Ecrit le 12 août 2015
Le Conseil de développement du Pays de Châteaubriant s’intéresse depuis plusieurs années au thème de la santé sur le territoire. En 2013, une conférence sur le thème de « l’offre de soins demain » avec un intervenant en santé publique avait été
organisée. Dans la continuité en 2014, le Groupe de travail « Santé » a réalisé un livret sur le sujet. Et, en 2015, avec l’aide de Françoise Chartier, en mission de stage de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique de Rennes, une enquête a été menée du 27 avril au 18 mai. Un temps très court : le Conseil de développement a été étonné du nombre de réponses : 388 réponses en trois semaines, venant d’habitants (ou plutôt d’habitantes !), de professionnels de la santé et d’élus (surtout de nouveaux élus).
Les élus se partagent moitié-moitié : hommes et femmes. Les autres (habitants et professionnels), sont essentiellement des femmes. Le Conseil de développement constate, dans les répondants, la faible représentation des jeunes (moins de 30 ans) et des personnes âgées.
Le questionnaire a été distribué en version papier et en version internet. C’est la version internet qui a rapporté le plus : près de trois-quarts des réponses. Cela manifeste une évolution très nette sur notre territoire, du moins en ce qui concerne les personnes actives.
L’affaire de qui ?
La santé c’est manifestement l’affaire des femmes, sans doute parce que celles-ci s’intéressent à leur mari et à leurs enfants. Cela explique peut-être pourquoi les femmes ont une plus longue espérance de vie alors même qu’elles travaillent généralement plus que les hommes.
Les répondants estiment que la santé c’est l’affaire :
– des professionnels de santé (et pas seulement des médecins),
– des élus,
– des individus eux-mêmes.
Les élus eux-mêmes commencent à s’en préoccuper. C’est nouveau ! En revanche, très peu de répondants marquent la responsabilité des entreprises, oubliant tous les facteurs nocifs : bruit, travail posté, produits dangereux, etc.
André Tessier, Joseph Plantard, Yves Le Gall, Amand Chatellier, gérard Haulbert, Nolwenn Diler
L’information
où trouver de l’information ? Les plus cités sont : la famille, le médecin traitant les mutuelles, la télévision et les sites internet spécialisés [malgré le peu de fiabilité de ces derniers !].
92% des Habitants déclarent savoir qu’ils ont des droits en tant que patient ou usager du système de santé, mais, 44% seulement disent se sentir bien informés sur leurs droits.
Les associations du secteur santé/social ne sont pas, quant à elles, une source fréquemment citée.
Ces besoins d’information sont importants en matière de prévention. C’est ce qui ressort des réponses des professionnels et des élus, certainement à cause des indicateurs socio-sanitaires peu favorables sur le territoire, notamment en matière de mortalité prématurée et évitable. (lire en fin d’article).
Renoncement
La question de l’accès aux soins se pose nettement. La réponse au questionnaire montre que 3 habitants sur 5 déclarent avoir déjà reporté ou renoncé à des consultations ou à des soins sur le territoire (médecin spécialiste, dentiste, et même médecin généraliste). Une très grande majorité de Professionnels et d’Elus estime que c’est une réalité sur notre territoire. Inquiétant. Pour les habitants et pour la santé publique.
Les raisons principales de ces reports ou renoncements sont les délais d’attente trop longs et l’absence des professionnels/services de santé sur le territoire. Les tarifs trop élevés représentent une raison fréquemment citée par les Professionnels et les Elus mais beaucoup moins par les Habitants.
Projets médicaux
Y a-t-il des projets sur notre territoire en matière de santé ? LÃ c’est le grand flou :
78 % des habitants
68 % des professionnels de santé
63 % des élus
n’en ont pas entendu parler.
Ceux qui ont quelques vagues infos à ce sujet parlent d’une maison de santé (celle de Nozay est citée en exemple) ou de soutien à l’installation de médecins, mais sans rien de précis.
Le Conseil de développement estime qu’il y a deux approches possibles :
– d’un côté les projets favorisant le regroupement, la coopération, la mutualisation, le décloisonnement entre professionnels de santé,
– d’un autre côté des projets favorisant le maintien ou le retour de professionnels de santé de premier recours, assurant une proximité de service, c’est-Ã -dire dans chaque commune. Dans les deux cas sont relevés les leviers d’action et les obstacles : moyens (financiers, techniques, humains) et coopération.
Expression libre
20 % des répondants à l’enquête ont mis l’accent sur deux thèses :
1) la nécessité de réfléchir à l’organisation des soins, permettant une prise en charge globale du patient,
2) la nécessité d’améliorer la concertation entre professionnels, le partage d’informations, la connaissance et la reconnaissance mutuelle des acteurs.
Inscrivez-vous !
Cette enquête a permis d’ouvrir la discussion. Le travail doit être poursuivi, le groupe souhaite accueillir de nouveaux membres et notamment des femmes. S’inscrire auprès du Conseil des développement - 02 40 55 68 00
Site : voir : ici
– maladies de l’appareil circulatoire : 156*
– pathologies liées à l’alcool : 156*
– accident de la circulation : 181*
– suicide : 153
– mortalité générale hommes : 119
– mortalité prématurée hommes : 130
– mortalité prématurée évitable : 126
Source : voir : ici
*156 : ça signifie une mortalité supérieure de 56 % par rapport à la moyenne nationale.
*181 : ça signifie une mortalité supérieure de 81 % par rapport à la moyenne nationale.
*153 : ça signifie une mortalité supérieure de 53 % par rapport à la moyenne nationale. Pas réjouissant !
En revanche le territoire est moins touché en ce qui concerne le diabète, le cancer du sein, le cancer colo-rectal et la mortalité féminine.
Ecrit le 13 juillet 2016
Groupe de travail Santé
Au Conseil de développement, le groupe de travail santé continue il souhaite être force de proposition sur la question de l’accès aux soins, plus que de la démographie médicale. Après avoir constaté, puis alerté sur des projections de départs à la retraite d’un certain nombre de médecins généralistes, il estime que c’est désormais davantage du ressort des élus et des professionnels de santé eux-mêmes que du Conseil de développement.
Sur l’accès aux soins, le groupe de travail réfléchit aux questions de la promotion et de prévention : Comment identifier les acteurs de la prévention ? Comment coordonner et participer aux actions qui sont ou seront réalisées dans le territoire ?
Par ailleurs, le groupe a proposé des personnes pour siéger au Comité de Programmation LEADER pour la période 2016-2020. Un des axes du programme s’intitule : « développer la prévention et l’information santé des habitants en proximité, et promouvoir la qualité de l’offre de santé ».