Ecrit le 2 mars 2011
Douce France pour les enfants
« Douce France, cher pays de mon enfance » chante Carla Bruni
Mais le 15 février 2011 au matin, à Abbeville et à Amiens, un gigantesque déploiement de police est allé arrêter des jeunes de moins de 18 ans : vingt policiers en tenue, deux policiers en civil et deux fourgons de police pour interpeller neuf jeunes, scolarisés à Amiens : au lycée Romain Rolland pour huit d’entre eux, et au collège C. Franck pour un d’entre eux.
La préfecture de la Somme ayant pris à leur encontre un arrêté de reconduite à la frontière, les neuf jeunes ont été placés dans différents centres de rétention administrative. La Ligue des droits de l’Homme-LDH s’oppose à ce qui est une violation des droits des enfants et demande que toutes les mesures à l’encontre des jeunes soient annulées. Elle récuse l’utilisation militarisée des forces de police pour arrêter jusqu’Ã des enfants. Elle demande que toute la lumière soit faite sur les errements et les agissements des responsables qui ont autorisé leur interpellation, et de ceux qui n’ont pas assuré leur protection.
Ecrit le 9 mars 2011
Un mot des morts
Nous lançons la campagne « Un mot, des morts »[2] pour sauver le droit au séjour pour soins des étrangers gravement malades résidant en France. Ce droit est menacé par le projet de loi sur l’immigration qui sera examiné en deuxième lecture à l’assemblée Nationale à partir du 8 mars prochain.
Depuis 1998, un étranger gravement malade résidant en France est protégé contre toute mesure d’expulsion et peut obtenir une carte de séjour s’il ne bénéficie pas d’un « accès effectif » au traitement dans son pays d’origine. Ce dispositif actuel concerne 28 000 personnes (chiffre stable depuis 2006), soit 0,8 % des étrangers vivant en France[1].
Aujourd’hui, une partie des députés, soutenue par le gouvernement, veut remplacer cette notion d’« accès effectif » au traitement par celle de « disponibilité ». Ils prétendent qu’il s’agit d’une simple précision alors que cela remettrait fondamentalement en cause ce droit.
En effet, ce n’est pas parce qu’un traitement est « disponible » dans un pays qu’il y est « accessible ». Ruptures de stocks, inexistence de couverture maladie, insuffisance de l’offre quantitative et qualitative de soins, prix prohibitifs des traitements ou encore manque de personnel soignant peuvent entraver l’accès effectif aux soins.
Alors que le sénat a rejeté l’amendement en première lecture, le gouvernement s’obstine.
s’il est retenu, ce texte forcera les étrangers à rester dans l’irrégularité, mettant leur santé en péril, avec un risque de recrudescence des maladies infectieuses telles que le VIH, les hépatites ou la tuberculose. Ces personnes vivront dans l’angoisse d’une expulsion, synonyme de condamnation à mort dans leur pays où elles ne pourront se soigner.
Par ce seul mot inséré dans la loi, « indisponibilité », la vie de milliers de personnes sera mise en danger.
c’est pour cette raison que, nous, associations de malades, de migrants, de médecins, de défense des droits des étrangers, de lutte contre le sida, nous unissons autour de la campagne « Un mot, des morts »[2]. Nous nous opposons à cette restriction et demandons le maintien de la loi dans ses termes actuels[3].
Retrouvez le site dédié Un mot, des morts et sur le site de la LDH
Signataires : ACT UP-PARIS, AIDES, CATRED, COMEDE, CRETEIL-SOLIDARITE, FASTI, FTCR, LDH, MDM, MFPF, MSF, RAAC-SIDA, SIDACTION, SOLIDARITE SIDA
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Ecrit le 14 septembre 2011
Rentrée, derrière les barreaux
Le 1er août 2011, le plus grand centre de rétention administrative pour étrangers a ouvert à proximité de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle sur la commune du Mesnil-Amelot. Profitant encore de la période estivale, ce véritable camp, de conception carcérale, « ouvre » désormais ses portes aux familles et donc aux enfants. Des enfants de 5, 2 et 1 ans, tous nés en France ont été arrêtés à leur domicile, à Guéret dans la Creuse, le 30 août au matin, avec leur mère.
Arrachés brutalement à leur vie quotidienne, privés de scolarisation et d’activités, ces enfants sont aussi confrontés à l’angoisse et à la dévalorisation de leurs parents qu’ils voient menottés, entourés de policiers , présentés devant des juges, tels des délinquants. La durée maximale de l’enfermement a récemment été portée à 45 jours, ce qui accroît encore les risques de psychotraumatisme. Rappelons que les centres de rétention et zones d’attente sont les seuls lieux où des enfants de moins de 13 ans peuvent être enfermés, comme si le seul fait d’être étranger rendait cette maltraitance acceptable. La Cour européenne elle-même a condamné cette pratique dans une affaire concernant la Belgique.
De nombreuses organisations dénoncent la banalisation de l’enfermement administratif, et la pénalisation du séjour irrégulier comme mode de gestion des étrangers. C’est à la protection des plus vulnérables que le ministère de l’Intérieur s’en prend cette fois-ci, toujours dans son obsession de la politique du chiffre en matière d’expulsions.
Ces enfants n’intéressent personne
Ecrit le 2 novembre 2011
Personnes âgées : les salopards
Vous vivotez ? J’en suis fort aise ! Eh bien valsez maintenant
67 députés de l’UMP viennent de déposer un projet de loi réservant l’allocation de Solidarité aux Personnes âgées « aux Français, européens et ressortissants étrangers ayant combattu pour la France ». Cette allocation sociale, qui a remplacé le minimum vieillesse, est aujourd’hui de 724 euros par mois, c’est-Ã -dire inférieure au seuil de pauvreté.
Les députés signant ce projet de loi choisissent ainsi d’ouvrir une nouvelle passerelle xénophobe en direction de l’extrême droite et du Front National. Avec la bénédiction de l’Elysée.
En jetant ainsi en pâture à l’opinion publique la plus vile, les quelques milliers de vieux immigrés étrangers qui vivent le plus souvent dans des conditions très difficiles, ces 67 salopards essaient de détourner le ras-le-bol de plus en plus généralisé de la politique conduite par Sarkozy et sa majorité en désignant les populations étrangères comme en partie responsables de la crise que leur politique conforte.
Si les salopards ne sont pas tous racistes, pour les Alternatifs une chose est certaine : « tous les racistes sont des salopards ! »