Ecrit le 17 juin 2012
François Hollande a voulu « prévenir » les Grecs. Mercredi 13 juin 2012, dans un entretien accordé à une chaîne de télévision grecque, il a expliqué que s’ils ne votaient pas comme les dirigeants et les marchés financiers européens l’attendent, « des pays de la zone euro préféreraient en terminer avec la présence de la Grèce dans la zone euro ».
Un mois et demi après un premier scrutin qui n’a pas permis de dégager de majorité et tandis que la crise de la dette souveraine s’enfonce dans un puits sans fond, les Grecs revotent ce dimanche 17 juin. Et dans le ciel orageux de l’Europe, où la page de la Merkozy a été tournée dans un échange d’amabilités entre la France et l’allemagne, il y a au moins un point qui fait l’unanimité : les Grecs ne doivent pas se tromper. A mots feutrés, les dirigeants européens visent à éviter la victoire de Syriza, le rassemblement des 13 formations de la gauche de la gauche arrivée second le 6 mai 2012 (avec16,78 %).
(Photo ci-contre : Alexis Tsipras) Le parti d’Alexis Tsipras entend revenir sur le plan d’austérité et « d’ajustement structurel » négocié précédemment avec Bruxelles et le FMI. L’édition allemande du Financial Times menace clairement. « c’est seulement avec les partis qui acceptent les conditions des bailleurs de fonds internationaux que votre pays pourra garder l’euro ».
Alexis Tsipras ne parle pourtant plus d’« annulation » de l’accord signé avec l’UE et le FMI, mais de renégociation, sans remettre en question le principe d’un retour à l’équilibre. Ce sont le calendrier et les contours du plan de rigueur (protéger notamment les bas salaires et les petites retraites) qui sont avant tout contestés. Même à l’étranger, de plus en plus de voix s’élèvent pour reconnaître que le rythme de l’assainissement budgétaire devra être ralenti.
Il reste à attendre le résultat de ces élections qui se déroulent en Grèce, en même temps que nos législatives. Mais les marchés financiers menacent : l’agence de notation Standard & Poor’s indique qu’il y a « une chance sur trois » pour que la Grèce sorte de la zone euro.
Source : Politis