Ecrit le 8 octobre 2014
Journée internationale de la femme rurale.
Une journée internationale n’a pas grand intérêt si ce n’est une occasion de débattre. Cela a commencé avec la journée internationale des droits de l’homme en 1950 et maintenant il y en a quasiment une par jour ! Le 15 octobre ce sera la journée internationale de la femme rurale.
Sur le site des Nations Unies, les premiers mots sur cette journée sont ceux de Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes « Nous devons renforcer et protéger les droits des femmes rurales. Lorsqu’elles ont accès à la terre, des avancées considérables sont constatées en ce qui concerne le bien-être des ménages, la productivité agricole et l’égalité des sexes. Davantage de progrès sont réalisés dans la lutte contre la pauvreté, la violence basée sur le genre et le VIH/sida et au final, tout le monde en bénéficie. » La femme serait donc vecteur d’améliorations sociales et sociétales.
Quelle est la situation des femmes en milieu rural près de chez nous ? Les agriculteurs-trices sont très majoritairement hommes, eux mêmes représentés par des hommes (au syndicat, à la coop ou à la chambre d’agriculture). Toutefois, en 20 ans, la place des femmes dans les exploitations a fortement évolué. Elles sont de plus en plus nombreuses à avoir le statut de chef d’exploitation : 60 % d’entre elles en 2010, contre 48 % en 2000 et 27 % en 19881 La reconnaissance des épouses, chef d’exploitation au même titre que leur mari, n’est effective que depuis 1982 ce qui explique peut être en partie cette augmentation.
Les femmes jouent leur rôle de levier des changements. Alors que la part des femmes diminue dans les installations en filières classiques, elle augmente dans les filières bio et les nouveaux marchés-nouvelles filières (1).
L’agricultrice a gagné des droits, assume de plus en plus sa différence en créant de nouvelles manières d’exercer son métier. L’égalité des droits n’est pas encore là (statut, retraite, assurance) cependant elle progresse. Mais les femmes ont-elles réussi à trouver la place qui leur convient dans le monde agricole ?
C’est le sujet du film « A ma place » tourné entre 2008 et 2010 par cinq agricultrices des Deux-Sèvres et qui sera diffusé le 15 octobre, à 20h, à La Charrue à Châteaubriant. Ce documentaire suit le quotidien de cinq femmes. « Nous nous sommes lancées dans ce documentaire pour témoigner de la place de la femme dans le monde agricole. Mais nous ne voudrions surtout pas que le public se méprenne. Notre métier, nous l’avons choisi et nous l’aimons », affirme Isabelle Sabiron, 44 ans, mère de quatre enfants et embarquée dans cette aventure. « Nous dénonçons ce stéréotype qui veut que la femme s’installe comme agricultrice juste pour bénéficier des droits à produire, mais qu’elle ne travaille pas réellement sur l’exploitation. » disent-elles.
Le droit des agricultrices a évolué, maintenant, c’est par le débat et les initiatives que les mentalités changeront. Le monde rural est vaste et différent en Bretagne ou en Kabylie. La femme rurale est aussi ouvrière, sans emplois Quelle place a la femme dans le pays de la Mée ?
Signé : PL
1 source : Chambre de l’agriculture de Bretagne