Ecrit le 21 septembre 2011
Il faut croire que les Seniors n’ont guère d’attentes, ou qu’ils ne veulent pas en parler, ou que la Foire n’est pas le lieu d’en discuter : il y avait peu de participants à la réunion provoquée en commun par l’ORPAC (Monique Bigot) et les Ainés Ruraux (Michel Pasgrinaud). Dommage car, c’est bien connu : qui ne dit mot, consent.
Seniors ? on est senior à quel âge ? Les conférenciers ont parlé de « jeunes retraités » (jusqu’Ã 70-75 ans ?) et de « personnes âgées » (après 80 ans ?). La vieillesse est une question d’époque ! A notre époque on peut encore être dynamique, entreprenant, à 80 ans et plus, en fonction de sa santé, de son entourage, de ses intérêts dans la vie.
Pour eux et pour les autres
Les attentes des Seniors sont de deux ordres : pour eux-mêmes et pour leur famille (ou la société en général).
Pour eux-mêmes, les Seniors demandent des loisirs, un accès aux soins, et aussi, de plus en plus, un accès à la connaissance (d’où le succès de l’Université Permanente), une pleine réalisation de leurs capacités souvent ignorées (d’où l’intérêt pour le théâtre et pour tous les arts).
Pour leur famille, les Seniors s’inquiètent de la crise actuelle et des mauvaises conditions de vie de leurs enfants au chômage. Leur préoccupation : aider les enfants au maximum, soit financièrement, soit par la garde des petits-enfants. A partir de là , certaines personnes âgées font le choix d’un engagement social, dans des associations caritatives par exemple.
Des associations comme l’ORPAC , les Ainés Ruraux, Un jour part’Agé, permettent aux gens de se retrouver, de rompre la solitude, de quitter leur domicile pour retrouver des amis . « C’est mieux que d’aller voir un médecin » dit Michel Pasgrimaud.
Avec Monique Bigot, comme avec les présidents précédents, l’ORPAC cherche à faire de « l’intergénérationnel » : faire se rencontrer les jeunes et les anciens, faire des choses ensemble.
Pourquoi une association de retraités ?
Une association de retraités peut faire des tas de choses :
– organiser la solidarité : « Nous voudrions développer les courses de voisinage, que les plus jeunes n’hésitent pas à rendre service aux plus anciens : ce sont des liens indispensables pour vivre bien, pour favoriser le maintien à domicile » dit Monique Bigot.
– informer sur les sujets où une prévention est possible (par exemple sur les signes d’un accident vasculaire cérébral, ou sur la façon de se protégder d’éventuels cambrioleurs). La question des logements adaptés au vieillissement a aussi été évoquée.
– solliciter les pouvoirs publics pour faire évoluer la réglementation, par exemple sur la prise en charge de la dépendance, ou sur la conduite de véhicules (indispensable pour garder son indépendance !) ou sur des questions plus générales : le droit de mourir dans la dignité a été abordé et a suscité des réactions spontanées d’approbation.
Insertion sociale
Les Seniors recherchent leur place dans la société. Pour certains, cette place est évidente, en raison de leurs engagements personnels. D’autres connaissent un isolement important : comment faire pour y remédier ?
Un participant témoigne : « il y a un monde entre le milieu rural et le milieu urbain. Nous, quand nous sommes arrivés en ville, nous avons invité nos voisins à un apéritif. Les premières relations se sont faites comme cela et nous en sommes heureux »
Il a été question aussi des foyers-logements comme il en existe à Châteaubriant et à St Vincent des Landes.
Logement
A ce sujet, et dans le cadre de la préparation du PLH (programme Local de l’Habitat), il serait bon que les élus municipaux envisagent la création de « maisons-relais » et le rachat éventuel de maisons dans les centres-bourgs, pour y faire des logements adaptés aux personnes âgées (et proches des commerces) voire des petites salles de réunion aptes à accueillir des groupes de taille réduite désirant se retrouver de façon informelle (sans avoir besoin de retenir, à l’avance, une grande salle municipale !). Il serait bon aussi de prévoir des logements d’urgence, pouvant accueillir momentanément les personnes âgées ayant besoin de quitter leur logement pour y faire faire des travaux d’adaptation.
En matière d’inter-générationnel, il pourrait être proposé aux jeunes des quartiers de faire le recensement des personnes pouvant avoir besoin d’aide dans les périodes de grand froid, ou de canicule, ou dans la vie courante : on sait en effet que les personnes en situation de grande solitude n’iront pas, d’elles-mêmes, demander du secours.
Tout cela est, finalement, un problème de lien social, d’insertion sociale : comment faire connaître les associations qui existent, comment développer l’action de ces associations et notamment comment assurer un accueil chaleureux au sein de ces associations.
En sachant qu’il ne s’agit pas de faire « pour » les autres, mais « avec » les autres. Vaste problème !
Quelques coordonnées
ORPAC - 17 rue Gabriel DelatourChâteaubriant02 40 81 06 22site : www.orpac.net
Ainés Ruraux : il existe des groupes à Erbray, Issé, La Chapelle Glain, Petit Auverné, Ruffigné, Soulvache. Pour connaître le nom des responsables, appeler Michel Pasgrimaud (02 40 51 31 72). Pour connaître le mouvement, voir le site : www.ainesruraux.org/
Un jour part’âgé : le service est organisé par « Familles Rurales ». 06.75.00.39.08. Il est proposé le lundi après-midi au Petit Auverné, le mardi à la Meilleraye, le mercredi à Villepôt ou Soudan et le jeudi à Soulvache. Site : www.famillesrurales.org/
Ecrit le 21 septembre 2011
dépendance : Sans fleurs ni couronnes.
Après François Fillon, le 24 août, la ministre des solidarités, Roselyne Bachelot, a confirmé à la presse un nouveau report, qui sonne comme un abandon, de la réforme de la dépendance. Il n’y aura « aucune mesure financière supplémentaire » pour les personnes âgées dépendantes dans le projet de loi de finances 2011, a déclaré la ministre dans Libération, vendredi 2 septembre. Compte tenu de « la crise financière mondiale que nous rencontrons », a dit la ministre. « Cette réforme n’est pas annulée, elle est reportée ».
Cette réforme faisait partie du programme présidentiel en 2007. Elle était souhaitée depuis plusieurs années par les professionnels de santé pour pallier un manque. Elle n’a jamis été mise en œuvre.
On comptait, en 2009, 1,117 million de personnes de plus de 60 ans qui touchaient l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), un chiffre en hausse constante depuis la création de cette aide, en 2005. Quant au coût de la prise en charge de la dépendance, il a atteint, en 2010, 22 milliards d’euros, reposant essentiellement sur les Conseils généraux. Comme le constatait en 2010 un rapport au premier ministre, « sur la période 2002-2007, la dépense APA des Conseils généraux a été multipliée par trois pendant que celle de l’État augmentait de 90 % ».