Ecrit le 4 novembre 2009
Le président se répépète
Le président de la République, dans son discours à Poligny, le 27 octobre, est loin de répondre aux attentes des paysans.
Car la crise actuelle est structurelle, elle est le résultat de choix politiques antérieurs, pas d’une catastrophe climatique ou d’un désordre sectoriel. Nicolas Sarkozy semble maintenant s’en apercevoir. Les remèdes qu’il s’agit d’apporter devraient donc être à la hauteur de l’ampleur du désastre.
« Malheureusement, les mesures annoncées sont des grands classiques de la gestion de crise : des mesures conjoncturelles, en l’occurrence des aides à l’accompagnement de fin de vie pour la plupart d’entre nous. Il fait ce qu’il reprochait récemment à ses prédécesseurs en distribuant un peu d’argent aux agriculteurs. En outre, par un tour de passe-passe et une habile rhétorique, il transforme les 530 millions d’euros qui pourraient au maximum sortir des caisses de l’Etat en 1.650 milliard d’aides aux filières en difficulté » dit la Confédération Paysanne.
Le très libéral Nicolas Sarkozy propose des orientations contraires à tout ce qu’il a prôné depuis plusieurs années : protection aux frontières, régulation des marchés, . Mais ces orientations, indiscutablement né- cessaires, ne relèvent pas des compétences françaises et devront être négociées avec nos partenaires européens. Un an après la présidence française de l’Union Européenne, on a du mal à croire qu’il va s’y engager alors qu’il n’en a rien fait à l’époque. A l’évidence, le discours du président a notamment pour objectif de ramener à lui les voix du monde agricole et rural en vue des prochaines élections régionales. Mais le problème de l’avenir de l’agriculture et du devenir des paysans en France reste absolument entier.
(Source : Confédération Paysanne)
Le copié-collé
« Moi je ne suis pas venu vous tenir un discours que vous avez déjà entendu », assurait Nicolas Sarkozy, le 17 octobre, annonçant son plan d’aide à l’agriculture. Et pourtant, de nombreuses similitudes entre cette intervention et les propos qu’il avait tenus le 19 février 2009 à Daumeray, dans le Maine-et-Loire, ont été relevées le lendemain par Canal +. Yann Barthès évoquant même un étrange « copier-coller » dans son Petit Journal. En superposant les deux discours, on entend effectivement le président prononcer, au mot près, les mêmes phrases !
Ya pas à dire ! Faut supprimer internet !
On peut voir cette vidéo sur Youtube en cherchant « Sarkozy copie Sarkozy ». c’est très rigolo !
http://www.youtube.com/watch?v=I3mdpuduAPc
Ecrit le 11 novembre 2009
Trop de paysans ? Non ! Trop de lait !
Cela fait un mois que la grève du lait a été stoppée et les producteurs se rendent compte qu’ils n’ont pas obtenu grand-chose : le prix du lait est toujours bloqué à 280 € la tonne depuis le 3 juin 2009. Les producteurs (APLI, Confédération Paysanne, Coordination Rurale) souhaitent renégocier le prix du lait sans tarder, au moins pour novembre et décembre, et maintiennent leur demande d’une maîtrise de la production.
Comment imposer une renégociation ?
Des paysans rêvent de créer un « office du lait » pour pouvoir vendre aux laiteries, au plus offrant. Pour la Confédération Paysanne cet office du lait est un leurre : outre le temps qu’il faudrait pour le mettre en place, il ne saurait tenir face à la concurrence d’un lait moins cher, venu d’Allemagne ou d’ailleurs.
Dans cette crise du lait, les producteurs ont compris une chose : ce n’est pas en augmentant la taille des exploitations qu’il est possible de survivre. Ce n’est pas non plus en acceptant un système de contractualisation comme l’ont fait les producteurs de porcs. Ceux-ci disent maintenant : « Nous sommes toujours soumis aux crises de surproduction, et, de plus, nous ne sommes plus assez nombreux pour nous battre ».
N.Sarkozy a accordé 1.6 milliard aux agriculteurs. Pour l’essentiel, il a accordé des choses déjà actées et un milliard d’euros de prêts bonifiés (taux réduits). Mais sans remettre en cause les réformes qui ont conduit à la crise actuelle et qui conduiront demain aux mêmes crises. [Ndlr : les paysans sont deux fois moins aidés que les sociétés de sondages amies du président).
Dans la semaine à venir, les agriculteurs se concerteront pour mettre au point les actions nécessaires.