Ecrit le 6 juin 2016
Une station pour 1100 habitants
La petite commune de St Vincent des Landes avait une station d’épuration par lagunage datant de 1982, conçue pour l’équivalence de 620 habitants et totalement inadaptée pour les 730 habitants raccordés (presque la moitié de la commune). Les services de l’État ont donc bloqué l’urbanisation ! La municipalité s’est donc jetée à l’eau en 2010, d’abord en vérifiant les réseaux et les raccordements avec des « test fumée » : on envoie de la fumée de couleur et on observe si elle s’échappe par des endroits où elle ne devrait pas ! « Des travaux ont été engagés, explique le maire Alain Rabu : remplacement de regards, chemisage de canalisations et quelques particuliers ont dû rebrancher correctement leurs canalisations ». Puis est venu le temps de réfléchir, avec le cabinet IRH, à un système d’assainissement, pas trop coûteux et économe en fonctionnement. Un rêve ! « Notre situation en tête du ruisseau Le Cône, un tout petit ruisseau où l’eau ne coule pas toujours très fort en été, n’allait pas en notre faveur. Et les normes de rejets sont tellement draconiennes ! ». Bio disque ? Lit bactérien ? Boue asséchée ? Finalement c’est un système par boues activées qui a été retenu, avec lits plantés de roseaux.
Un appel d’offres a été lancé pour une équivalence de 1100 habitants calculée sur la base d’une augmentation annuelle de la population de 1 %. La Nantaise des Eaux Ingénierie a été retenue, mais le démarrage a pris du retard car une société, non retenue, a intenté un recours devant le tribunal administratif. « Dans cette affaire nous avons perdu 4 mois et 4280 € de frais d’étude et d’avocat. Comme quoi, lorsque nous passons des marchés publics, nous devons être vigilants et rigoureux » dit A.Rabu.
Six lits plantés de roseaux
Le nouvel équipement coûte près d’un million d’euros avec des subventions de 66 % (Etat, Conseil départemental, Agence de l’Eau, et réserve parlementaire d’Yves Daniel). Le chantier, grâce à une clause d’insertion, a donné du travail à une vingtaine de salariés des ACPM (maçonnerie, clôtures, portail, plantation des roseaux). Les entreprises, le personnel municipal ont participé à la réalisation, sous l’oeil vigilant de Vincent Lecrac (adjoint au maire). « Nous allons pouvoir viabiliser de nouveaux terrains constructibles » s’est réjoui le maire.
L’installation a soigné particulièrement la déphosphatation en utilisant du chlorure ferrique, si dangereux qu’il y a, près de la cuve de 5 m³ (double peau) une installation de douche extérieure pour le corps, les mains et les yeux au cas où il y aurait contact.