Mis en ligne le 9 septembre 2009
Amérique centrale. Olivier et Manuel poursuivent leur périple aventureux.
Le Darien Gap
Olivier : Souvenez vous. Il y a de cela deux mois, nous vous laissions, à la fin du précédent article, dans un suspense insoutenable : comment diable allions-nous quitter l’amérique centrale ?
Manu : En effet, en ces temps d’incertitude, nous nous trouvions confrontés au problème du « Darien gap » , célèbre chez les routards traversant le continent américain et désirant se rendre en Colombie depuis le Panama, ou inversement bien sûr. Allons-y pour la géo : le Darien, région du sud du Panama, frontalière avec la Colombie, est une zone chaude et humide, recouverte en grande partie de forêts luxuriantes, et peu densément peuplée.
Olivier : Peu densément certes, mais néanmoins peuplée par un charmant amalgame de guérilleros-narco-trafi-quants, preneurs d’otages à leurs heures perdues, et dieu sait qu’ils en perdent, des heures. La zone est, vous l’aurez compris en regardant sur une carte, le seul passage terrestre, de surcroit très étroit, entre le nord et le sud du continent américain, et est donc d’une grande importance stratégique pour les cartels vivant de la contrebande. Notamment celle, fort lucrative, de café colombien.
Manu : Le Darien gap est, contrairement à ce qu’on a pu dire de nos cités françaises, une véritable zone de non-droit. Même les Etats-Unis, dont on connait pourtant la ténacité quand ils ont un projet en tête, ont renoncé à y faire passer la panaméricaine, autoroute géante qui relie l’alaska à la Terre de Feu, sur toute la longueur du continent. Toute ? Non. Car le Darien résiste encore et toujours au rouleau compresseur, grâce (ou à cause) de la potion magique que préparait en son temps Pabloescobarix le druide.
Olivier : Enfin bref, il est peu judicieux d’y faire du stop. Restent donc deux solutions pour qui veut aller rendre visite aux FARCS : l’avion ou le bateau. Et comme nous aut’, on aime pas trop ces engins volants du diab’, nous optâmes pour les joies iodées de la navigation. Après avoir chaussé nos bottes et ciré nos cirés, nous nous sommes donc rendus au port de Portobello, détruit au XVIIIe siècle par le corsaire Morgan, et dont le fort en ruines, qui a désormais pour seule garnison une troupe de vautours et quelques touristes, protège toujours en vain la petite bourgade qu’est devenue la ville, jadis florissante.
Manu : Et nous tombons, à peine descendus du bus, sur un capitaine anglais, qui nous propose de nous embarquer sur son voilier pour Cartagena, Colombie. En effet, à cause de l’impossibilité de passer par la voie terrestre, s’est développé un business rentable pour les propriétaires de bateaux : proposer aux routards de faire la traversée Panama-Colombie en faisant quelques détours dans l’archipel des îles San Blas où l’on peut faire de la plongée traditionnelle, manger des noix de cocos pittoresques, bronzer sur des plages de sable blanc folkloriques, prendre des photos typiques et tellement authentiques des indigènes, et ce pour la modique somme de 400 dollars par personne.
Olivier : Et si tu veux juste traverser, et que tu n’as pas envie de jouer avec les tortues ou de prendre des coups de soleil locaux, c’est le même tarif coco, à prendre ou à laisser, que tu le veuilles ou non, nous, on vend un pack complet, donc tu bronzes, tu plonges, tu prends les dauphins en photo et tu la boucles.
Manu : Mais comme nous ne sommes que très peu fortunés, et que le capitaine, Julian Roe, a l’air conciliant, nous négocions un passage en échange de travail sur le bateau pendant la traversée, qui doit se faire avec 10 touristes à bord. c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés engagés sous le pavillon de Sa Majesté, moi à la cambuse, préparant chaque jour la pitance pour douze personnes, dans des conditions inédites et extrêmes (« Woput- la vache, ça secoue ! Aïe ! J’me suis râpé les doigts » ) et Oliveur, comme on l’appelle désormais, aux manœuvres.
Oliveur : Ceux qui connaissent mes compétences maritimes d’alors peuvent imaginer mon assurance ( « et cette grosse ficelle là , ça sert à quoi ? » « Heuu attacher, je veux bien, mais je fais un double noeud ou une boucle comme les lacets ? » « le foc ? Ah non je l’ai pas vu, par contre j’ai cru voir un dauphin à droite. A tribord dis-tu ? Non non, à droite. » ) Je me retrouve donc en formation accélérée avec le capitaine qui compte bien me laisser me dépêtrer avec le navire -un ketch de 15 m, pour ceux que ça intéresse - au bout de trois jours de traversée, pendant les quarts de nuit. Au programme : debout à 5h, lever l’ancre, apprendre à sortir du chenal sans trop se manger les récifs, tenir un cap, hisser les voiles, garder le vent en avant du travers, éviter au maximum les autres bateaux, tracer une route sur une carte, etc., le tout dans la langue de Shakespeare, of course. Ma phrase favorite : « hein ? euh je veux dire : what ? » .
3 juillet 2009 : arrivée en Colombie.
Manu : Après cinq jours de mer, nous arrivâmes donc en vue de la Carthagène des Indes en Colombie (on se comprend, il suffit de connaître le niveau des Espagnols en géo), moi avec quelques pansements aux doigts, mon compagnon de route avec l’Å“il rougi par le manque de sommeil et le fessier crispé par le manque d’assurance.
Oliveur : Mais toujours à la barre ! Et une lettre de recommandation du Cap’tain, en bonne et due forme, en poche. Deux antiques forts de défense indiquent que nous entrons dans l’ample baie de Carthagène. Je ralentis l’allure, tout autant par peur des récifs que d’une attaque de pirates.
Manu : Qui se sont pour le coup acharnés sur la ville pendant plusieurs siècles, attirés par les richesses que les Espagnols y entreposaient. C’était en effet d’ici que le produit du pillage de l’amérique du Sud prenait la route vers l’Europe. Mais, aujourd’hui, fini les aventures corsaires. Seuls les immeubles de luxe qui bordent la côte semblent encore vous agresser.
Olivier : Nous jetons l’ancre à bon port, sans coups de flibuste, même si on n’est pas loin de se manger un autre bateau (l’ancre ne s’était pas accrochée au fond). Nous lâchons les touristes qui ont payé plein pot et proposons nos services de nettoyage de résidus de mal de mer à Cap’tain Julian, qui accepte.
Manu : Ce dernier va d’ailleurs plus loin et demande aussi nos services de traduction Anglais-Castillan pour faire venir des filles de joie sur son navire. En effet, Cap’tain est content, il a fait une bonne affaire avec tous ces touristes et compte s’en récompenser.
Olivier : Drôle de personnage Aussi alerte et consciencieux en mer qu’il est débauché et farfelu à terre. Sympa également. Il nous laisse, sans frais, dormir 3 nuits de plus sur son bateau (On s’éclipse tout de même quand vient une indigène, hem !), ce qui nous permet de flâner dans Carthagène la belle, la coloniale, toujours bien conservée.
Manuel : Une sorte de Venise des Amériques, les voitures en plus. De jolies rues étroites et pavées, aux murs chargés de balcons en bois, d’où débordent de nombreux végétaux en cascades touffues. Le tout entouré de l’antique muraille qui protégeait les habitants des canonnades ennemies.
Olivier : Protections que nous finissons par quitter pour nous lancer dans la Vraie Colombie, celle que tous les médias occidentaux et les ambassades honnissent. Armes, corruption, enlèvements, drogue, Bogotá, Cali, Pablo Le pays qui fait peur à nos mamans.
Manu : Mais qu’il faut bien traverser quand on n’aime pas voler dans ces machines du Malin. On prend donc un bus vers le terminal terrestre. Curieusement, tout le monde est sympa. On nous aide à ranger nos volumineux sacs à dos, on nous sourit, on nous parle, on nous indique les directions
Olivier : Sûrement une technique pour endormir notre méfiance. Je vais acheter des billets pour Bogotá. Je reste aux aguets, mais ils n’ont même pas essayé de m’arnaquer, comme c’était la coutume en Amérique Centrale à la vue de nos gueules de gringos.
Manu : Sûrement une technique pour nous enlever. Mais comme on a pas le choix, on le prend, ce bus colombien. Et ça se passe sans même un petit coup de couteau. Mes seules frayeurs : les films d’accidents de la route qu’on projette, régulièrement, durant les 15 h de trajet, la musique traditionnelle à 100 décibels à 4 heures du mat, et le conducteur qui semble prendre plaisir à doubler quand il ne voit rien : avant un virage, en sommet de côte
Olivier : Peut-être en avait-il pris un peu Malgré tout, nous arrivons sans encombre à la station de bus de Bogotá. Toujours pas d’agression. On commence à se dire qu’il faudrait revoir les stéréotypes du pays. Bon, on repart direct vers Popayán, au sud-ouest du pays, via Medellin et Cali, histoire d’être enfin un peu en danger.
Manu : Et pas du tout. Même pas capables de nous voler notre gourde, ces Colombiens. Pas même fichus d’arrêter le bus la nuit et de rançonner les passagers. Au contraire, ils aident et ils offrent. On se fait accueillir chez l’habitant pour une nuit à Popayán, dans une humble famille qui ne demande pourtant aucun retour. On se fait bénir à de multiples reprises.
Olivier : Ils semblent en outre dotés d’un esprit écologique à toute épreuve. Tout se recycle en Colombie, même les sous-vêtements. [Ndlr : les slips sont utilisés pour habiller les appuie-têtes dans les bus !].
9 au 14 juillet, Equateur.
Olivier : J’en ai marre que les gens soient si gentils. Je veux aller en Equateur, là où les Colombiens m’ont dit que c’était très dangereux et où que les gens, ils sont pas sympas. A voir. Vu notre budget qui a explosé ses derniers temps, on se doit de dépenser le moins possible et donc, faisant fi de tout conseil, faire confiance à l’autochtone en optant pour le stop et pour le dodo dans le champ à vaches.
Manu : Mais tout ça après une nuit dans un hôtel à Tulcán, ville-frontière au nord de l’Équateur. On se lève à l’aurore, on harnache les mochilas (sac à dos) et on part faire du stop à la sortie de la ville.
Olivier : On se fait rapidement prendre « a dedo » (en stop), puis déposer à une soixantaine de kilomètres plus loin. Là , on attend 3 minutes et on se fait reprendre par un « camión » (Pick-up). On monte dans la benne et on commence à admirer les paysages de la « sierra » (montagne) équatorienne le jour, et, la nuit, les magnifiques constellations (étoiles). Entourés de magnifiques volcans enneigés qui culminent à près de 6000 mètres, de paysages qui nous donnent l’impression de traverser le Massif-Central, les Alpes, le Grand Canyon et les Andes sur 20 km, on prend plaisir à manger de la poussière.
Manu : Et on hallucine du nombre de kilomètres parcourus. En un jour, on a déjà atteint Quito, la capitale, que l’on contourne pour planter notre tente dans la campagne. Nous avons entre-temps mis pour la première fois notre pied gaulois dans l’hémisphère sud. Il y a d’ailleurs un petit monument qui symbolise la ligne de l’Equateur, qui s’appelle « La mitad del Mundo » . (La moitié du Monde).
Olivier : Bref, on passe la nuit dans un champ, où moi j’ai pas froid car je me suis super bien équipé avant de partir mais où mon camarade se réveille un peu bleu car il a pris le même sac de couchage que pour dormir au Mexique
Manu : d’ailleurs, je compte te chourer ta couverture de survie d’ici peu. Quelques exercices pour se réchauffer et « On zerode eugène » . Oh, surprise, on attend au bas mot 7 minutes avant qu’une voiture nous prenne. Puis 3 minutes, ça va, retour à la normale. En plus, ils nous donnent à manger et nous proposent de les suivre à la fête de famille où ils se dirigent.
Olivier : qu’est-ce qu’ils sont méchants, eux aussi, les Equatoriens ! On décline l’invitation pour continuer sur notre lancée stop. En deux temps, on est amenés jusqu’Ã Cuenca, au sud, la capitale du chapeau Panama, où nous sommes invités à manger et dormir. On a battu le record du premier jour de stop : 600 km.
Manu : La fin de la traversée se déroule comme au début. Partout, on est pris en stop, invités à manger et/ou à dormir. Le must, c’est quand on frappe chez des gens la nuit pour demander si l’on peut installer notre tente dans leur jardin et qu’ils finissent par nous donner leur lit. Aide ton prochain, ça semble toujours vouloir dire quelque chose ici.
Olivier : Mais moi, j’en ai marre d’être tout le temps accueilli. Je veux dormir dans ma belle tentente ultra légère-quechua-décathlon-trop-pratique. Sont chiants, en Amérique du sud, ils veulent tout le temps aider. En fait, le seul risque du pays, ce sont ses douches.
Manu : Ah oui, ces douches. Ils chauffent l’eau directement dans la pomme (de douche) avec un système qui fonctionne sur le principe de la bouilloire électrique. Pendant le shampooing, ne pas lever les mains trop haut. Un artiste latin du nom de Claudio Francesco a ainsi mis fin à sa carrière en un éclair (« laaaas luces del puerto de Guaaaaaaayaquil, wo wo, WoAAAAAA ! »). Mais bon, à part ce menu danger domestique, pas de quoi écrire un roman épique et palpitant dont nous serions les héros
14 au 30 juillet 2009 : pérou
Olivier : Heureusement, une fois rendus à la frontière péruvienne, les Equatoriens, qui gardent de la guerre de 1991 un vibrant souvenir, ainsi que des blockhaus dans leur jardin, nous conseillent de nous méfier des fourbes éleveurs de lamas du pays voisin. Diantre ! Ça fleure bon l’aventure par ici !
Allons Sancho, à nous les dangers, la gloire et les richesses que connurent Huayna Capac et Pizzaro ! A nous le pérou !
Manu : T’sais c’qu’y t’dit Sancho, pov’ taré ? Ceci dit, chers lecteurs, il est vrai que le pérou, Dieu sait pourquoi, semble être fort propice à l’aventure. En quinze jours, c’a été surprise sur surprise, et c’était pas de la télé. d’abord, les paysages. Au nord, jusqu’Ã Lima, c’est le désert, avec des cases en terre, on se croirait en Afrique. J’y suis jamais allé, mais j’ai vu plein de documentaires.
Beau mais marre ...
Olivier : Comme on a traversé la région rapidement, en bus, pour retourner au cœur des Andes, de Piura à Huancayo, je vais tenter un condensé d’impressions :
Etendues arides, brûlantes le jour, froides la nuit, côtes pacifiques désolées, baignées par le glacial courant de Humboldt et plongées dans un brouillard constant, odeurs de poussière et de poisson dehors, d’urine à l’intérieur du bus, illumination quasi mystique à la vue des immenses et magnifiques sommets de la cordillère blanche, lenteur du bus dans les lacets qui t’emmènent à quelques mètres de la gare la plus haute du monde, 4800 mètres, aaarg kof kof, manque d’oxygène, hiii fiouuu, hiiii fiouuu , trop d’altitude, j’aurais pas dû fumer cette clope à la pause pipi et l’odeur des WC qu’arrange rien - marre, bon, c’est super beau, mais marre.
Manu : Mais nous voilà rendus dans les Andes, ça valait le coup de souffrir un peu. Les paysages sont magnifiques, l’air est pur (enfin), et on peut reprendre le stop, l’aventure, quoi. d’ailleurs, elle ne se fait pas attendre celle-là . La première voiture qui nous prend s’arrête quelques 60 kilomètres plus loin, au premier barrage de police. Et là , surprise, le gentil étudiant et sa gentille femme qui n’avait pas l’air rassurée sur la route de montagne, n’ont ni l’un ni l’autre leur permis de conduire. Sacrés péruviens. Je me propose donc, échange de bons procédés, de prendre le volant jusqu’à leur destination. l’auto-stoppeur auto-stoppé, en somme.
La journée de tous les dangers.
Olivier : c’est finalement le lendemain qu’on a compris que tout peut arriver au pérou, dans ce que l’on appelle désormais entre nous « la journée trompe-la-mort », le 18 juillet. Nous entamons cette journée infernale par une longue marche sur une route de terre qui serpente dans la montagne. Le stop est inefficace, nous devons puiser dans nos réserves d’énergie, de volonté et de feuille de coca pour tenir.
Enfin, une voiture s’arrête et nous emmène. Mais la joie est de courte durée : la route de terre limitée à gauche par une falaise à -pic, et à droite par un ravin non moins abrupt, est trop étroite pour que deux véhicules puissent se croiser. Mais le chauffeur n’en a cure, et roule à tombeau ouvert.
Manu : Soudain, l’inévitable : une voiture surgit dans un virage, et percute, dans un grand fracas, notre 4x4, qui ne doit d’être resté sur la route qu’aux réflexes et au sang-froid du chauffeur, qui a préféré l’impact à un écart suicidaire pour l’éviter. Nous sommes passés à 10 centimètres du bord friable de la piste Je tremble un peu des genoux, et je profite de l’arrêt pour soulager une vessie au martyre. Je prends aussi une photo de l’accident pour épater les copains. (Voir colonne précédente)
Olivier : Nous arrivons finalement à destination, et nous pensons nous remettre de nos émotions en cherchant un coin tranquille pour planter notre tente, quand soudain, un vieux en furie surgit de derrière un rocher, nous crie de dégager de sa région, bande de gringos, sinon lui et son village nous font tâter de leurs machettes, et nous prend en chasse avec ses copains.
Nous pensons être sauvés par un camion chargé de clémentines qui nous prend dans sa benne jusqu’Ã la ville suivante, mais nous tombons de Charybde en Scylla, en arrivant dans une zone envahie par les coupeurs de bourses saoulés à l’alcool de canne qui le soir, tels les fauves au point d’eau, cherchent d’innocentes victimes dans les bas quartiers
Manu : Heureusement arrive alors notre véritable sauveur : Don Julio, témoin de Jéhovah, cycliste de son état, qui nous invite à séjourner chez lui. Nous voyons enfin se terminer cette épique journée.
Ayacucho, Cuzco, fin du séjour péruvien
Olivier : Nous profitons de ce séjour chez Don Julio pour approfondir notre connaissance du pérou. Nous nous nourrissons de mets locaux, qui nous changent de notre régime riz-pâtes : fromage, pain, et surtout, expérience culinaire extrême, nous mangeons du cuy (même le nom est rigolo, ça se prononce « couye », hem !). Le cuy, c’est simple, c’est le cochon d’Inde tellement mignon que vous avez vu chez Jardiland ou dans la chambre de votre soeur, si attendrissant avec ses petits yeux ronds et ses petites dendents, qui grignote tout ce qui passe. Ben au pérou, on lui fout un coup de planche, on le balance dans l’huile, et on le bouffe.
Manu : Nous apprenons aussi au cours d’une balade (épreuve) à vélo en compagnie de notre hôte, dans la cordillère (foutues montagnes), les raisons de l’hostilité de certains paysans de la région. Il se trouve qu’Ayacucho est la ville où est apparu le mouvement communiste terroriste du Sentier Lumineux, réputé pour sa violence et ses raids à l’aveugle sur les villages du coin. Et par conséquent, c’est aussi la région où la répression gouvernementale, tout aussi violente et aveugle, a été la plus sévère. C’était il y a moins de 15 ans, on comprend que persiste une certaine méfiance dans les familles décimées, d’où l’accueil mitigé.
Olivier : Apres avoir passé trois jours chez Don Julio, nous reprenons la route vers notre dernière étape péruvienne : Cuzco, l’ancienne capitale de l’empire Inca d’où nous comptons partir pour une expédition que nous espérons digne de Tintin et de Picsou, vers la cité perdue de Choquequirau.
Manu : Choquequirau est un site qui se mérite, on ne peut l’atteindre qu’Ã pied, après deux jours de marche, au sommet d’une montagne isolée, cachée dans les nuages, et qui surplombe le rio Apurimac, « le Dieu qui parle ». c’est, semble-t-il, comme le Macchu Picchu, l’un des derniers refuges des Incas, qui choisirent cette cité cachée pour échapper aux Conquistadores. Ceux-ci ne la trouvèrent jamais, et la cité resta secrète jusqu’au début du XXe siècle.
Olivier : Nous achetons donc à Cuzco des vivres et de l’eau pour 5 jours, nous engageons un muletier pour transporter le tout, et le guide des castors-juniors en poche, nous entamons la longue marche. Marche qui n’a d’ailleurs pas été facilitée par une intoxication alimentaire au thon périmé et à l’œuf pourri La beauté du site, et le fait que nous y fussions seuls valaient bien quelques vomis et flatulences parfumés à l’œuf marin
Manu : Mais rassurez vous, chers lecteurs, nous nous refaisons actuellement une santé à La Paz, Bolivie, avant de repartir pour un mois à la découverte des plus hauts sommets, de la plus profonde Amazonie, et des plus passants Condors.
Aventures au Darien : http://www.panama-voyage.com/regions/darien.php