Ecrit le 30 mars 2011
Tout augmente, sauf le pouvoir d’achat
Produits alimentaires
« La hausse des prix dans la grande distribution sera »de l’ordre de 2 %« en moyen-ne en 2011 » a indiqué Jacques Creyssel, délégué général de la fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), principal représentant de ce secteur. Mais le prix des farines devrait, lui, progresser en moyenne de 15 à 20 %, celui des pâtes alimentaires de 5 à 10 %, le café de 10 à 20 % et le beurre de 4 à 8 %. Le prix de l’huile devrait augmenter de 5 à 8 %, celui du fromage de 2 à 4 %, le pain de 5 à 7 % et les biscuits entre 3 et 10 %.
Mais comme c’est le prix des produits de base qui va augmenter, ce sont les ménages modestes qui vont être le plus pénalisés par la hausse : en effet, selon l’INSEE, les Français consacrent en moyenne 13,6% de leur budget à l’alimentation. Et davantage encore pour les foyers les plus modestes. Cette augmentation annoncée des prix alimentaires n’est pas sans rap -peler le scénario de 2008, où ils avaient grimpé de 5,2% en moyenne annuelle, estime enfin l’Insee.
« La grande distribution ou les intermédiaires doivent d’abord rendre ce qu’ils ont capté en période de baisse des matières premières agricoles, avant d’envisager une hausse des prix », a estimé de son côté Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir.
Le carburant aussi
Selon le député Jacques Le Guen, qui cite des chiffres de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), le litre de gazole est passé de 1,08 à 1,30 euro entre début février 2010 et 2011. Quant au litre de super, il est passé de 0,85 euro à 1,45 euros.
Electricité : + 30 %
Selon Les Echos du 23/03, le groupe énergétique EDF, contrôlé par l’Etat, veut que les pouvoirs publics décident des augmentations du prix de l’électricité compri-ses entre 5,1% et 6,5% par an jusqu’en 2015, inflation comprise. Cela ferait une hausse totale d’environ 30% en cinq ans.
Le ministre de l’Industrie, Eric Besson, « a démenti catégoriquement » cette information. Mais on ne peut pas faire confiance au gouvernement !
Gaz : + 5 % au 1er avril 2011
Non, c’est pas une blague ! Le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie a annoncé une augmentation des ta-rifs du gaz de 5%, pour le 1er avril 2011.
Cette hausse représente environ 40 euros de plus à l’année, pour le chauffage d’une maison individuelle moyenne.
En 2010, deux hausses des tarifs avaient été effectuées. La première, en avril, atteignait en moyenne 9,7% d’augmentation, la deuxième, en juillet, était de 5%.
En parallèle, le chiffre d’affaire de GDF Suez, en 2010, augmentait de 5,7%, et son bénéfice de 3,1 %. GDF propose un dividende ordinaire de 1,50 euro par action au titre de 2010, en hausse de 2% par rapport à celui versé au titre de 2009.
Pour aider les ménages modestes, le gouvernement a décidé de porter à 142 € (au lieu de 118 €), le tarif social de solidarité TSS (rabais). Sur les 800 000 ménages éligibles au TSS, le tarif spécial de solidarité pour le gaz, seuls 300 000 en bénéficient réellement, les autres n’en ont pas fait la demande.
Il est prévu une attribution automatique du TSS sur la base des fichiers dont disposent les organismes sociaux.
Le panier miracle
Un fruit, un légume, une viande, un poisson, un fromage ou un produit laitier et une boisson...pour 4 personnes à moins de 20 euros. C’est le « panier des essentiels », présenté le 6 avril par Frédéric Lefèvre, qui a signé un accord avec les enseignes de la grande distribution pour garantir « des produits alimentaires de qualité à des prix avantageux ». Objectif affiché : limiter l’impact de la hausse des prix des matières premières sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
Mais pas de quoi contenter l’UFC-Que Choisir, qui dénonce une mesure-gadget ! L’association de défense des consommateurs juge en effet que le panier propose trop peu de produits, et que son contenu, laissé au choix des distributeurs, risque de ne constituer qu’un « panier d’appel ».
Par ailleurs, « aucun niveau maximal de prix n’est défini, aucun engagement chiffré n’est donné pour contenir l’inflation, pas plus que pour améliorer la transparence dans la construction des marges », juge l’association.
Pour l’UFC « Ce panier a tout de l’effet d’annonce pour tenter de faire oublier la hausse actuelle des prix et la mauvaise qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire » . Le coup du panier, c’est pour dire aux gens : vous êtes trop bêtes pour bien acheter, on va faire à votre place.Nous on sait faire.