rapport 2004 du CCAS
un restaurant pour 360 000 euros
Rapport 2004 du Centre Communal d’Action Sociale de Châteaubriant (CCAS )
Le CCAS (centre communal d’action sociale) de Châteaubriant a établi un bilan de ses actions en 2004. On y constate une augmentation de la précarité.
– Aide à la subsistance et fonds de solidarité énergie : ces aides peuvent être accordées pour les personnes percevant moins de 120 % du RMI, soit 441 € par mois.
29 personnes concernées en 2004
(22 en 2003)
– Secours sécurité Sociale : pour les personnes handicapées, en invalidité ou en maladie : prise en charge de loyers, assurances, factures EDF, frais d’hospitalisation ou d’ambulance
6 personnes en 2004
(5 en 2003 et aucune en 2002)
– Fonds solidarité Logement : 8 personnes en 2004, comme en 2003
– Aide sociale facultative : 39 personnes en en bénéficié en 2004 (31 en 2003) pour les aider à faire face aux factures d’eau, d’EDF ou d’hospitalisation.
2003 : 31 personnes pour 4012 €
2004 : 39 personnes pour 7061 €
Sorties à la journée
Le CCAS avec divers partenaires (Relais Rencontre, ACPM , CRFA) organise six sorties à la journée, l’été. En 2004, sur 250 places, 219 ont été occupées (140 adultes et 19 enfants) avec, quasiment à chaque fois, une liste d’attente. L’intérêt pour ces sorties est toujours aussi vif, en particulier pour les personnes seules, sans moyen de locomotion et sans autre possibilité de sortie.
Premiers départs en vacances
L’opération « Premiers départs en vacances » a été initiée par la municipalité précédente dès 1999. Elle s’adresse aux familles de Châteaubriant, allocataires de la Caisse d’Allocations Familiales, qui perçoivent des « bons-vacances » et ne pourraient pas partir sans une aide matérielle et financière.
Quatre caravanes ont été louées sur le terrain « Les chardons bleus » à La Turballe. Treize familles sont parties deux semaines et cinq familles sont parties une semaine. En tout 40 enfants et 28 adultes.
La participation financière des familles n’a pas posé de problème puisque le CCAS a autorisé le paiement par avance et en plusieurs fois. Nouveauté en 2004 : l’intervention d’une conseillère sociale et familiale qui s’est rendue à La Turballe pour assurer le suivi des familles.
Accueil des SDF.
Le local d’accueil des SDF (sans domicile fixe) est très peu ouvert dans la journée : le matin de 9 h à 9.30 et le soir de 17 h à 18 h, (fermé samedi-dimanche). Seules les personnes qui passent par l’accueil peuvent bénéficier d’une nuitée.
Le nombre des SDF est en augmentation.
73 en 2003
75 en 2004
Le nombre de nuitées aussi :
161 nuitées en 2003
187 en 2004
L’agent municipal qui assure l’accueil propose aux personnes accueillies une orientation vers les CHRS de Vitré et de Fay de Bretagne (CHRS : centre d’hébergement et de réinsertion sociale)
CLSPD
Selon le rapport du CCAS : « Le CLSPD, Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance » a été créé par délibération du 30 septembre 2002 et mis en place le 17 mars 2003 ". Bravo M. le Maire pour ce souci de la sécurité, sauf que ...
Sauf que, hélas, M. le Maire est frappé d’une amnésie particulière qui lui fait oublier, quand ça l’arrange, ce qui existait avant son élection.
Il existait en effet un CCPD, (conseil communal de prévention de la délinquance) depuis avril 1992. La loi ayant changé, le CCPD est devenu CLSPD, le changement dans la continuité.
Qu’a-t-il fait le CLSPD en 2004 : rien d’original. Un atelier-jeu sur la Place de la loi au Collège Ville aux Roses et au lycée Lenoir — trois séances d’une heure pour 480 élèves des classes de quatrième sur la sécurité routière — une séance de théâtre-forum sur la prévention de l’alcool et de la drogue — une soirée-débat destinée aux adultes, une action de prévention-tabac auprès de 430 élèves de Sixième et — des actions de prévention-santé au Foyer du jeune Travailleur. En fait, la même chose que les années passées. Les établissements scolaires concernés auraient mené ces actions, de toutes façons. Le CLSPD a, tout au plus, assuré la coordination. CLSPD voir page 19
Ecrivain public
Ce service existe depuis le 10 juin 2002.
137 courriers ont été effectués en 2004, essentiellement pour des CV et lettres de motivation
Centre de soins
Ouvert en 1979 le Centre de Soins Infirmiers est à la disposition de la population 24 h/24h, sur prescription médicale. Il fonctionne avec des infirmières qui prennent en charge les actes médicaux (pansement, prise de sang, perfusions, etc) et les soins d’hygiène. Il assure le tiers-payant ce qui permet aux bénéficiaires de ne pas faire l’avance d’argent.
Le nombre d’actes réalisés est important :
47 241 actes en 2001
47 884 en 2002
45 977 en 2003
48 458 en 2004
En dehors de l’aspect technique, l’infirmière prend le temps d’écouter, d’échanger avec le malade et son entourage. Les « dossiers de soins » permettent un meilleur suivi.
SSIDPA
A côté du Centre de Soins, destiné à tout le monde, il existe un service de soins infirmiers à domicile pour les personnes âgées. Il fonctionne surtout avec des aides-soignantes qui interviennent pour effectuer les soins relevant de leur compétence, sous la responsabilité des infirmières. Il est fait appel au Centre de Soins si nécessaire.
68 personnes en ont bénéficié en 2004
dont 23 de plus de 85 ans.
Sur ces 68 personnes, 32 sont seules chez elles.
La durée de prise en charge est quasiment d’une heure par jour. Le service note une dépendance accrue, la nécessité d’intervenir le week-end comme la semaine, et parfois la nécessaire présence de deux soignants pour la réalisation des soins. Le nombre de mouvements (entrées et sorties) est important : 92 entrées et 88 sorties en 2004, ce qui entraîne d’incessantes réorganisations dans le service. A noter une difficulté particulière : trouver des aides-soignantes en particulier pour les remplacements d’été
Aide-ménagère
Le service d’aide-ménagère, créé en 1978, concourt au maintien à domicile des personnes âgées, malades ou handicapées. La prestation offerte est tributaire de l’accord de la caisse de retraite du demandeur. Mais il est toujours possible de solliciter le service en payant le tarif plein : 15,99 € au 1er juillet 2004. Le total des heures effectuées ne cesse d’augmenter (on note même une accélération en 2003 et 2004)
2000 : 10 688 heures
2001 : 10 792
2002 : 10 927
2003 : 11 612
2004 : 12 257 h
Commentaires
Ce rapport du CCAS est très intéressant, il montre l’étendue des aides dont peuvent bénéficier les Castelbriantais. Danièle Catala, élue de l’opposition municipale, se demande cependant si la répétition des mêmes actions, d’une année sur l’autre, répond bien à l’évolution de la précarité.
« Les Conseils d’Administration, dit-elle, sont souvent consacrés à l’étude de contrats et de chiffres. Je souhaiterais que nous puissions débattre de la situation, et de ce qu’il serait opportun de mettre en place pour coller à l’actualité sociale ». Elle souhaiterait la réunion d’une commission « sécurité-insertion » associant toutes les structures sociales de la ville. Mais comme l’an dernier, elle n’a pas été écoutée.
Foyer-restaurant des personnes âgées
Du gueuleton comme action sociale
Châteaubriant : le foyer-restaurant pour personnes âgées est occupé chaque midi par une vingtaine de convives et retenu, de temps en temps, par des associations qui souhaitent faire un repas : Anciens Combattants, Comités de Jumelage, et autres. Une salle de 75 places, des cuisines, en bordure de l’esplanade du château. Idéal.
Le bâtiment appartient théoriquement au CCAS (Centre Communal d’Action Sociale). Celui-ci, entre autres actions « sociales » a l’intention d’agrandir les locaux, pour 250 000 euros, pour les « mettre à disposition de particuliers ou d’associations en dehors des jours habituels »" Nombre de places : 120.
C’est du moins ce qui figurait dans l’ordre du jour du Conseil d’Administration du CCAS , le 18 octobre 2005. Et puis voilà que, le soir de la réunion, le projet est passé à .... 200 places .... pour 360 000 euros !, à la grande stupéfaction de la Conseillère Municipale Danièle Catala qui n’a pas manqué de faire part de sa surprise .
« Quel est votre projet social ? » a-t-elle demandé, faisant observer que lors des (rares) réunions, elle n’entend parler que de chiffres et pas d’une politique en faveur des familles, des jeunes, ou des plus défavorisés.
Elle a ajouté que l’on utilise l’argent de la solidarité pour, encore une fois, servir des intérêts particuliers et que la municipalité s’offre une salle sur le dos des plus démunis ! (Cela dit, cela permettra de poursuivre les baisses d’impôts locaux pour les gens à l’aise...)
Quel financement pour cette salle ? Le CCAS fera un emprunt et bénéficiera d’une subvention de la municipalité.
Danièle Catala remarque que Châteaubriant dispose de salles publiques à la Halle de Béré , au Centre Municipal des Sports, dans diverses salles annexes aux équipements sportifs et dans la nouvelle salle construite pour 210 000 euros dans le quartier de Renac . Il existe aussi un certain nombre de propriétaires privés qui mettent des salles à disposition.
C’est une pratique bien courante désormais à Châteaubriant : faire payer les autres !
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- C’est ainsi que l’école de musique de Châteaubriant sera payée par les 19 communes du Pays de Châteaubriant
- et que l’extension du foyer-restaurant, si elle se fait, sera financée par les plus démunis.
Petit problème de mathématiques : combien de logements d’urgence, d’aides à la mobilité pour aller suivre une formation, de cautions pour accéder à un logement, etc... peut-on envisager pour le même tarif ?
Question bête.
Note du 3 novembre 2006 : Tenez, le restaurant de 200 places, obtenu en élargissant le Restaurant des Anciens ... eh bien il est paru dans les « annonces légales » de l’Eclaireur du 28 octobre. Pour 360 000 euros, oui, oui, c’est écrit. Hors taxes, même !
et il est même question d’un terrain de rugby voir par ailleurs.