Ecrit le 9 décembre 2015
Kuhn, on connaît à Châteaubriant : c’est une entreprise de machinisme agricole. Mais ce n’est pas de ce Kuhn-là que nous voulons vous parler aujourd’hui, mais de Eric Kuhn, psychothérapeute installé à Saffré.
52 ans, un passé de réussite scolaire, ingénieur bâtiment et troisième cycle de gestion, travail dans d’importantes entreprises, art martial (Aïkido), engagement dans les pompiers volontaires : une vie bien remplie et passionnante. « Mais je sentais quand même qu’il me manquait quelque chose, que je passais à côté de quelque chose, je suis donc parti en quête, en quête de quoi ? De quelque chose que je ne définissais pas, je sentais seulement que je m’étais réfugié dans ma tête » dit-il. Au bout d’un certain temps, il a découvert la biodynamique, issue des réflexions de Wilhem REICH et de Gerda BOYESEN.
Armure musculaire, Armure caractérielle
Wilhem Reich est un médecin et psychanalyste allemand, il fut assistant de Freud, la recherche chez lui ne fut jamais séparée de l’engagement social. Il a développé la notion d’armure musculaire avec laquelle une personne se protège, se défendant non seulement des attaques de l’environnement, mais aussi de ses propres réactions internes. Il constatait l’importance des névroses et sentait que ces dernières avaient un lien avec les conditions de vie. Il faisait ainsi un lien entre le corps et les troubles de l’esprit.
Un enfant souvent puni lorsqu’il pleure, retiendra ses pleurs par un blocage respiratoire et des contractions musculaires. Dans la durée, ces rétentions deviendront une partie de sa structure corporelle (armure musculaire) et l’enfant finira par ne plus pleurer (armure caractérielle). Cela ne l’empêchera pas d’être dévasté par ses émotions. (*)
Gerda Boyesen, à la suite de Wilhem Reich, a dit que « nous travaillons avec le soma, avec le corps, et nous provoquons un processus dynamique qui transforme la psyché. ». Elle a démontré - tout comme le dit la médecine chinoise - que chacun de nos organes possède deux fonctions, l’une physiologique et l’autre émotionnelle. En ce qui concerne l’intestin, que l’on décrit aujourd’hui comme « un deuxième cerveau », elle définit ainsi ses deux fonctions :
- Fonction physiologique : les mouvements de l’intestin (qui se manifestent souvent par des gargouillis)(nom savant : péristaltisme) permettent de digérer les aliments
- Fonction émotionnelle : le « psychopéristaltisme » est cette autre activité parallèle qui permet de digérer les résidus métaboliques des conflits émotionnels (adrénaline, etc). Le stress peut bloquer l’intestin : on peut penser à l’enfant qui a ’’mal au ventre’’ avant d’aller à l’école. Le stress peut aussi déclencher une débâche intestinale (le bon sens populaire dit : ça me fait ch...)
Chaque émotion, chaque choc, chaque frustration a une conséquence psychologique et physiologique. Quand les émotions sont refoulées de façon répétée et que les conflits restent non résolus, ces conséquences deviennent chroniques.
Couche après couche, le stress construit les symptômes névrotiques, dans certains cas de façon plus somatique, dans d’autres de façon plus caractérielle. C’est ainsi qu’on voit des personnes souffrant de contractures musculaires répétées. Le bon sens populaire, encore lui, dit : « j’en ai plein le dos ! ».
« J’ai pris conscience de cela petit à petit, dit Eric Kuhn, et j’ai suivi une formation de thérapeute biodynamique ». Cela s’est fait presque en même temps qu’un épisode de ’’burn-out’’ : « j’étais épuisé, physiquement et moralement, dit Eric Kuhn, toutes les belles activités que j’avais construites n’ont pas pu me protéger car j’étais coupé de mon ressenti. La formation que j’ai suivie m’a conduit à un travail sur moi-même, et à l’expérimentation de la biodynamique sur les autres personnes suivant la même formation »
Après un bref retour dans l’entreprise, et un conflit avec son chef, Eric Kuhn s’est installé comme psychologue biodynamique. « Je reçois des personnes qui ont des problèmes de couple, ou d’absence de couple, ou des réactions inadaptées à leur vie. Ces personnes, avec moi, partent à la recherche de ce qui est bloqué. Je ne donne pas de conseils, je n’ai pas de vérité à apporter de l’extérieur, j’accompagne la personne pour qu’elle trouve elle-même la solution à son problème. Je ne juge pas, je ne catalogue pas ».
Cela peut se faire par la discussion en face à face, mais aussi par divers ’’outils’’ : exercices corporels, différentes sortes de massages, visualisation (’’imaginez-vous dans un endroit que vous connaissez bien, apaisant, qui vous fait plaisir .’’) : il s’agit de réhabiliter le corps plutôt que de laisser le mental gambader dans tous les sens. « Le mental est un bon serviteur, mais il est un mauvais maître ! Il ne faut pas le laisser dominer ! »
Le stress
définition du stress donnée par l’agence européenne pour la sécurité et la santé au travail :
« un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ».
Chaque personne est capable de gérer la pression à court terme mais pas lorsqu’elle est prolongée ou répétée de façon intense.
Re-parentage
« Je peux aussi faire du re-parentage, dit Eric Kuhn. Il ne s’agit pas de modifier l’histoire familiale de la personne, le passé est passé et nous ne pouvons le changer, mais nous pouvons changer la vision et les croyances de cette histoire, pour repérer les souffrances qui restent de cette période et en diminuer les conséquences. C’est un vrai travail de gestion des émotions, de reconstruction des relations humaines »
Eric Kuhn se sent apte à prévenir ou au moins gérer les conflits de personnes dans une entreprise. . et c’est tout bénéfice pour l’entreprise. La richesse d’une entreprise, c’est son personnel et un euro investi dans le bien-être des salariés génère 14 € pour l’entreprise. La prévention coûte toujours moins cher que la réparation (quand celle-ci est possible !)
ï »¿Le Bureau International du Travail (BIT) estime que les pertes de qualité, et les absences résultant du stress représentent entre 3 et 4 % du PIB des pays industrialisés. d’après l’agence Européenne pour la sécurité et la santé au Travail (EU-OSHA), le coût annuel du stress au travail en Europe était de 20 milliards d’euros en 2002. En 2005, le stress affectait 22 % des travailleurs européens. Il serait aujourd’hui à l’origine de 50 à 60% de l’absentéisme en Europe. « Et en disant cela on centre son attention sur le coût des conséquences d’un problème alors qu’il serait plus constructif de porter son attention sur le coût nécessaire pour le prévenir ».
Alors, si quelque chose vous soucie, si vous cherchez quelqu’un susceptible de vous écouter voyez Eric Kuhn.
Contact - Eric Kuhn : 02 40 29 45 39 - huniere.kuhn@orange.fr
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