Diagnostic mobilté
Absence de Permis de Conduire
Permis de conduire à un euro
Pas de mobylette
Permis de conduire à un euro, suite
Le Permis pour 40 euros
Le nouveau permis
Commission Mobilité
Mobilité : les jambes et la tête
Un groupe « Diagnostic Mobilité » s’est mis en place sur la région de Châteaubriant et Philippe LIBAUD a été chargé d’étudier les offres en moyens de déplacement et les besoins des publics fragilisés (jeunes en démarche d’insertion, personnes âgées, personnes handicapées). Rapidement le groupe s’est centré sur les jeunes dans la mesure où les personnes âgées disposent d’un moyen de déplacement « l’abeille » qui permet de se déplacer presque à la demande sur le territoire castelbriantais et qui va étendre ce service à la ville de Châteaubriant.
Le périmètre de l’étude s’étend sur 50 communes (108 765 habitants) des Communautés de Communes de Châteaubriant, Derval, Nozay, Blain et Nort sur Erdre. Sur ce territoire (30993 emplois), sept pôles d’emploi sont repérés :
– Châteaubriant : 8 097 emplois
– Blain : 3 140
– Nort sur Erdre : 1 921
– Treillières : 1 606
– Nozay 1 555
– Derval 1 212
– Vigneux de Bretagne 1 089
_ Total 18 620 emplois
L’attractivité de ces différents pôles d’activité est mesurée par les migrations quotidiennes des salariés entre le lieu de travail et le lieu de résidence. Ceci concerne 68 % des actifs. D’où l’importance de la mobilité dans une démarche d’insertion professionnelle.
La bagnole essentiellement
L’étude révèle que la voiture particulière est le principal mode de transport Domicile/Travail. L’usage des transports en commun est marginale et très inférieure aux moyennes départementales et régionales. Les deux roues (vélo, cyclo) ne sont utilisés que par 3,7 % des salariés de la zone d’étude
Sur la zone d’étude, 12 % des ménages ne disposent pas d’une automobile (17 % en Loire-Atlantique, 16 % en Pays de Loire). Ce pourcentage, a priori satisfaisant, manifeste un handicap, en raison de l’absence de transports en commun.
Plusieurs raisons à cette absence de moyen de locomotion. La question financière d’abord, qui limite les possibilités d’achat, d’assurance, d’entretien, et de financement du permis de conduire. Le facteur psychologique, lié à la peur du déplacement, s’affirme aussi comme un frein très contraignant, souvent à l’origine de l’isolement et de l’exclusion sociale.
De nombreux salariés et chômeurs de la zone d’étude n’ont pas le permis :
– 65 % du public fréquentant l’atelier de remise à niveau du CIFOR
– 32 % des bénéficiaires du RMI
– 39 % des jeunes ayant fréquenté la Mission Locale en 2003
En 2003, l’absence de permis de conduire atteint 43 % des RMIstes sur le canton de Châteaubriant et 46 % sur le canton de Moisdon.
L’offre de transport
Dans la zone d’étude, plusieurs moyens de transport existent : lignes d’autocar, transport « Abeille », taxis et ambulances, service d’aide à domicile, location de cyclomoteurs.
Il existe 14 lignes d’autocar interurbain qui relient les principaux pôles urbains du département. Mais un certain nombre de communes ne sont pas desservies. De plus un grand nombre de lignes sont liées aux scolaires (pas de fonctionnement le mercredi après-midi et en vacances scolaires). Enfin leur organisation radiale (centrée vers Nantes), n’autorise que difficilement les déplacements transversaux (d’Est en Ouest). Ces services de cars sont donc peu adaptés aux contraintes horaires d’un emploi ou d’une formation.
Il existe aussi des transports spécifiquement scolaires, ils ne sont accessibles au public que dans la mesure où la totalité des places n’est pas occupée par les élèves.
Le transport « Abeille » attire en majorité des personnes de plus de 60 ans. Les principales motivations sont : le marché de Châteaubriant, les consultations médicales, les démarches administratives et les balades
Les taxis et ambulances sont peu utilisés (question de coût)
Deux associations d’aide à domicile, l’ADAR et l’ADMR, assurent, à la demande de la personne aidée, un service de transport.
Enfin deux associations Projet Emploi et ANCRE proposent le prêt d’un cyclomoteur (8 cyclos pour la première et 1 pour la seconde). Cette solution intéresse surtout le public jeune et masculin. La gestion du parc est rendue difficile par la fréquence des dégradations et disparitions de cyclomoteurs, et par la difficulté à se déplacer sur les longues distances (au delà de 40 kilomètres aller-retour)
Enjeux
Après cette partie « diagnostic », Philippe LIBAUD a recherché les solutions favorisant la mobilité des publics en démarche d’insertion. En zone rurale, deux types de service sont envisageables : les transports semi-collectifs et les parcs de véhicules de location.
Les transports semi-collectifs peuvent s’appuyer sur des navettes ou du co-voiturage.
Le principe d’acquérir un mini-bus de moins de 10 places peut avoir un intérêt local pour transporter des groupes entiers en un même lieu (ex. lieu de travail commun des saisonniers, lieu de formation). Mais les coûts d’investissement et de fonctionnement sont importants.
Le co-voiturage est intéressant pour les personnes dont les trajets sont analogues mais il a l’inconvénient d’être très dépendant de la bonne volonté des automobilistes.
La constitution d’un parc de cyclomoteurs destinés à la location, est relativement répandue en Loire-Atlantique. Malgré les difficultés. « C’est la principale solution pour réduire les difficultés de déplacement des publics en démarche d’insertion ».Mais cela ne peut être qu’une solution à court terme.
Par ailleurs tout un travail est à engager sur la dimension psychologique du déplacement.
Un certain nombre de jeunes, qui ne sont jamais allés à Nantes ou Rennes, n’osent pas d’y risquer. C’est pourquoi était particulièrement intéressante la démarche entreprise, il y a quelques années, par le secteur « jeunes » de l’ACLA. Malheureusement il ne se fait plus rien dans ce domaine.
L’étude de Philippe LIBAUD insiste sur le principe d’une formation à la mobilité dans le cadre des formations d’insertion : initiation au code de la route, initiation à la conduite et à l’entretien de cyclomoteurs, connaissance et mise en situation des transports urbains)
Achat de mini-bus, constitution d’un pôle de cyclomoteurs (il en faudrait une cinquantaine !), formation à la mobilité : le groupe mobilité va poursuivre la réflexion : création d’une structure adaptée ? personnel ? Local (200 m2) ? financement ?
Le groupe souhaite que les élus du territoire prennent le relais. Un comité de pilotage pourrait avoir lieu en septembre 2004.
[Note du 1er octobre 2007 : cette réflexion a débouché sur la mise en place d’une centrale de mobilité par le Conseil Général, et d’un système de prêt de véhicules : Mobil’actif"]
Ecrit le 10 juin 2004 :
Vu à la Commission Permanente du Conseil Général le 3 juin 2004
MOBYLETTES : A titre d’exemple la mission locale du Pays de Retz gère 20 mobylettes louées 12 € à la semaine. La vérification des engins est faite tous les mois. Le coût global de l’opération est de 29 438 €, subventionnée par la Direction du travail et le Conseil Général (crédit RMI)
Ecrit le 23 février 2005 :
Permis de conduire : Pour un euro, t’as plus rien
Après l’ordinateur à un euro par jour pour les étudiants, (le prix d’un café), voilà que le premier ministre annonce le permis de conduire à un euro par jour, le prix d’un ordinateur portable.
« Avec les radars, l’Etat a gagné de l’argent. Cet argent reviendra à la jeunesse, nous allons diminuer le coût du permis de conduire ». C’est une banque qui financera le permis de conduire, une fois ce dernier obtenu le jeune conducteur remboursera, pour un euro par jour, le montant exact du coût de la formation. On voit bien dans quelle escarcelle va tomber l’argent des radars, dans celle des banques, puisque c’est l’Etat qui prendra en charge le montant des intérêts.
C’est quand même sympa pour ces jeunes de leur permettre d’obtenir un permis dont le tarif devient prohibitif, mais ne croyez pas que ce soit pour aller en boîte le samedi soir, non. « Le but de l’opération, a souligné Jean-Pierre Raffarin, est de faciliter la »mobilité« des jeunes, surtout lorsqu’ils effectuent des stages loin de chez eux ou qu’ils recherchent un travail »
Afin de diminuer le chômage de manière encore plus efficace, on attend impatiemment des mesures concrètes telles que la voiture à un euro, l’assurance à un euro, le logement à un euro, sans oublier le baccalauréat à un euro et les études supérieures à un euro. Pour la modique somme de 7 euros par jour, soit 2555 euros par an pendant 10 ans, les jeunes pourront enfin être efficaces dans la recherche d’un emploi, au lieu d’aller manifester.
Sauf que ... l’expérience l’a prouvé, les banques sont prêtes à faire crédit aux jeunes dont les parents bénéficient d’un revenu correct. Les autres peuvent toujours rêver.
Même pour un euro, ils n’auront rien.
Ecrit le 23 mars 2005 :
Mobilité : Pas de mob.
Les chefs d’entreprise ont une conception bien particulière de la mobilité des jeunes : « Il vaut mieux que vous ayez une voiture. La mobylette peut poser des problèmes quand l’horaire de travail impose un déplacement de nuit. Il vous faut être à l’heure au travail, tous les jours. vérifiez bien votre moyen de transport ». ont dit des chefs d’entreprise lors d’une rencontre avec des jeunes en formation chaudronnerie au lycée Etienne Lenoir
Un tout petit salaire (le SMIC est à 900 euros nets), un travail précaire ... comment fait le jeune, qui a déjà eu bien du mal pour payer le permis, pour acheter une voiture ?
Ecrit le 21 septembre 2005
Petite annonce
JEUDI 22 SEPTEMBRE 2005
Toute la journée
Nantes, Place Royale
Pour la première année, le Conseil général s’implique dans la Semaine européenne de la mobilité. Outre sa participation à la Caravane de la mobilité qui parcourt l’agglomération nantaise du 16 au 22 septembre, il est également présent au Village de la mobilité, installé Place Royale par Nantes métropole. L’occasion de présenter l’offre du département en matière de transport collectif (interurbain, scolaire, à la demande, bacs de Loire...) et les axes d’amélioration de l’attractivité du réseau : tarification unique (voyageurs et scolaires), optimisation des circuits, développement de la multimodalité, amélioration des correspondances...
On se demande si c’est bien à Nantes et dans la Région nantaise, bien desservie en transports en commun, que devait s’installer le « village de la mobilité » ! Le Nord de la Loire-Atlantique héritera-t-il du « village de l’immobilité » ? Certes quelques efforts sont faits, mais il reste tant et tant à faire !
Ecrit le 26 octobre 2005
Permis à un euro par jour
bjectif : permettre aux jeunes de 16 à 25 ans d’étaler sur plusieurs mois le coût de leur formation au permis de conduire. Les organismes financiers avanceront, à travers un mécanisme de prêt à taux zéro, le montant de la formation, l’État leur remboursant directement les intérêts des prêts contractés.
Pour bénéficier du prêt, les jeunes devront solliciter une école de conduite « parte-naire ». Celle-ci évaluera leur aptitude à la conduite et proposera un devis estimatif de leurs besoins en heures de formation.
Les écoles de conduite, pour être partenaires de l’État, doivent s’engager à respecter une charte de qualité, assurer une sensibilisation des candidats aux enjeux de sécurité routière, une transparence en particulier sur les prix et sur les prestations offertes, et souscrire à un mécanisme de garantie financière.
Parmi les trois premières auto-écoles partenaires en Loire-Atlantique on relève l’auto-école Nord 44, M. Patrick Bellanger à Châteaubriant
Comment ça marche ?
Le permis à un euro par jour n’est pas un droit au crédit : les établissements bancaires, dossier par dossier, décident d’attribuer ou non ce prêt à taux zéro. De ce fait, comme pour les ordinateurs à un euro par jour, le dispositif est surtout prévu pour les jeunes qui pourront avoir une caution familiale.
Cependant les jeunes en difficulté, qui ont signé un contrat CIVIS, pourront, à partir de janvier 2006, bénéficier d’une aide de 200 euros, ce qui diminuera d’autant la somme à emprunter... s’ils trouvent une banque prête à les suivre.
Lancé à grands renforts de publicité, le dispositif « Permis à un euro par jour » surprend quelque peu les associations « Missions Locales » d’aide aux jeunes, qui n’ont pas été avisées de sa mise en œuvre. A dire vrai, elles ne sont pas très intéressées vu qu’il existe différents dispositifs d’aide :
A Un dispositif régional, mis en place par la Région, apporte une aide financière et organise des « regroupements » pour l’apprentissage du code. De ce fait la Mission Locale de la région de Châteaubriant, qui avait un dispositif propre, l’abandonne peu à peu.
A Dans le cadre du contrat CIVIS, une action spécifique va être mise en place d’ici la fin 2005.
A Enfin, par le biais du Fonds d’Aide aux Jeunes, des financements peuvent être accordés aux jeunes en difficulté.
Pour le permis à un euro, la procédure est celle-ci : s’adresser à une auto-école partenaire, pour obtenir un devis, puis demander un prêt, soit auprès d’une banque, soit auprès d’une compagnie d’assurance.
Le prêt peut être de 800, 1000 ou 1200 euros à 0% d’intérêts
Ecrit le 30 novembre 2005 :
Le Permis à 40 euros :
Une expérience de bonne conduite
Un permis pour l’emploi
Au moment où le Conseil Général de Loire-Atlantique essaie de monter une opération, avec les Communautés de Communes, autour de la mobilité, il est intéressant de voir ce qu’a pu faire la Mission Locale de Royan : la création d’une auto école associative, pour faciliter l’insertion ou la réinsertion sociale ou professionnelle.
En 21 mois (janv 2005, sept 2005), cette structure a accueilli 90 personnes, 43 ont obtenu le permis et 21, qui ont obtenu le code, sont en attente de la partie conduite.
Sur les 43 titulaires du permis, 29 ont trouvé un contrat de travail et plusieurs personnes sont sorties du RMI.
Exemple de Daisy : en grande difficulté intellectuelle, Daisy a obtenu le permis après 4 mois de code et 5 mois de conduite. L’action lui a coûté 40 euros. Si elle était passée par un auto-école traditionnelle il lui aurait fallu 3150 €.... et elle n’aurait jamais eu son permis. Aujourd’hui Daisy a acheté une petite voiture et postulé pour un contrat d’accompagnement à l’emploi.
Comment ?
L’auto-école associative de Royan est destinée aux jeunes adressés par la Mission Locale, et aux personnes inscrites au RMI. Le financement (105 000 € par an) est assuré par le Conseil Général, le Conseil Régional et l’Etat avec l’appui des élus locaux.
– Première opération : apprendre le code ... en créant son livre de code ! A raison de 4 demi-journées par semaine (soit 12 heures/semaine) pendant 4 mois environ.
Les personnes se réhabituent ainsi à mobiliser leur attention, à retrouver des mécanismes de lecture, écriture, calcul, à prendre la parole, à poser des questions.
L’apprentissage se fait pas à pas en pratiquant l’arrêt sur image (obser-vation, verbalisation, analyse, compréhension, apprentissage des mots : giratoire, intersection, etc). Cahiers, crayons de couleur ... l’objectif est de produire en totalité son propre code. Pour les personnes illettrées des photocopies sont fournies et l’apprentissage est complété par le dessin.
En fin d’apprentissage l’entraînement à l’examen se fait à l’aide de documents vidéo, et auto-correction.
– Deuxième opération : apprendre la conduite. Cela demande 45 heures en moyenne mais peut varier 30 à 90 heures selon les cas, à raison de plusieurs heures par semaine, voire plusieurs heures par jour.
Ce n’est pas toujours évident : il faut surmonter le manque de confiance en soi et la lenteur dans l’analyse des situations.
Les conditions : pour que cet apprentissage réussisse, il faut un groupe réduit (12 maxi), un rythme soutenu, de la convivialité, ce qui n’exclut pas l’exigence sur les horaires et la motivation. Il faut constamment revaloriser les personnes, leur redonner de l’assurance, sans vouloir aller trop vite !
La formule a fonctionné avec succès à Royan. Elle revient à 1750 € pour chacun des 60 stagiaires annuels.
105 000 euros, cela représente le coût de 17 bénéficiaires du RMI. Si, à l’issue de la formation, 17 bénéficiaires du RMI trouvent un travail, cela dégage des économies très importantes à très court terme et sur le long terme.
Pourquoi ?
Est-il admissible d’aider ainsi des personnes à passer leur permis ? oui bien sûr ! Puisqu’on aide d’abord les entreprises.
Un exemple, une entreprise de la région castelbriantaise a construit un bâtiment tout neuf en 2002. La Communauté de Communes du Castelbriantais lui a vendu le terrain au prix de 2,29 € HT le m2 et a prévu, le 9 juillet 2002, de réaliser des tra-
vaux d’un montant de 200 000 € et de ne les facturer que 166 000 €. Elle a fait ainsi un cadeau de 34 000 € à l’entreprise qui s’est engagée à créer 5 à 10 emplois en 5 ans. Chaque emploi coûte donc au moins 3400 € à la collectivité.
Plus récemment, la Communauté de Communes de la région de Nozay, a vendu un bâtiment à une entreprise, pour 393 000 € alors qu’il avait coûté 560 000 euros. L’entreprise a bénéficié ainsi de 167 000 € de subvention.
En lançant le « permis à un euro par jour », l’Etat paie les intérêts bancaires et on sait que les banques ne prêteront qu’aux familles qui peuvent payer.
Si donc on fait des cadeaux aux entreprises, et aux familles qui peuvent payer, on peut aussi financer une opération permettant à une soixantaine de personnes de préparer le permis de conduire avec de bonnes chances de réussite !
A noter que le Centre d’Aide par le Travail, à Châteaubriant, assure une formation adaptée à ses salariés déficients mentaux, avec l’aide d’une auto-école de Sion-les-Mines. Et ça marche !
Ecrit le 30 novembre 2005 :
Mobilité : Impossible ?
Depuis octobre 2005, le Conseil Général tente d’obtenir une réunion avec les présidents des Communautés de Communes de la Région de Châteaubriant. Il s’agit d’informer les élus sur les problèmes de mobilité et voir avec eux ce qu’il est possible de faire, quelles actions ils peuvent financer.
hélas, malgré de nombreuses demandes, le président de la Communauté de Communes du Castelbriantais n’avait jamais de date à proposer. De guerre lasse, une date a été fixée par le Conseil Général : le 9 décembre à 9 h à Nozay. Espérons que M. le président pourra se déplacer