Ecrit le 14 juillet 2004 :
Bref conseil municipal le 6 juillet 2004 à Châteaubriant
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Bref mais un peu « chaud » quand il a été question d’emploi, de commerce et de déviation. Le plus appréciable : entendre des élus dire ce qu’ils pensent même si c’est à contre-courant.
déviation Ouest
Depuis son élection en mars 2001, le maire Alain Hunault parle de réaliser la déviation « Ouest » de la ville, mais le Conseil Général (majorité de Droite) a tardé à s’engager. Maintenant que le Conseil Général est passé à gauche, le maire tend un piège pour l’obliger à financer cette réalisation. Pour ce faire il propose un voeu disant ceci :
« La Ville de Châteaubriant a inscrit à son Plan local d’Urbanisme le tracé d’un itinéraire contournant l’agglomération par l’Ouest et le Nord-Ouest »(proposition de voeu du maire)
Martine Buron précise que le contournement par le Nord ne figure pas à ce document :
" Le document graphique du PLU de Châteaubriant ne compte que :
– . Le tracé de la rocade Sud, assurant la continuité de la Nationale 171, entre la route d’Angers et celle de St Nazaire ... tracé approuvé dans ses grandes lignes depuis 1996 et déclaré d’utilité publique en juin 1997.
– . Le tracé d’un itinéraire de contournement ouest entre la route de St Nazaire et la route de Bain de Bretagne "
Le tracé Nord-Ouest ne figure pas au PLU de Châteaubriant puisque, comme le souligne le texte du voeu, il est établi sur ... la commune de Rougé !
« Ce contournement [par l’Ouest] s’avère nécessaire dans la mesure où il permet d’éviter aux véhicules poids lourds de transiter par des voies du centre-ville » continue le projet de voeu
Au nom du groupe minoritaire, Martine Buron commente : « Ce contournement ouest peut effectivement présenter un intérêt pour éviter le passage en ville d’un trafic de proximité (secteur de Rougé) ou de grande proximité (secteur de Bain de Bretagne, Teillay) se dirigeant vers la zone d’activité de St Nazaire.(...) S’il s’agit de canaliser les poids lourds en provenance de l’agglomération rennaise, une bonne continuité entre l’axe Rennes-Angers, le contournement Est et un contournement Sud enfin achevé, pourra le permettre ». Pour le groupe minoritaire, le contournement Ouest est donc inutile (et onéreux !)
« Le Conseil Général a considéré que cet itinéraire de contournement [par l’Ouest] constituerait un des éléments de la voirie de liaison des pôles d’équilibre constitués par les villes moyennes de notre territoire » poursuit le projet de voeu.
« Nous savons très bien, et vous le savez aussi, qu’aucun engagement formel n’a été pris » par le précédent Conseil Général (de Droite) « sur ce contournement Ouest et Nord-Ouest d’intérêt local ». Cette phrase de Martine Buron a le don d’agacer le maire Alain Hunault et le Conseiller Général Jean Seroux qui, effectivement, ne peuvent présenter AUCUN engagement du Conseil Général.
Sur les bancs de la majorité, on commence à s’agiter.
« Parler de voirie de liaison des pôles d’équilibre constitués par les villes moyennes de notre territoire, relève de l’aimable ironie » poursuit Martine Buron « Liaison entre Châteaubriant et quelle autre ville moyenne de Loire-Atlantique : Blain ? Ancenis ? Pour Redon c’est fait via Derval ».
« Nous ne voyons guère que des villes moyennes d’Ille et Vilaine, Bain de Bretagne, ou alors Vitré avec laquelle un accord de coopération a été signé en grande pompe à la Foire de Béré 2001, et dont nous aimerions connaître les suites concrètes » poursuit Martine Buron.
Cette allusion à Vitré, avec laquelle RIEN ne s’est fait, gêne Alain Hunault qui demande à son secrétaire-général-cornet- acoustique s’il n’y a pas moyen de limiter le temps de parole. Eh non ! Alors il lui faudra subir la suite. Un autre élu, Jean-Paul Horhant, manifeste vivement son impatience en grommelant ouvertement. « Faites-la taire » semble-t-il dire...
Si ça vous fait plaisir ...
Mais, implacable, Martine Buron continue : « le contournement Ouest ne présente pas de véritable intérêt départemental - et n’oublions pas que ce sont nos deniers qui financent les interventions du département -. D’ailleurs, si pendant les 12 années où j’ai été maire de Châteaubriant on m’a répondu du côté du Conseil Général : »Ce tracé ne nous concerne pas « , je veux croire que ce n’était pas seulement parce que j’étais »de l’autre bord politique « , du »camp adverse « . Je crois, je veux continuer à croire que Luc Dejoie et André Trillard [anciens présidents du Conseil Général, ndlr] sont des républicains... Alors oui, ils ont cherché à vous faire plaisir, ils ont gagné du temps en disant : »Etudiez toujours votre tracé, on verra ce qu’on peut en faire... « . Etant donné la situation actuelle des finances publiques, je suis loin d’être sûre que la majorité précédente du Conseil Général aurait eu hâte d’accéder à votre requête »
Martine Buron explique ensuite la nécessité de poursuivre la déviation de Châteaubriant par le Sud : « Nous savons tous que c’est la première urgence, pour le monde économique, mais aussi pour le trafic urbain ».
Heureusement la déviation Sud est en projet : aux termes de l’avenant au Contrat Etat-Région du 27 novembre 2003 :
– . La Région s’est engagée pour 3,6 millions d’euros
– . L’Etat pour 3,6 M€ également, mais comme l’a dit M. Garnier en commission : on attend ...
Et tout le monde connaît les drastiques réductions actuelles dans le budget de l’Etat
– . Et puis il y a 1,8 M€ à la charge « d’autres collectivités », le département certainement, ainsi que la Communauté de Communes, peut-être ?
« Il ne faut pas attendre. Il faut absolument explorer la possibilité qu’un engagement du département, même supérieur à ce qu’il aurait prévu, puisse aider à débloquer une contribution de l’Etat (...). Nous souhaitons donc que le Conseil Municipal de Châteaubriant sollicite le Conseil Général et le Conseil Régional pour concentrer tous leurs moyens sur la réalisation la plus rapide possible du contournement Sud de Châteaubriant, sur la Nationale 171, sans oublier les autres réalisations sur le trajet de celle-ci. Il ne s’agira plus d’une hypothétique liaison entre » pôles secondaires « indéterminés, mais bien d’assurer le raccordement routier du futur aéroport de Notre Dame des Landes avec l’arrière-pays Mayennais et Sarthois - tout en répondant aux exigences de longue date de tout le tissu économique castelbriantais » a conclu Martine Buron.
Mais elle n’a pas été entendue : la Majorité a voté le voeu proposé par le maire
Zone commerciale et .... dynamite
Deuxième passe d’armes : le commerce. La majorité municipale agrandit la zone commerciale où se situent déjà Super U et M. Bricolage. « Quels commerces » demande Pascal Bioret. réponse : « Meubles et sports » - « En réunion de commission, vous avez parlé aussi de vêtements et de chaussures » insiste Pascal Bioret. Dominique Flatet « Ministre de la ville », ne dément pas et rappelle que la municipalité a quatre priorités :
– 1.- faire tourner les commerces en place,
– 2.- ne pas leur faire concurrence
– 3.- développer l’offre pour répondre à la demande, garder les clients sur place
– 4.- suivre les indications de la Chambre de Commerce.
Prix préférentiels
D’après M. Flatet une société dénommée CPP Investissements a décidé d’acheter 23 816 m2, route de St Aubin-des-Châteaux, pour y construire ce nouvel ensemble commercial. Le Service des Domaines a fixé le prix entre 22,25 et 24,35 € le mètre carré, en tenant compte de la situation du terrain et des aménagements réalisés. La ville a cependant décidé de vendre le terrain à 17 € du mètre carré. La société CPP Investissements aura ainsi à payer entre 125 000 et 175 000 € de moins que prévu.
« N’êtes-vous pas en contradiction avec votre programme électoral qui parlait de dynamiser le Centre-Ville ? N’êtres-vous pas en train de le dynamiter ? » questionne Pascal Bioret. Le maire se drape dans ses certitudes : « Le centre-Ville est animé. De nouveaux commerçants se sont installés ». Cela ne semble pas être l’avis des commerçants du Centre-Ville. Au moment du vote, Christophe Hamon, courageux, votera contre cette zone commerciale : « Je ne vote pas avec l’opposition, mais à titre personnel ».
Cette histoire de commerce a donné lieu à des échanges assez vifs sur l’emploi et les revenus de la population. Pascal Bioret a insisté sur les 400 licenciements « à Châteaubriant ». Georges Garnier n’a pas contesté la perte de 400 emplois, mais a précisé qu’il s’agissait « du Pays de Châteaubriant ». Quoi qu’il en soit, selon Pascal Bioret, il est évident que les gens manquent d’argent. Ils se promènent mais n’achètent pas.
Chacun a pu vérifier la véracité de ces propos. Les promenades littéraires, à 8 € la place, sont jugées trop chères. Les restaurants rapides à 8 € ont perdu 10 % à 15 % de leur chiffre d’affaires (mais les sandwiches à 2,50 € marchent très fort). Certains commerces de la place de la Motte se plaignent d’une baisse de 30 % de leur chiffre d’affaires. Mais « tout va bien », a dit M. Le Maire.
Dans les autres délibérations
La réglementation sur le temps de travail des chauffeurs de cars scolaires a conduit à une hausse des tarifs. Par exemple la participation demandée pour le transport scolaire annuel des demi-pensionnaires de Châteaubriant passe de 136 € à 148 €. La municipalité répercute 0,95 € sur les familles (ce qui correspond à une hausse de 2 %), et prend le reste à sa charge, soit 11,05 € par élève.
Le Conseil Municipal fixe, pour l’année scolaire à venir, les tarifs de l’accueil périscolaire (inchangés par rapport à l’an dernier) et il crée un tarif unité pour les demandes très ponctuelles : 0,97 € de l’heure.
Le Contrat Educatif local récapitule toutes les actions éducatives, culturelles et sportives, offertes aux jeunes de 3 à 16 ans en dehors des heures scolaires. Le montant est de 256 605 €. La municipalité a intérêt à changer la barque car les subventions Jeunesse et Sports sont établies en pourcentage du total. Pour la minorité, Danièle Catala demande que deux à trois grands thèmes d’action soient retenus et que, lors de la préparation du prochain contrat, la minorité soit appelée à participer.
Ravalement de façades
L’opération ravalement de façades, lancée en 1998, et qui devait se terminer le 1er octobre 2004, est renouvelée pour une période de 3 ans.
Achat de terrain
La ville a acheté un terrain de 680 m2, rue Guy Môquet, pour agrandir le parking récemment aménagé rue Jean Jaurès et créer un passage le long du ruisseau venant de l’étang de Choisel.
Animations
Pour l’animation Tour de France, la municipalité a rémunéré deux groupes musicaux pour un total de 8400 €
Pour la Fête de la Musique, seize groupes ont été rémunérés pour un montant total de 17 266 €
Echos
Reconnaissance : à propos de la déviation Est de Châteaubriant, Martine Buron a déclaré que « Judicieusement Xavier Hunault, dans les années 80, [a obtenu] du Conseil Général et du Conseil Régional , qu’ils se substituent à l’Etat pour réaliser le contournement entre la route de Vitré et celle d’Angers ». Cette appréciation déplaît à Alain Hunault qui déclare « C’est bien la première fois que je vous entends dire que mon père a fait quelque chose de bien ». Ca montre qu’il n’est pas au courant. Mais, une question : Alain Hunault a-t-il dit, une seule fois, que Martine Buron a fait quelque chose de bien ?
Atmosphère : l’atmosphère au Conseil Municipal de Châteaubriant est toujours aussi lourde. M. le Maire a une attitude de retrait, il ne participe même pas aux votes (ça le gênerait de lever la main ?) et jette un regard noir vers son opposition. A la limite de la haine. On a connu heureusement des assemblées électives plus conviviales, qu’elles soient dirigées par des élus de Droite ou de Gauche.
Participer : la minorité est obligée de demander à participer aux manifestations ! Par exemple, elle n’a pas été invitée à participer aux animations autour du Tour de France. Ni à la pose de la première brique du projet « Trinité ». Cela ne se passait pas comme ça avant : du temps où Martine Buron était maire, elle veillait à ce que tous les conseillers municipaux soient invités.
Dans les dossiers d’urbanisme
Logement
M. Peigné a déposé le 13 mai 2004 un permis de lotir (26 lots) appelé " Résidence des Briotais
Personnes âgées
Le centre hospitalier de Châteaubriant a déposé une demande de permis de démolir pour les bâtiments de la maison de retraite, rue de Maumusson.
Et une demande de permis de construire d’un établissement de 48 lits
Entreprises
La société Novembal a déposé une demande de permis de construire pour une extension d’atelier.
La société Chaillous a déposé le même type de demande
Parking
La municipalité de Châteaubriant a déposé deux demandes de permis de démolir
– . L’un pour le 13 rue de la Barre
– . L’autre pour le bâtiment qui donne sur deux rues (9 rue Guy Môquet, 12 rue de la Vernisserie)
Dans les deux cas la ville envisage de créer des emplacements de parking.
Courses
La Société des Courses a déposé le 29 juin 2004 une demande de permis de construire pour réaménagement des tribunes de l’hippodrome et construction d’un restaurant
Ecrit le 26 octobre 2004 :
109 jours :
A l’heure où nous écrivons, nous sommes sans nouvelles du Conseil Municipal de Châteaubriant depuis 109 jours.
Si vous voulez un Conseil Municipal avant la fin de l’année, prenez votre mobile, envoyez un SMS au 3214 et tapez 1 (2 € la connexion) sinon, jetez votre portable ou offrez-le à un ami qui croit à la démocratie !"
Ecrit le 3 novembre 2004 :
Otages :
A l’heure où nous écrivons, nous sommes sans nouvelles du Conseil Municipal de Châteaubriant depuis 116 jours. L’angoisse monte. Le maire ou le secrétaire de mairie auraient-ils été victimes d’un enlèvement ?
Si vous voulez un Conseil Municipal avant la fin de l’année, prenez votre mobile, envoyez un SMS au 3214 et tapez 1 (2 € la connexion) sinon, jetez votre portable ou offrez-le à un ami qui croit (encore ?) à la démocratie !"
Ecrit le 9 novembre 2004
On a retrouvé le Conseil Municipal
L’info de La Mée, des semaines passées, signalant le grand silence du Conseil Municipal, et la crainte d’une prise d’otage, a bouleversé les lecteurs qui se sont mis en chasse. On a signalé le maire par ci, et quelques élus par là , mais de Conseil point.
Et puis l’info est tombée : IL Y AURA UN CONSEIL MUNICIPAL A CHATEAUBRIANT LE MARDI 9 NOVEMBRE 2004, soit 130 jours après le dernier. Ouf ! On respire !
Les citoyens commençaient à se mobiliser pour envoyer aux Conseillers des vêtements chauds, des oranges et de saines lectures (La Mée). Ce ne sera pas nécessaire pour cette fois.
A l’ordre du jour : pas grand chose sauf l’achat du terrain où se trouvait Thermi-centre, pour y construire un foyer pour les résidents handicapés de l’ADAPEI. Un poste d’agent de police (pour remplacer Joë l Bouscaud ?), quelques bouts de terrain, des garanties d’emprunt et des compte-rendus d’activité. C’est tout.
Apparemment rien sur le futur Contrat de Pays. Ca n’intéresse pas les citoyens ?