Ecrit le 18 juin 2008
53 jours de plus pour pas un rond
L’objectif caché (mais réel) du gouvernement est de diminuer les ressources des Français de base (pas des patrons du CAC 40 !). Une première attaque a porté sur les retraites en imposant 41, 42, 45 ans de cotisation avec décote pour ceux qui ne peuvent pas faire ces annuités. Une deuxième porte sur le carburant : payez plus, nous n’interviendrons pas. La troisième porte sur le temps de travail. Même un journal comme L’usine nouvelle, peu suspect de sympathie pour les thèses syndicales, s’en inquiète.
Le ministre du Travail Xavier Bertrand a présenté officiellement le 11 juin l’avant-projet de loi sur la « démocratie sociale ». Et L’Usine Nouvelle du 11 juin n’hésite pas à parler du « Cheval de Troie du gouvernement ».
En avril dernier un accord signé entre le Medef, la CGPME, la CGT et la CFDT, à l’issue de plusieurs mois de discussion, assouplissait légèrement le régime des 35 heures. « Jugeant ce compromis trop mou, le gouvernement a finalement opté fin mai pour un passage en force » écrit L’Usine nouvelle. L’article 17 de cet accord, de la taille d’un paragraphe, autorisait un relèvement du contingent d’heures supplémentaires, entreprise par entreprise, « à titre expérimental ». Le gouvernement en fait « sept pages permettant à toutes les entreprises de négocier en interne un temps de travail supérieur aux 35 heures ».
Selon l’article 15-1 du projet de loi, toutes les clauses concernant les heures supplémentaires, devront être renégociées d’ici au 1er janvier 2010 de façon à supprimer les majorations et les repos compensateurs qui leur sont afférents. Pareil pour l’article 16 : la durée du travail de tout salarié peut être fixée par une convention individuelle de forfait en heures, sur la semaine ou le mois.
Le nombre maximum de 218 jours de travail pourra être dépassé et atteindre 275 jours : (365 jours, moins 52 dimanches, 8 jours fériés, 5 semaines de congés payés). Il sera donc possible de travailler 53 jours de plus sans hausse de salaire...
On revient au 19e siècle du point de vue des horaires et de la soumission des salariés à ceux ci.
Ecrit le 18 juin 2008
Le même journal L’Usine Nouvelle, évoque les discussions en cours au niveau européen :
L’UE prête aux 65 heures par semaine
« l’accord des ministres européens sur le temps de travail, conclu dans la nuit du 9 au 10 juin 2008, établit que les 48 heures hebdomadaires restent la règle. Mais des exceptions sont possibles jusqu’Ã 60 voire 65 heures en moyenne sur trois mois ».
Ecrit le 18 juin 2008
Mouvement social : 17 juin 2008
Les mouvements sociaux ne cessent pas en France mais, à part quelques journaux minoritaires, la « grande » presse ne les reprend pas, pour éviter toute globalisation. Il ne s’agit pas, un peu partout, de réactions de grogne, mais bien de désespoir que le Pouvoir réprime sans hésitation.
c’est l’action des enseignants et des parents contre la réforme Darcos, qui se fait aussi bien dans les écoles privées que dans les écoles publiques.
c’est l’action des salariés des impôts en grève pendant plus de 10 jours : à Paris la police est intervenue. Les forces « de l’ordre » comme on dit ! La grève ça fait désordre.
Partout c’est le mépris, la sourde oreille du gouvernement. Ne pas écouter l’éducation nationale, ne pas écouter la rue contre le projet de réformer l’âge de départ en retraite, ne pas écouter les pêcheurs en colère ne pas écouter les salariés qui protestent contre la fermeture de leurs entreprises ou la suppression de postes. Sanofi (700 à 800 suppressions de postes), Valéo-La Suze (160), Alcatel (400 en plus des 1468 de février 2007), Framatome-La Ferté-Bernard (269), Natixis (850), Salomon (284), Siemens (1200), Emi-France (60), et les Armées (35 000 ?) et même météo-France (400 à 500). Avis de gros temps
Alors se taire ? Le gouvernement a choisi l’affrontement, la réponse des salariés par leur mobilisation doit être à la hauteur. Les organisations syndicales CGT, CFDT, FSU, Solidaires s’engagent à envisager solidairement d’autres prolongements nécessaires pour faire aboutir les exigences de justice sociale.
Mardi 17 juin 10h30 Place de la mairie à Châteaubriant
Pourquoi ?
– défendre la retraite solidaire : tous les problèmes demeurent :
-**Durée de cotisation
-**Niveau des pensions
-**Reconnaissance de la pénibilité
-**Financement
– défendre l’emploi, les services publics, le pouvoir d’achat
Le mécontentement s’installe dans toutes les professions. La colère générale accompagne l’envolée des prix, notamment celui de l’essence.
– défendre les 35 heures : plus de 60 articles du code du travail sont en cours de modification, Le projet de loi est une grave menace pour les salariés. Il sera lourd de conséquences sur les conditions de vie et de travail.
Ecrit le 25 juin 2008
17 juin ... raté
Nous espérions une forte manifestation le 17 juin. déception. Et pourtant le mécontentement est considérable dans la population. Des familles sont réellement étranglées par l’augmentation du prix des produits alimentaires, du carburant et du fuel domestique. Et l’augmentation de pouvoir d’achat, promise, n’est qu’un rêve inacessible. Les manifestations catégorielles se multiplient mais le formidable mouvement de masse, indispensable, n’est pas au rendez-vous. Les lois votées, les unes après les autres, écrasent un peu plus les revendications populaires. Faut-il donc se taire, courber l’échine ? Les syndicats, c’est leur rôle, continuent à crier Dans le désert pour l’instant. Ils contribuent à maintenir la petite flamme qui, ils l’espèrent, produira un grand embrasement.
Pour la CGT
" Partout montent des appels de travailleurs qui n’ont pas de quoi vivre décemment, qui dorment dans leur voiture ou dans la rue, faute de pouvoir se loger, qui choisissent entre manger et mettre de l’essence dans leur véhicule pour aller travailler.
Quel monde nous préparez vous M. Sarkozy ?
Un monde où seuls les plus nantis pourront se faire soigner, aller aux écoles, partir en vacances, accéder à la culture ? Vous bradez les hôpitaux publics, les écoles sont livrées au patronat et vous coupez les moyens au service public de l’audiovisuel.
Un monde où la répression sera la seule et unique réponse du gouvernement ? Chasse aux militants syndicaux, aux sans-papiers, aux jeunes des quartiers, aux privés d’emploi ?
Un monde où les droits des femmes sont bafoués et la laïcité au panier.
Nous ne voulons pas de ce monde-là . Nous ne voulons pas travailler plus et plus longtemps pour ne rien gagner sinon y laisser notre santé et connaître une vie de plus en plus précarisée ".
Pour la CFDT
" Le gouvernement a choisi de passer en force et il organise la fin des 35 heures. Il modifie autoritairement 60 articles du code du travail. Il renforce le gré à gré entre les salariés et l’employeur. Il fait du temps de travail un facteur de concurrence entre les entreprises.
Avec ce projet de loi les employeurs pourront imposer des horaires encore plus flexibles et des journées de travail encore plus longues, des semaines jusqu’Ã 48 heures, des semaines de 6 jours de travail sur 7. Ils pourront développer des systèmes de forfait annuel en jours et ainsi aller jusqu’Ã 282 jours de travail par an.
Cette mise en danger volontaire des salariés est très grave. «
Pour Solidaires
» Plus de six salariés sur dix sont hors emploi au moment de faire valoir leur droit à la retraite et les jeunes rentrent de plus en plus tard sur le marché du travail, personne ne pourra donc faire le nombre d’annuités nécessaire pour avoir une retraite à taux plein .
Ces mesures, qui touchent tous les salariés, frappent en premier lieu les personnes aux carrières heurtées. Les femmes, qui ont déjà des pensions en moyenne inférieures de 40% aux hommes, sont particulièrement touchées par l’allongement de la durée de cotisation et par les effets très pénalisants de la décote instituée en matière de retraite ".