Ecrit le 26 janvier 2011
Sarko à St Naz
Le président de la République est attendu le 25 janvier à St Nazaire. Ce sera sa quatrième visite ! Pendant plusieurs jours, des officiels ont parcouru de long en large les ateliers, en essayant surtout de ne pas trop se salir au milieu des installations vétustes, des fumées de soudures et du manque d’éclairage !
La CGT interroge
– Viendra:t-il, en tant que deuxième actionnaire des Chantiers, nous dire que le niveau de nos salaires est intolérable ? qu’on ne peut pas finir le mois et que les augmentations générales (1,1% pour STX) sont scandaleuses, lui qui s’est octroyé 170 % d’augmentation au début de son mandat ? Certainement pas !
– Viendra-t-il nous annoncer qu’il a réfléchi sur les retraites ? qu’il ne voit pas comment, aux Chantiers comme ailleurs, on peut travailler jusqu’Ã 67 ans, alors que les plus anciens partent usés ou sont licenciés avant 60 ans et que les plus jeunes sont au chômage ? Bien sûrque non !
– Dira-t-il qu’il est inacceptable que la direction ait recours à l’intérim pour remplacer les CDI partis avec le plan social « PDV » ? qu’elle précarise l’emploi et tire les conditions de travail, les salaires de la sous-traitance vers le bas, alors que des milliers de salariés sont au chômage sur Saint-Nazaire ? Encore non !
La CGT, pour sa part, ne croit pas au mythe du président « Sauveur de la Navale » et ne croit pas qu’il vient s’adresser aux salariés et les écouter. A part une publicité à peu de frais (pour lui !), de belles photos de gens souriants pour le journal télévisé du soir, ne vient-il pas plutôt garantir à la direction des Chantiers que ses profits seront sauvegardés ?
Ne vient-il pas plutôt donner un chèque en blanc à la direction pour :
– Continuer sa politique de réduction des effectifs, de précarisation de l’emploi, de dégradation des conditions de travail, de baisse du pouvoir d’achat ? Commandes ou pas !
– Continuer les exonérations de charges patronales qui vident les caisses des retraites, de la sécurité sociale ?
– Continuer avec l’aide du Conseil régional entre autres, de financer les formations patronales (LEAN) et les plans sociaux ?
Toutes ces aides publiques, dont nous ne voyons pas la couleur, seraient à la rigueur mieux employées à la construction de navires utiles à la population, pour les transports de passagers, pour les transports de marchandises, la construction de navires scientifiques
TRISTE BILAN
Pour la CGT, ce n’est pas d’un VRP dont nous avons besoin, mais d’un président de la République qui détermine une véritable politique industrielle répondant aux développements des échanges maritimes.
Venir à St Nazaire pour faire croire aux salariés, à l’opinion publique, qu’il apporte tout son soutien à la Navale n’est qu’une démarche « électoraliste ».
Le bilan des stratégies d’entreprise successives depuis plusieurs années nous indique bien que nous sommes face à un démantèlement de notre industrie.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
En 2001 : 5 navires pour 5167 salariés, inscrits à l’effectif.
En 2005 : 3 navires pour 3090 salariés.
En 2010 : 1,5 navires pour 2157 salariés.
La Navale doit vivre avec d’autres perspectives pour l’emploi local, pour l’économie de notre région et au-delà .
La CGT des Chantiers avec l’inter-pro CGT appelle l’ensemble des salariés du site à se mobiliser pour contester cette politique de casse des emplois dans la navale, pour exiger d’autres choix pour le progrès social, la pérennité de « la navale ». Salaires, emploi, retraites, toujours.