Ecrit le 23 septembre 2009
Roselyne Bachelot
viendra remettre
l’ordre national du
mérite à Mme Fournier
et fêter les 20 ans de la Maison du Val de Brutz
le 3 octobre 2009
à Rougé
Dessin d’après
www.leplacide.com
Du gras plein l’assiette
Cela fait près de 3 ans que Roselyne Bachelot fait la sourde oreille. Trois ans que l’afssa (Agence Française de sécurité Sanitaire des Aliments) réclame à grands cris de mentionner sur les étiquettes la quantité d’acides gras « trans » c’est à dire de mauvais gras qui nous dézingue les artères mais dont l’industrie agro-alimentaire raffole.
Il suffit d’en avaler 1 g par jour pour faire monter de 20 % le risque de maladie cardio-vasculaire (et en prime on le soupçonne d’être cancérigène). Or en France nous en sommes en moyenne à 2.7 g par jour. Mais notre ministre de la santé préfère jacter sur les dangers H1N1.
Par d’étiquetage en vue, donc, et pas question de demander aux industriels de mettre la pédale douce. Depuis que l’industrie agro-alimentaire a remplacé le beurre par de l’huile pas chère, solidifiée à coups d’hydrogène, on trouve de cette « huile hydrogénée » à la pelle dans une flopée de sauces, pâtisseries et biscuits industriels, produits de « snacking ». (on en trouve une liste ici :
http://www.grastrans.fr/?p=products).
Plusieurs pays ont déjà réagi. l’autriche vient d’interdire la vente d’aliments contenant plus de 2 % d’acide gras trans. Mesure déjà prise il y a 5 ans par le Danemard, et en 2007 par le Canada, et en 2008 par la Suisse. Aux USA la quantité d’acide gras trans doit être mentionnée sur l’étiquette depuis 2006.
En France R.Bachellot reste les bras croisés. Problème d’huile de coude ?
L’école de la malbouffe
C’était il y a un an et demi, à la tribune de l’assemblée nationale, Roselyne Bachelot partait en guerre contre l’obésité infantile et annonçait qu’elle allait, de ce pas, « améliorer la qualité des repas » à la cantine parce que, « pour nos enfants, tout se joue à l’école ». Pour elle c’était du gâteau : il suffisait de rendre obligatoire « la circulaire sur la composition des repas en restauration scolaire » (elle date du 25 juin 2001).
Sauf que, au début de ce mois, c’était la rentrée scolaire et trop de cantines, en France, n’appliquent pas cette circulaire. Dans une étude parue en 2007, l’afssa révèle que 49 % des établissements enquêtés déclarent ne pas connaître cette circulaire. Les autres sont sensibilisés aux contraintes de sécurité sanitaire des aliments mais montrent un intérêt plus réservé pour :
– l’équilibre alimentaire des repas servis,
– l’éducation nutritionnelle des élèves,
– l’accueil des élèves nécessitant des régimes particuliers.
En mars 2009, Roselyne Bachelot avait glissé dans sa loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires un article destiné à rendre obligatoire la fameuse circulaire. Mais, patatras, le sénat a torpillé le projet. Si tout est reporté à la St Glinglin, c’est parce que les entreprises de la restauration scolaire ont fait des pieds et des mains pour que rien ne bouge.
Ne pas mettre plus de 15 %
de mauvaises graisses
dans les plats,
servir des légumes
en entrée au moins
10 fois par mois,
ou encore
ne pas dépasser
20g de sucre
ajouté pour les
desserts
(par portion
de 100 g),
ça coûte
un peu plus cher. Pour l’alimentation scolaire, il y a encore du pain sur la planche.
« Si la circulaire était devenue obligatoire, beaucoup de sociétés de restauration auraient dû revoir à la baisse leurs achats auprès des groupes agro-alimentaires qui leur fournissent des produits bas de gamme » persifle un intendant de collège. Et ne parlons pas d’alimentation bio !
Et tant pis si 18 % des petits Français sont en surpoids ou obèses. Actuellement on ne s’occupe que de la grippe H1N1. De là à penser que Roselyne Bachelot ne fait pas le poids ...
Source : Canard Enchaîné des 9 et 16 sept