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Ecrit le 22 mars 2022
De 1954, date du déclenchement de l’insurrection, à mars 1962, fin officielle du conflit, près d’un million et demi de jeunes Français rejoindront l’Algérie, 30 000 militaires y trouveront la mort, des centaines de milliers d’Algériens seront tués, des milliers d’Européens disparaîtront. Une guerre sale de huit ans, entachée par les déplacements forcés de population, exécutions sommaires, torture systémique, utilisation du napalm, exode des pieds-noirs, massacre des harkis qui ont laissé des traces de part et d’autre de la méditerranée.
Une sale guerre, oui, mais la quasi-totalité des soldats en sont-ils responsables ? Parmi eux, une mémoire manque : celle des soldats disparus. Ni morts, ni vivants. Oubliés, au point que le bilan officiel de la guerre, établi en 1986, parlait de 1000 disparus, un chiffre trop rond pour être honnête. Une association s’est créée en 2012 pour mener une enquête scientifique et historique à partir des archives officielles françaises (en attendant que s’ouvrent les archives algériennes).
SOLDIS a rencontré les familles. Pour celles qui ont souffert d’une disparition, la plaie reste vive. C’est comme si c’était hier. Leur deuil ne peut s’achever tant qu’un geste spécifique ne sera pas accompli pour remplacer le rituel habituel des obsèques. Ce geste attendu, c’est la reconnaissance de leur drame, et surtout l’inscription dans le marbre des noms des disparus, afin que nul n’oublie.
Le monument en projet
Un monument sera inauguré à Port-Vendres le 30 août 2022. L’association a recensé 605 disparus non retrouvés, 47 disparus accidentellement et 35 disparus dont le corps a été retrouvé. Il faut y ajouter 254 prisonniers, dont 30 libérés par les forces de l’ordre, 84 libérés par le FLN, 99 libérés par les commissions mixtes (après le 19 mars 1962) et 41 évadés.
Info transmise par G. Chopin.
A voir : L’Algérie française (1830-1945), Documentaire histoire (52m) -
réalisé par Georges-Marc Benamou, Mickaë l Gamrasni, Stéphane Benhamou, la tentative d’un récit global et sans tabou. Car ce sont bien les non-dits, le refoulé de cette guerre qui entretiennent les tensions mémorielles. A voir sur france.tv.
