Ecrit le 21 mars 2007
En novembre 2006 ; sept Castelbriantais ou proches sont partis découvrir Madagascar, ou plutôt la région de l’île où intervient une association de la région. Cette association a pour objectif de financer des micro-projets agricoles, de redonner un élan, un coup de pouce à des familles qui sont vraiment dans la survie. Ces projets sont relayés par une religieuse malgache à Ambohimahasoa, qui en même temps s’occupe d’un centre de réinsertion.
(Photo : La collecte du fumier dans
l’enclos
aux zébus ; Le lait de zébu fait du très bon yaourt)
« Après une courte halte à Antananarivo, la capitale, nous avons pris le taxi-brousse qui a emprunté une des rares routes importantes, celle qui mène vers le sud » dit le groupe.
Quatre heures de route pour faire 180 km. « Nous nous sommes arrêtés à Antsirabe. où, nous avions appris l’existence d’une association qui met en place des circuits de tourisme solidaire. Dans ce cadre, nous avons fait une petite balade. Le concept nous a paru intéressant : il est une source de revenus pour des villageois qui ainsi améliorent leurs conditions de vie ». Le site de cette association : http://www.tetraktys-ong.com/
Après ces deux jours à Antsirabe et quelques heures de taxi-brousse, le groupe arrive au centre d’Ambohimahasoa.
« Nous y avons apporté quelques médicaments, vêtements, ceci nous paraissant bien dérisoire au regard de la pauvreté des villages que nous allons parcourir avec la responsable du centre qui nous explique combien c’est difficile de faire une agriculture qui permette à ces populations de se nourrir, mais aussi d’avoir de meilleures conditions de vie ».
On ne peut accéder à ces villages que par de simples chemins de terre qui, à la saison des pluies sont défoncés. « Tous les villageois travaillent dans les champs sur de petits lopins de terre, à la main ou avec de petits outils très rudimentaires. Si l’un d’eux a la chance de posséder une charrue en métal, le soir il la ramène sur son dos »
Les maisons là -bas sont fabriquées avec des briques de terre rouge, le rez-de-chaussée occupé par les animaux et le premier étage, une ou deux pièces, réservé à la famille souvent très nombreuse. « L’intérieur de la maison est réduit à quelques paillasses, à un fourneau., la fenêtre est la seule ouverture qui permet l’évacuation de la fumée ».
Le problème de l’eau est crucial. « C’est un bien précieux qui manque terriblement à certains moments. On est loin des gaspillages de nos pays riches, on se lave avec un verre d’eau, on se rince avec un demi-seau ».
« Avec notre raisonnement d’occidentaux, nous nous interrogeons sur le devenir de cette agriculture face à la mondialisation.. Nous pensons qu’il faudrait privilégier une agriculture vivrière, et surtout ne pas se lancer dans la monoculture de riz qui mènerait peut-être ces paysans malgaches vers la ruine, voire la famine. Tout se bouscule dans notre tête, et nous nous sentons bien démunis et mal à l’aise devant ce constat. »
« Au fur et à mesure de notre voyage qui ne concerne que cette région des hauts plateaux, nous sommes aussi interpellés par le nombre très élevé d’enfants par famille, ceci aggravant forcément le souci de se nourrir quotidiennement ». La contraception est encore un sujet tabou dans ce pays
Les conditions de vie semblent se détériorer, par exemple ; absence d’eau potable, électricité manquante, moyens de communication défectueux etc...... Le taux d’inflation est impressionnant, de plus en plus, les Malgaches ont du mal à se procurer les biens de première nécessité. Evidemment, s’ajoute à cela la délinquance et la corruption.
« Lors de nos balades, nous avons pu admirer une flore et une faune extraordinaires. Cependant, nous nous questionnons face à la déforestation qui est due à l’utilisation du charbon de bois, le prix des autres sources d’énergie étant prohibitif pour les malgaches (1 litre de gazole coûte 0.90 € alors que le salaire mensuel moyen est de 60 €) »
Le groupe s’est quand même accordé quelques jours de découverte en dehors d’Ambohimahasoa, : Fianarantsoa, vieille cité, le parc naturel Ranomafana, les pangalanes (canaux qui longent la côte est et qui étaient une voie de communication, qui sont en voie de disparition ) après un voyage pittoresque dans un train à travers la forêt.
Même si la malgachisation poussée à l’extrême a fait tort au niveau scolaire des habitants, nous pensons à Rodin, un jeune malgache de 22 ans qui a mis en place un atelier de français regroupant des jeunes gens, lycéens pour la plupart, bien motivés et désireux de faire des études pour se mettre au service de leur pays.
« A la fois impressionnés, interpellés, heureux de cette découverte, nous sommes prêts à revivre une telle expérience pour ne pas oublier que nous devons porter avec eux la responsabilité de l’avenir de ce pays. Il est lié à notre changement de mode de vie occidental et à notre confort excessif. »
Ce voyage est une prise de conscience concrète et doit être porteur d’un message de partage, de justice et de fraternité.
« Puissions-nous faire qu’en se relevant de la pauvreté, les Malgaches soient plus vigilants que nous vis-Ã -vis de la société de consommation dont ils ont le droit de rêver ! »
Ecrit le 11 avril 2007
Malagasy de père et de mère
De La Tribune de Madagascar, du 30 mars 2007, au sujet du referendum de ce pays : « avec la nouvelle disposition du projet de constitution, la laïcité de l’Etat est remise en cause » et par ailleurs « tout candidat aux fonctions de président de la République doit être de nationalité malagasy d’origine par le père et la mère ».
Les citoyens ont été appelés à voter, le 4 avril, sans avoir vraiment connaissance du projet puisque 1500 documents, seulement, ont été distribués, pour 7 à 8 millions d’électeurs, soit un document pour 4600 électeurs ! démocratie expéditive !
Pas fous, les Malgaches se sont abstenus à
80 % et des grandes villes ont même voté NON. Un échec cuisant pour le président
Ravalomanana.