– De rechercher pour les plus autonomes une insertion dans le milieu ordinaire en assurant un suivi social et éducatif.
« Cette action pour faire reconnaître le droit des personnes handicapées à avoir une place dans notre société est bafouée aujourd’hui au moment où il est question de » modernisation sociale " dit l’ADAPEI.
Le CAT poursuit un partenariat avec le Collège de la Ville aux Roses dans le but de contribuer à l’intégration sociale des ouvriers du CAT et de donner aux élèves une éducation à la différence (rencontres , visites au CAT et au collège, etc)
Vie affective
La réflexion sur la vie affective des personnes handicapées se poursuit. Le CAT veut distinguer l’accompagnement dans un cadre professionnel, des décisions relatives à la vie personnelle où le CAT ne doit être ni incitateur, ni réprobateur...
IME : Institut médico Educatif
L’Institut médico-Educatif a un agrément pour 62 places, 23 filles et 39 garçons
– 21 jeunes de 7 à 13 ans en « Section d’Education et d’Enseignement »
– 25 jeunes en section d’initiation et formation professionnelle
– 16 jeunes en section de préparation à la vie sociale
Pour 7 places disponibles à la rentrée prochaine, il y a déjà 22 jeunes en liste d’attente. Par ailleurs 32 jeunes sont suivis à domicile.
Hébergement
Le foyer d’hébergement compte 17 places à Châteaubriant. Un service de Logements Accompagnés comporte 8 places à Châteaubriant et le Service d’Accompagnement à la Vie Sociale : 15 places.
Les services travaillent en partenariat avec des établissements et services de la région, qu’ils soient du secteur public (mairies, hôpitaux général et psychiatrique, Protection Maternelle et Infantile, planning familial, gendarmerie, tribunal) ou privé, associatif (organismes de tutelle, médecins et para médicaux, aides ménagères, organismes Logement social et agences immobilières...)
Ecrit en 2004
Collège Ville aux Roses : Danse avec un fauteuil
Dans le cadre du partage et de la découverte des différences, deux classes du collège de la Ville aux Roses ont accueilli Jean Pierre Chambon, membre de l’Association des Paralysés de France que dirige Mme Yonger à Châteaubriant.
Vivre
né à 6 mois et demi, « pas fini » dit-il lui même, Jean Pierre Chambon a survécu, après de multiples opérations, condamné au fauteuil roulant pour la vie. A force d’envie de vivre, il a pu passer, dans sa jeunesse, un diplôme de monteur câbleur en électronique. " Sans me voir, la COTOREP m’a déclaré apte à travailler en milieu protégé, mais moi j’ai refusé car je suis capable
de travailler à une vitesse normale ".
Jean Pierre Chambon a fait partie de l’équipe de France de Basket. « Malgré nos fauteuils roulants, les règles sont exactement les mêmes que pour les autres ».
Il a fait de la moto, il a sauté en parachute (en double). Son prochain défi : le saut à l’élastique. C’est dire que, si ses jambes sont bloquées, son « mental » le pousse toujours à aller de l’avant, à vivre pleinement tous les plaisirs de la vie.
Le regard des autres
« Le plus difficile, c’est le regard des autres. Pour moi il est très important de vivre avec des personnes qui ne m’ont jamais fait sentir que j’étais handicapé ».
Pour autant, Jean Pierre Chambon ne nie pas son handicap : « Je suis membre du groupe »accessibilité« de l’association des Paralysés de France. Ce groupe est changé de faire respecter les normes. Autrefois nous faisions des recommandations. On nous disait : oui, oui, mais rien n’était fait. désormais nous sommes mandatés par le préfet. Il faut que tout soit en place sinon l’établissement n’ouvrira pas au public ». Largeur des portes, toilettes et douches pour handicapés, stationnements réservés.
Places réservées
Jean Pierre Chambon a expliqué aux jeunes pourquoi il tenait tant au respect des places réservées en ville. Il les a aussi mis en garde contre les imprudences en voiture ou en cyclomoteur. « J’ai vu à Garches les handicaps de certains jeunes. J’en suis revenu les larmes aux yeux » leur a-t-il dit.
« A part ça, je vis normalement, j’ai une épouse, une petite fille, je vais dans les soirées dansantes et je danse avec mon fauteuil. Je ne m’interdis rien des possibilités qu’offre la vie ». Un témoignage tonique